Publication du Earth Policy Institute
Faits saillants
12 mai 2011

L’ÉDUCATION ENTRAÎNE UNE BAISSE DE LA FÉCONDITÉ
ET UNE HAUSSE DU NIVEAU DE VIE

texte original:
http://www.earth-policy.org/data_highlights/2011/highlights13

Brigid Fitzgerald Reading, traduite par Marc Zischka et Frédéric Jouffroy

Alors que la population mondiale continue d’augmenter de près de 80 millions de personnes chaque année, la forte croissance démographique se heurte à la finitude de notre planète, menaçant la stabilité économique et politique mondiale. Pour rester dans les limites des ressources naturelles disponibles sur Terre, la population mondiale devra se stabiliser.

Le scénario “intermédiaire” de l’Organisation des Nations Unies , récemment remis à jour, prévoit que la population mondiale dépassera les 9 milliards d’ici 2045. Dans la prévision “haute”, qui suppose un niveau de fécondité élevé, la population mondiale atteindrait les 10 milliards la même année; cependant, la propagation de la faim et de la pauvreté, ainsi que les conflits et les maladies qui les accompagnent, pourraient contraindre cette croissance avant qu’elle n’atteigne les 9 milliards. En variante, dans la prévision “basse”, la population mondiale culminerait à un peu plus de 8 milliards vers 2045, si la taille des familles est rapidement et volontairement réduite.

Les taux de fécondité sont généralement les plus élevés dans les pays les moins développés. Lorsque le taux de mortalité baissent rapidement, mais sans diminution associée du taux de fécondité, certains pays peuvent avoir du mal à réduire la pauvreté. La pauvreté, à son tour, augmente la probabilité d’avoir beaucoup d’enfants, piégeant familles et pays dans un cercle vicieux. Inversement, les pays qui ralentissent rapidement leur croissance démographique peuvent bénéficier d’un “bonus démographique”, constitué par les avantages sociaux et économiques apportés par le faible nombre de jeunes dépendants par rapport au nombre d’adultes actifs.

Pour, à plus long terme, stabiliser la population, l’objectif est d’atteindre le taux de fécondité permettant le renouvellement des générations, proche de 2 enfants par femme dans les endroits où les taux de mortalité sont faibles. L’ensemble des pays industrialisés est passé sous ce seuil. Certains pays en développement ont fait des progrès pour réduire leur natalité, mais les taux de fécondité dans le groupe des pays les moins avancés restent supérieurs à 4 enfants par femme.

L’un des moyens les plus efficaces pour réduire croissance démographique et pauvreté est d’offrir une éducation suffisante à la fois aux filles et aux garçons. Les pays présentant les taux de scolarisation les plus élevés, même à l’école primaire, ont généralement des taux de fécondité nettement inférieurs.

L’éducation des femmes est particulièrement importante. Les recherches menées montrent systématiquement que les femmes promues par l’éducation ont tendance à avoir moins d’enfants et à les avoir plus tard. Quand elles deviennent mères, elles sont généralement en meilleure santé ainsi que les enfants qu’elles élèvent, et ceux-ci vont aussi plus longtemps à l’école. Elles gagnent plus d’argent au profit de leurs familles, et contribuent davantage à la croissance économique de leurs collectivités. L’éducation des filles peut en fait transformer des communautés entières.

Les programmes de cantines scolaires aident à améliorer l’assiduité de tous les enfants dans les pays pauvres, mais pour les filles, l’avantage est important. Les filles sont généralement plus souvent tenues d’aider leur famille en travaillant à la maison, aussi l’envoi de chaque fille à l’école peut-elle représenter pour leurs familles une charge, tant pour les frais de scolarité que pour le travail. La fourniture de repas gratuits à l’école contribue à compenser ces coûts, en particulier lorsque les programmes comprennent des rations à emporter à la maison. Les filles ont alors plus de chances d’aller à l’école et d’y revenir année après année.

Ceci est important car les filles qui atteignent le niveau secondaire ont beaucoup plus de chances d’avoir moins d’enfants.

Il avait en 2008 dans le monde 69 millions d’enfants non scolarisés en âge d’aller à l’école élémentaire, soit 37 millions de moins qu’en 1999. En 2005, la parité pour la scolarisation en école primaire étaient atteinte dans près des deux tiers des pays en développement. La majorité des enfants non scolarisés restent cependant des filles, et le mariage précoce et la maternité empêchent beaucoup de filles les plus pauvres du monde de mener à bien leurs études secondaires.

L’accès à l’éducation de tous les enfants du monde peut clairement largement aider à réduire la croissance démographique, avec en retour un monde plus stable, plus riche et plus durable du pont de vue environnemental.

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