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Publication de l’Earth Policy Institute
Extrait de livre
29 juillet 2010
AUGMENTER L’EFFICACITÉ DES APPAREILS ÉLECTROMÉNAGERS
Un grand gain pour les consommateurs et le climat
Lester R. Brown, traduit par Marc Zischka
texte original:
http://www.earthpolicy.org/index.php?/book_bytes/2010/pb4ch04_ss3
Il existe énormément de possibilités pour utiliser l’énergie plus efficacement. Pour satisfaire la demande croissante, investir dans l’efficacité énergétique est souvent beaucoup moins cher que de développer l’approvisionnement en énergie. Les investissements dans l’efficacité donnent un taux de rendement élevé, fait économiser de l’argent aux consommateurs, et peut aider à lutter contre le changement climatique en évitant les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la combustion de combustibles fossiles supplémentaires. Tout comme les lampes fluorescentes compactes (LFC) offrent des grandes économies d’électricité par rapport aux ampoules à incandescence, de nombreux appareils ménagers, tels que les réfrigérateurs et les appareils électroniques, se situent dans des gammes d’efficacité similaires.
La US Energy Policy Act (loi de la politique énergétique américaine) de 2005 a été conçue pour exploiter certaines de ces économies potentielles. Avec ce niveau de normes d’efficacité des appareils électroménagers ont peut fermer 29 centrales thermiques au charbon, le combustible fossile ayant la plus forte teneur en carbone. D’autres dispositions de la loi, telles que les incitations fiscales qui encouragent l’adoption de technologies économes en énergie, le passage à la cogénération, et la tarification de l’électricité en temps réel (une mesure visant à décourager la consommation d’électricité optionnelle en période de forte demande), réduiraient suffisamment la demande d’électricité pour fermer 37 autres centrales au charbon. Les normes d’efficacité des appareils électroménagers et les autres mesures du projet de loi permettraient également de réduire la consommation de gaz naturel. Toutes ensemble, ces mesures devraient réduire les factures d’électricité et de gaz des consommateurs en 2020 de plus de 20 milliards de dollars.
Bien que le Congrès américain ait adopté une loi élevant l’efficacité d’environ 30 catégories d’appareils domestiques et industriels (des réfrigérateurs aux moteurs électriques industriels), le US Department of Energy - DOE (Ministère de l’énergie américain) n’a pas réussi pendant de nombreuses années à rédiger les normes nécessaires pour faire appliquer la législation. Pour y remédier, quelques jours seulement après son entrée en fonction, le président Barack Obama a ordonné au DOE d’écrire des règlements pour traduire la loi dans la politique.
Globalement, le grand défi des appareils se situe en Chine. En 1980, ses fabricants d’appareils ménagers ont seulement produit 50 000 réfrigérateurs, presque tous à usage domestique. En 2008, ils ont produit 48 millions de réfrigérateurs, 90 millions de téléviseurs couleur, et 42 millions de lave-linges, dont beaucoup ont été exportés.
La pénétration du marché de ces appareils modernes dans la Chine urbaine est aujourd’hui déjà comparable à celle des pays industrialisés. Pour 100 ménages urbains il y a : 138 postes de télévision couleur, 97 machines à laver, et 88 climatiseurs individuels. Même dans les zones rurales, il y a 95 téléviseurs couleur et 46 machines à laver pour 100 ménages. Cette croissance phénoménale de l’utilisation des appareils électroménagers en Chine, avec l’extraordinaire croissance de l’industrie, a multiplié la consommation d’électricité de la Chine par 11 entre 1980 et 2007. Bien que la Chine ait établi des normes pour la plupart des appareils depuis 2005, elles ne sont pas strictement appliquées.
L’autre grande concentration d’appareils ménagers se situe dans l’Union européenne, où vivent 495 millions de personnes. Greenpeace note que, même si les européens utilisent en moyenne moitié moins d’électricité que les américains, ils possèdent encore un grand potentiel de réduction de leur consommation. Comparé à un réfrigérateur américain, un réfrigérateur européen fonctionne avec à peine la moitié de l’électricité. Mais les réfrigérateurs les plus efficaces sur le marché d’aujourd’hui utilisent seulement un quart de l’électricité consommée par le réfrigérateur moyen en Europe, ce qui suggère un énorme potentiel pour la réduction de l’utilisation de l’électricité.
