Publication du Earth Policy Institute
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14 juin 2012

L'HYDROÉLECTRICITÉ POURSUIT SA CROISSANCE RÉGULIÈRE

texte original : http://www.earth-policy.org/data_highlights/2012/highlights29

Hayley Moller , traduite par Marc Zischka, Franck Gressier, et Frédéric Jouffroy

La production d'énergie hydroélectrique mondiale a augmenté de façon constante de 3 % par an en moyenne au cours des quatre dernières décennies. En 2011, elle a représenté, avec 3 500 milliards de kilowatts-heures, près de 16 % de la production électrique mondiale, provenant en quasi-totalité des 45 000 plus grands barrages installés dans le monde. Plus de 160 pays disposent aujourd'hui de moyens de production hydroélectriques.

La Chine, le Brésil, le Canada et les États-Unis dominent le paysage hydroélectrique ; à eux quatre, ces pays produisent plus de la moitié de l'hydroélectricité mondiale.

La plus grande partie de la croissance récente a été réalisée en Chine, où la production d'hydroélectricité a plus que triplé, passant de 220 milliards de kilowattheures en 2000 à 720 milliards en 2010. En 2011, malgré une baisse de la production due à la sécheresse, l'hydroélectricité représentait 15 % de la production totale d'électricité du pays.

Le Brésil, deuxième plus grand producteur d'hydroélectricité dans le monde, produit 86 % de son électricité à partir de cette source. Il dispose de 450 barrages, dont celui d'Itaipu, qui est la 1ère centrale hydroélectrique au monde en terme de production électrique avec plus de 92 milliards de kilowatts-heures par an.

Les 475 centrales hydroélectriques du Canada produisent près de 62 % de son électricité. L'énorme capacité hydroélectrique du pays permet d'exporter chaque année quelques 50 milliards de kilowatts-heures aux États-Unis, soit la consommation de plus de 4 millions de foyers américains.

La capacité de production hydroélectrique des États-Unis est restée relativement stable au cours des dernières décennies, la plupart des grands barrages ayant été construits avant 1980. Le plus grand barrage du pays, celui de Grand Coulee sur le fleuve Columbia dans l'État de Washington date de 1942. L'hydroélectricité représente aujourd'hui plus de 7 % de la production électrique du pays. La situation est similaire dans l'Union Européenne, avec depuis 30 ans une augmentation annuelle de moins de 1 % de la capacité de production. l'hydroélectricité a représenté en 2011 9,5 % de la production d'électricité de l'Union.

Parmi les premiers producteurs mondiaux, la Norvège est, avec 95%, celui dont la part de l’hydroélectricité dans la production électrique est la plus forte. Les autres pays où la production hydroélectrique est majoritaire sont le Paraguay (100 %), l'Éthiopie (88 %) et le Vénézuela (68 %). Un certain nombre de pays africains et de petits pays asiatiques tirent également la quasi-totalité de leur électricité de leurs centrales hydroélectriques, comme le Bhoutan, la République démocratique du Congo, le Lesotho, le Mozambique, le Népal et la Zambie.

Même si la croissance de la filière hydroélectrique classique va se poursuivre avec la mise en service de barrages en Chine, au Brésil et dans d'autres pays dont l'Éthiopie, la Malaisie et la Turquie, il existe parallèlement un énorme potentiel de production hydroélectrique non-conventionnelle, sous la forme de projets pour récupérer l'énergie des marées ou des vagues, ou de turbines installées au fil de l'eau qui ne demandant pas l'installation de nouveaux barrages.

Peu de ces projets hydrocinétique sont été jusqu'à présent menés à bien. L'usine marémotrice de La Rance, en France, d'une puissance de 240 mégawatts, a été la première installation de grande taille réalisée. Elle a été mise en service en 1966, et est toujours en activité aujourd'hui. Un autre projet de 254 mégawatts a été achevé en Corée du Sud, en Août 2011. Il s'agit aujourd'hui de la plus importante installation marémotrice au monde, pouvant fournir de l'électricité à près d'un demi-million de personnes de la côte ouest du pays. La Nouvelle-Zélande a également récemment approuvé un projet hydroélectrique côtier.

L'énergie des vagues attire également l'attention des ingénieurs et des investisseurs. En France, en Écosse, en Suède comme dans d'autres pays, des entreprises travaillent pour capter ce marché émergeant. Le potentiel estimé pour l'énergie des vagues par le Conseil Mondial de l'Energie est énorme, avec près de 10 000 gigawatts, soit plus du double de la capacité de production électrique actuelle, toutes énergies primaires confondues.
 
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