Reprenons ces arguments, et passons-les au crible des faits.

 

Si les chasseurs régulent la faune, alors pourquoi font-ils des lâchers d’animaux ? Chaque année, 20 millions d’animaux (faisans, perdrix, lièvres, lapins,, etc.) sont élevés ou importés pour être lâchés dans la nature par les chasseurs. Et les prédateurs (et régulateurs naturels) comme le renard, la fouine et la belette sont éliminés. Une autre pratique réfute l’argument de régulation, c’est celle de l’agrainage, par laquelle les chasseurs nourrissent les sangliers. Ou les cochongliers et sanglochons, croisements du cochon et du sanglier plus prolifiques… ce qui permet aujourd'hui d’en tuer dix fois plus avec deux fois moins de chasseurs qu’il y a quarante ans !

Si la chasse se pratique en milieu naturel, elle n’est pas une activité naturelle. En effet, certains animaux chassent pour survivre : c’est naturel. Autrefois, la chasse était pour l’homme un moyen de subsistance … jusqu’à l’invention de l’élevage. La chasse est donc aujourd’hui en 2021, en France une activité de loisir qui consiste à jouir de la prérogative de donner la mort. Le chasseur traque, fusille, piège par jeu, ce qui abaisse l’humain à un degré de cruauté dégradant. La chasse contredit et rend impossible une approche éthique et égalitaire du vivant.

 

Si la chasse est effectivement une tradition, toute tradition n’est pas bonne à pérenniser. Il faut, au contraire, savoir évoluer et supprimer les traditions cruelles, irrespectueuses de la vie ou néfastes pour la nature, telles que la chasse.

 

Il y a environ 1 140 000 chasseurs en France, dont seulement 2,2 % de femmes. Soit 1,72 % de la population du pays. Les chasseurs sont âgés et cette pratique est en déclin continu, puisque leur nombre a été divisé par deux en une quarantaine d’années. Ils étaient plus de 2,2 millions en 1975.

 

Les non-chasseurs sont très largement majoritaires et conscients que la chasse crée des nuisances :

- sur les animaux

Deux tiers des 91 espèces chassables en France présentent des populations en mauvais état de conservation. (chiffres de l'Office national de chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Sur ces bases, la chasse constitue une atteinte à la biodiversité. D’autant que certaines pratiques, comme la chasse à courre, le déterrage des blaireaux ont des mises à mort parfois insoutenables de cruauté. Les chiens dont les chasseurs ont besoin vivent pour la plupart dans des conditions précaires : les meutes vivent concentrées dans des enclos.

 

- sur la biodiversité

Saviez-vous que chaque année les chasseurs éparpillent plus de 6 500 tonnes de plomb dans la nature ? En France, on tire 250 millions de cartouches an, qui contiennent chacune 30 à 35 g de plomb. Le plomb est toxique, et crée du saturnisme pour les animaux qui en ingèrent ou en sont incrustés car blessés..

Méticuleusement dispersés dans la nature, le plomb des grenailles pollue les sols et l’eau. Avec des conséquences néfastes sur la santé humaine.

La chasse excessive est à l’origine d’une longue liste d’espèces disparues.

 

- sur les humains

Nous subissons les nuisances sonores, particulièrement le week-end, mais aussi les pollutions liées aux cartouches.

Enfin, nous subissions aussi la pollution au plomb car tout est relié : l'eau des champs percole dans les nappes phréatiques et se retrouve pour partie dans notre eau potable.

 

La chasse est un danger, comme en témoigne l’accidentologie : depuis 2000, entre 125 et 150 accidents de chasse ont lieu chaque année en France, selon les chiffres de l'Office national de chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Au total, plus de 350 personnes ont été tuées. Parmi les victimes surtout des promeneurs mais aussi des chasseurs. Malheureusement ces accidents sont en grande partie dus à des manquements aux règles de sécurité, dont l’usage d’alcool. La plupart des condamnations de justice sont des peines de prison avec sursis et des interdictions de chasses limitées.

 

Il y a aussi une forte gêne, liée au sentiment d’insécurité. Quand on se promène en forêt et que les tirs sont bien audibles, on ne sent plus en sécurité.Les chasseurs manipulent des armes dont certaines balles ont une portée de 3 kilomètres. «Nous devons revoir le partage de la nature», déclare Madeline Reynaud, directrice de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas).

Et il y a la situation où on essaie d’expliquer cela à un chasseur, la plupart du temps il vous fait comprendre que c’est lui qui est armé…. l’insécurité est alors à son comble.

 

Il faut dire que les lois sont en faveur de la chasse, car le lobby qu’il constitue reçoit la faveur des politiques. Au parlement, de nombreux députés sont chasseurs. Le groupe d'études : chasse, pêche et territoires au 28 février 2021 comporte 131 députés et est parmi les plus actifs de l’assemblée. Pas étonnant qu’une inéquité légale en résulte.

 

La chasse soulève donc aussi la question de l’occupation disproportionnée de l'espace public : une minorité de personnes profite des espaces naturels, et en empêche l’accès à la majorité des citoyens. Cette majorité est restée longtemps silencieuse, cette majorité pourrait se mettre en mouvement pour rétablir une égalité des droits d’usage, sachant que la chasse est un loisir éthiquement condamnable, écologiquement désastreux et dangereux.

 

Des solutions existent, comme les territoires sans chasse : cf. canton de Genève.

Résultats : une faune non apeurée, et donc un contact avec la nature encore plus étendu. La régulation de la prolifération est confiée à des professionnels, qui agissent surtout de manière préventive.

 

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Propositions :

1) Former un groupe de personnes à Larchant qui engagera un dialogue avec les associations de chasse afin de limiter la chasse à cinq jours par semaine en excluant le mercredi et le dimanche.

2) Etablir une liste de parcelles dont les propriétaires souhaitent exercer le droit de non-chasse.

 

Ces propositions n'ont pas eu d'écho dans mon village ... les gens ont peur ?

C'est pourquoi j'ai partagé pluys largement cetr article.

Marc Zischka