Mais la piste de l’efficacité ne s’arrête pas là, car les progrès technologiques permettent d’augmenter ce potentiel. Au Japon, le programme “Top Runner” est le système le plus dynamique au monde pour améliorer les normes d’efficacité des appareils. Dans ce système, les appareils les plus efficaces sur le marché aujourd’hui fixent la norme pour ceux qui seront vendus demain. En utilisant ce programme, entre la fin des années 1990 et la fin 2007, le Japon a élevé les normes d’efficacité pour tous les appareils électroménagers individuels entre 15 et 83 pour cent, selon l’appareil. Il s’agit d’un processus continu qui exploite sans cesse les progrès dans les technologies d’efficacité. Un rapport de 2008 indique que le programme “Top Runner” pour tous les appareils va au delà des attentes initiales ambitieuses (et souvent de beaucoup).
Dans une analyse sur les économies d’énergie potentielles d’ici à 2030 par type d’appareil, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) donne la priorité aux économies potentielles en réduisant l’utilisation de l’électricité pour la veille (l’énergie consommée lorsque l’appareil n’est pas utilisé). L’électricité utilisée dans le monde entier par les appareils en mode veille compte représente 10 pour cent de la consommation totale d’électricité. Dans les pays de l’OCDE, la puissance que chaque ménage utilise pour la veille varie d’un minimum de peut-être 30 watts à un maximum de plus de 100 watts, dans les ménages des Etats-Unis et de la Nouvelle-Zélande. Comme cette électricité est utilisée en permanence, même si la puissance est relativement faible, la consommation cumulée est considérable.
Certains gouvernements plafonnent la puissance en mode veille pour les téléviseurs, ordinateurs, micro-ondes, lecteurs de DVD, etc. à 1 watt par appareil. La Corée du Sud, par exemple, a rendu obligatoire une limite de 1 watt en veille pour de nombreux appareils d’ici à 2010. L’Australie est en train de faire de même pour presque tous les appareils d’ici à 2012.
Une étude américaine estime qu’environ 5 pour cent de la consommation d’électricité résidentielle aux États-Unis provient des appareils en mode veille. Si ce chiffre était de 1 pour cent, ce qui pourrait être atteint facilement, 17 centrales au charbon pourraient être fermées. Si la Chine abaissait ses pertes en mode veille à 1 pour cent, elle pourrait fermer un nombre beaucoup plus grand de centrales électriques.
Plus récemment, un défi de l’efficacité s’est présenté avec l’invasion du marché par les grandes télévisions à écran plat. Aujourd’hui, les écrans sur le marché utilisent facilement deux fois plus d’électricité qu’un téléviseur à tube cathodique traditionnel. Si l’écran plat est un modèle grand écran plasma, il peut utiliser quatre fois plus d’électricité. Au Royaume-Uni, certains membres du conseil des ministres proposent d’interdire les téléviseurs à écran plat plasma énergivores. La Californie a approuvé des normes exigeant que tous les nouveaux téléviseurs consomment un tiers d’électricité de moins qu'actuellement d’ici 2011, et 49 pour cent de moins d’ici 2013.
Souvent, les consommateurs n’achètent pas les appareils les plus économes en énergie parce que le prix d’achat initial est plus élevé, même si cela est plus que compensé par les coûts d’utilisation moindres pendant la durée de vie de l’appareil. Cependant, si les sociétés adoptent une taxe sur le carbone reflétant le coût du changement climatique, les appareils plus efficaces seraient économiquement beaucoup plus attractifs. Des réglementations sur l’affichage de leur consommation aideront les consommateurs à choisir plus judicieusement.
Un ensemble de normes d’efficacité dans le monde entier pour les appareils électroménagers liées aux modèles les plus efficaces sur le marché conduirait à des économies d’énergie massives. Avec un passage généralisé à un éclairage plus efficace les économies pourraient approcher ou dépasser 12 pour cent de la demande mondiale d’électricité. Les seuls gains combinés d’éclairages et d’appareils plus efficaces, permettraient au monde d’éviter de construire 1 410 centrales électriques au charbon, plus que les 1 283 nouvelles centrales au charbon données par les estimations de construction d’ici 2020 de l’Agence internationale de l’énergie. Ce serait une victoire pour les consommateurs et une victoire pour le climat.
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Adapté du chapitre 4, “Stabiliser le climat: Une révolution de l’efficacité énergétique”, de Plan B 4.0: Mobiliser pour sauver la civilisation (New York: WW Norton & Company, 2009) par Lester R. Brown, disponible en ligne sur http://www.earthpolicy.org/index.php?/books/pb4
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