161 - LA CROISSANCE DE LA CONSOMMATION DE VIANDE ENGLOUTIT UNE BONNE PART DE LA PRODUCTION CEREALIERE |
||
Publication du Earth Policy Institute
LA CROISSANCE DE LA CONSOMMATION DE VIANDE ENGLOUTIT UNE BONNE PART DE LA PRODUCTION CEREALIERE
texte original: Earth Policy Institute, traduit par Marc Zischka, Frédéric Jouffroy, et Franck Gressier La consommation de protéines animales augmente partout dans le monde. Celle de la viande est passée de 44 millions de tonnes en 1950 à 284 millions de tonnes en 2009, la consommation individuelle moyenne ayant plus que doublé pour atteindre 40 kg par personne et par an. Les consommations d’œufs et de lait ont elles aussi augmenté de façon spectaculaire. La hausse de la consommation de viande suit partout celles des revenus. Avec l’arrêt de la croissance des prises en haute mer et de la production de boeuf en plein air, une transition vers une forme d’élevage à base de céréales s’est opérée à travers le monde pour continuer à augmenter la production. Comme elle capte près de 35 % de la production mondiale de céréales (760 millions de tonnes), la consommation de viande a un impact important sur celles de céréales, et donc sur la sécurité alimentaire mondiale. Les taux de conversion des céréales en protéines varient énormément, suivant les animaux. La viande de bœuf nourri aux céréales a l’un des pires rendements, demandant 7 kilos de céréales pour produire 1 kilo de viande. la production bovine totale, dont l’essentiel provient des élevages en plein air, augmente d’environ 1% par an depuis 1990. La production de porc augmente elle de 2 % par an depuis 1990. Au niveau mondial, cette production, à laquelle la Chine contribue pour moitié, a rattrapé celle du bœuf en 1979 et a continué à progresser depuis. Plus de 3 kilos de céréales sont nécessaires pour produire 1 kilo de viande de porc. La production de volaille a augmenté encore plus rapidement, avec une progression annuelle de 4% au cours des dernières décennies. Elle a dépassé celle du boeuf en 1995 pour pointer en 2ème position derrière le porc. La production de volaille est encore plus efficace, nécessitant à peine plus de 2 kilos de céréales pour produire 1 kilo de viande. La production piscicole devrait également dépasser rapidement celle du bœuf. L'aquaculture est de fait la source de protéines animales qui a connu la plus forte croissance depuis 1990, passant de 13 millions de tonnes à 56 millions de tonnes en 2009, soit une progression de 8 % par an. Pour les espèces herbivores de poissons de pisciculture comme la carpe, le tilapia, le poisson-chat, moins de 2 kilos de céréales sont nécessaires pour produire 1 kilo de poisson. Même si l'élevage de poissons carnivores, comme le saumon, peut nuire à l'environnement, l'aquaculture mondiale est cependant dominée par des espèces herbivores. Elle représente un potentiel de croissance majeur pour la production efficace de protéines animales.
Il y a plusieurs façons de rendre plus efficace la production de protéines animales. L’incorporation dans l’alimentation animale de farines de soja augmente de façon spectaculaire l'efficacité avec laquelle les céréales sont transformées en protéines animales ; elle la double même pratiquement dans certains cas. L’alimentation animale repose aujourd’hui largement dans une large mesure et à l’échelle du globe sur l’utilisation de farines de soja comme compléments protéinés. C’est le cas pour les trois premiers producteurs mondiaux de viande que sont la Chine, les Etats-Unis et le Brésil. De nouveaux systèmes prometteurs basés sur la consommation de fourrage plutôt que de céréales pour l’élevage laitier, comme le modèle des coopératives laitières en Inde, stimulent à la fois la productivité des terres et celle de l'eau. Assurer la sécurité alimentaire dépend autant d’actions portant sur la demande que sur l’offre. Cela passe par la réduction de la consommation individuelle avec une baisse de celle de produits d'élevage gourmands en céréales, et par la lutte contre le gaspillage alimentaire, sans oublier la réduction de la taille des familles pour freiner la croissance démographique. Un américain dont le régime alimentaire moyen est très riche en produits d’élevage gourmands en céréales, tels que la viande rouge, consomme deux fois plus de céréales que l'Italien moyen et près de quatre fois plus que l'Indien moyen. L’adoption par les américains d’un régime de type méditerranéen leur permettrait de réduire de près de moitié leur consommation de céréales, d’améliorer leur santé et d’augmenter la sécurité alimentaire mondiale.
# # # Cet article est adapté de "Basculement", livre de Lester R. Brown. Pour plus de données et d'analyses, voir le livre complet sur http://www.earth-policy.org. Pour s’abonner aux traductions des mises à jour du Plan B de l’Earth Policy Institute: L’association Alternative Planétaire est le relais en France des idées et du travail de l’Earth Policy Institute: Information complémentaire: www.earthpolicy.org N’hésitez pas à transmettre cette information à des amis, membres de la famille, et collègues ! # # # pour plus d'informations, contactez: Contact Presse & Permissions de reproduction: Contact Recherche : Earth Policy Institute |
||
© Ecologik business 2012 |