143 - DES TROUPEAUX DE CHÈVRES GRANDISSANTS |
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Publication du Earth Policy Institute DES TROUPEAUX DE CHÈVRES GRANDISSANTS texte original: Earth Policy Institute, traduit par Marc Zischka Après que la Terre se soit formée, le sol s’est lentement constitué par l’altération des roches, au cours des temps géologiques. Il a accueilli les premières formes de vie végétale, qui l’ont protégé et enrichi, jusqu’à ce qu’il devienne la terre arable qui porte la diversité des plantes et des animaux que nous connaissons aujourd’hui. Aujourd’hui, les troupeaux toujours plus populeux de bovins, de moutons et de chèvres transforment de vastes étendues de prairies en déserts dans le monde. Un indicateur nous permet d’évaluer la santé des prairies : ce sont les évolutions de la population de chèvres par rapport à celles des ovins et des bovins. Puisque les prairies se détériorent, l’herbe est généralement remplacée par des arbustes du désert. Dans un environnement aussi dégradé, les bovins et ovins souffrent. Mais les chèvres, des ruminants particulièrement robustes, peuvent se nourrir des arbustes. Les chèvres sont particulièrement agressives pour le sol parce que leurs sabots pointus pulvérisent la croûte protectrice du sol formée par la pluie, qui limite naturellement l’érosion du vent. Entre 1970 et 2009, la population mondiale de bovins a augmenté de 28 pour cent et le nombre de moutons est resté relativement stable. Pendant ce temps, les troupeaux de chèvres ont plus que doublé.
Un second nuage de poussière géant se développe dans le nord et l’ouest de la Chine, la Mongolie occidentale et l’Asie centrale. Après les réformes économiques en 1978, la responsabilité de l’agriculture des grands collectifs de production organisés par l’État a été transférée aux familles d’agriculteurs individuels, propulsant les populations de bétail chinoises dans une spirale ascendante. Le nombre de chèvres continue de croître car la terre est dépouillée de végétation, facilitant son érosion, ce qui transforme les pâturages en désert. Nous pouvons comparer la situation en Chine avec celle des États-Unis, qui ont des superficies de pâturages comparables. Alors que les deux pays ont un nombre similaire de bovins, les Etats-Unis ont une population de 9 millions de chèvres et de moutons, infime au regard des 281 millions de la Chine. Malheureusement, tous les bétails dégradent les sols en prélevant la végétation et en piétinant le sol. La rotation d’élevage, la polyculture-élevage, et d’autres pratiques agricoles durables peuvent réduire l’érosion des sols, augmenter la productivité des terres cultivées, stocker plus de carbone et garder plus d’humidité dans le sol. Dans certaines cas, un petit nombre de têtes de bétail peut être gardé dans des zones restreintes et le fourrage leur être apporté, comme dans le modèle de coopérative laitière indienne. Mais au final, la seule façon viable d’éliminer le sur pâturage est d’équilibrer la taille des troupeaux avec la capacité de régénération de la nature. # # # Plus de données de World on the Edge de Lester R. Brown disponibles sur : Pour s’abonner aux traductions des mises à jour du Plan B de l’Earth Policy Institute: L’association Alternative Planétaire est le relais en France des idées et du travail de l’Earth Policy Institute: Information complémentaire: www.earthpolicy.org N’hésitez pas à transmettre cette information à des amis, membres de la famille, et collègues ! # # # pour plus d'informations, contactez: Contact Presse & Permissions de reproduction: Contact Recherche : Earth Policy Institute |
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