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Publication du Earth Policy Institute
Mise à jour du Plan B
10 août 2011

50 MILLIONS DE DOLLARS POUR UNE REVOLUTION ENERGETIQUE ?

 

texte original:
http://www.earth-policy.org/plan_b_updates/2011/update99

Lester R. Brown, traduit par Marc Zischka et Pierre-Yves Longaretti

Lors d’une conférence de presse, le 21 juillet dernier, le maire de New York, Michael Bloomberg a apporté un soutien spectaculaire à la campagne “Au-delà du charbon” menée par le Sierra Club, en faisant un don de 50 millions de dollars à cette association. Selon Michael Brune, directeur du Sierra Club, une telle contribution pourrait changer la donne dans la lutte contre le charbon.

Cette initiative pourrait également pousser les États-Unis, voire l’ensemble du monde, vers un changement d’attitude sur la question climatique. Lorsque quelqu’un comme Michael Bloomberg prend position pour l’arrêt du charbon, le message prend un poids et une portée qui dépasse largement le cercle du Sierra Club. Peu de gens savent qui est Michael Brune en dehors de la communauté des écologistes américains, mais tous les hommes d’affaires du pays connaissent Michael Bloomberg, l’un des entrepreneurs les plus talentueux de sa génération. La campagne du Sierra Club “Au-delà du charbon” vise deux objectifs principaux. Le premier est d’empêcher la construction de nouvelles centrales à charbon aux Etats-Unis. A ce jour, cette campagne a permis l’arrêt de 153 projets de centrale. Le deuxième objectif est de fermer les 492 centrales existantes. Le Sierra Club mentionne que 71 sites sont sur le point d’être fermés partiellement ou en totalité d’ici 2016 pour la plupart.

La lutte pour la stabilisation du climat est intimement liée à notre capacité à éliminer le charbon comme source d’énergie, puisqu’il constitue la plus importante source mondiale d’émissions de carbone. Cet effort est maintenant bien amorcé aux Etats-Unis, le deuxième utilisateur de houille après la Chine.

Le geste de Michael Bloomberg peut avoir un effet d’entraînement. D’une part, il peut encourager d’autres mécènes à financer la lutte contre le changement climatique. D’autre part, les perspectives d’investissement dans le secteur du charbon se détériorent de plus en plus vite. En août 2010, le Rainforest Action Network (RAN) a annoncé que plusieurs grandes banques d’investissement américaines, dont Bank of America et JP Morgan, avaient suspendu leurs prêts aux entreprises impliquées dans l’extraction minière à ciel ouvert. La position de Bloomberg va rendre les investisseurs encore plus prudents.

La campagne du Sierra Club attire également l’attention sur les 13 200 décès annuels liés à la pollution des centrales à charbon. C’est sans compter les décès par la silicose chez les mineurs. Les décès liés au charbon sur une seule année excèdent largement le nombre de victimes américaines des guerres d’Irak et d’Afghanistan. Les Etats-Unis investissent largement pour protéger la vie de leurs troupes au Moyen-Orient, à juste titre. L’initiative de Bloomberg dit indirectement que la même chose devrait être faite sur le sol américain.

En outre, elle attire l’attention sur les coûts des soins de santé générés par l’usage du charbon, actuellement estimés à plus de 100 milliards de dollars par an, soit environ 300 dollars par américain (1 200 dollars pour une famille de quatre personnes). Ces coûts sont réels, mais c’est le peuple américain et non les entreprises du secteur du charbon qui les assument.

Les événements météorologiques extrêmes font l’objet depuis des décennies de mises en garde répétées par les climatologues du monde entier. Cette préoccupation renforce encore l’urgence de l’élimination progressive du charbon. Au cours du premier semestre 2011, les informations télévisées au Etats-Unis se sont transformées en bulletins météos continus, en premier lieu du fait du nombre record de tornades observées en un seul mois, notamment la tornade qui a ravagé Tuscaloosa, en Alabama. Quelques semaines plus tard, une tornade encore plus puissante a détruit Joplin, au Missouri. La sécheresse et la vague de chaleur qui on frappé l’Ouest américain ont provoqué des incendies record ou quasi record en Arizona, au Nouveau-Mexique et au Texas ; dans le même temps, le bassin inférieur du Mississippi était la proie des inondations. Des vagues de chaleur ont également desséché les Grandes Plaines du Sud, le Midwest et la côte Est. La chaleur intense a atteint des records à travers tout le pays et le Texas souffre de la plus grave sécheresse annuelle de son histoire.

Les jours du charbon sont désormais comptés. Entre 2007 et 2010, l’utilisation du charbon aux Etats-Unis a chuté de 8 pour cent (voir les données). Durant cette période, plus de 300 nouveaux parcs éoliens ont été raccordés au réseau totalisant plus de 23 000 mégawatts de capacité de production, soit l’équivalent de la production d’électricité de 23 centrales au charbon. Un sondage national sur les préférences de la population en terme de sources d’énergie pour la production d’électricité révèle que seuls 3 pour cent des américains optent pour le charbon. Malgré les lourdes dépenses de l’industrie charbonnière pour promouvoir le «charbon propre», il garde une image négative dans l’esprit du public.

Au-delà du Sierra Club, du réseau RAN, et d’une équipe talentueuse d’avocats de Earthjustice, le mouvement anti-charbon compte aussi des alliés chez les Amis de la Terre et Greenpeace ; l’impact de cette dernière organisation est important de par sa grande capacité à attirer l’attention du public sur les questions environnementales. On l’a vu en mai lorsqu’une équipe de huit activistes de Greenpeace a escaladé les cheminées de 130 mètres d’une centrale au charbon gérée par le groupe Fisk dans la région de Chicago pour y peindre un slogan anti-charbon. Leur action visait à attirer l’attention du public sur la toxicité de la pollution atmosphérique due à la centrale.

La fermeture des centrales à charbon aux Etats-Unis constitue également un message que ce pays adresse au reste du monde. Le soutien de Michael Bloomberg à la campagne d’élimination du charbon du Sierra Club est un pas important vers une production d’énergie décarbonée aux Etats-Unis. Les Etats-Unis pourraient de nouveau devenir un leader mondial, avec cette fois-ci comme objectif : la stabilisation du climat.

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Le dernier ouvrage de Lester Brown, World on the Edge, est disponible en français sous le titre de Basculement.

Pour s’abonner aux traductions des mises à jour du Plan B de l’Earth Policy Institute:
http://www.ecologik-business.com/inscription-newsleter-lester-brown.html

L’association Alternative Planétaire est le relais en France des idées et du travail de l’Earth Policy Institute:
http://www.alternativeplanetaire.com

Information complémentaire: www.earthpolicy.org

N’hésitez pas à transmettre cette information à des amis, membres de la famille, et collègues !

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