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Résumé (provisoire) pour les décideurs en français,
GIEC AR6 SYR
RAPPORT DE SYNTHÈSE DU SIXIÈME RAPPORT D'ÉVALUATION DU GIEC (AR6)
Synthèse pour les décideurs

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A PROPOS ...

Le rapport de synthèse n'est pas encore disponible en français, mais de nombreux résumés de la synthèse existent. Celles que j'ai vues ne rendent compte que d'une partie des informations des 36 pages de l'IPCC AR6 SYR SPM, dont tu pourras télécharger le texte original & officiel ici
Initiative citoyenne : TRADUCTION CONTRIBUTIVE
en attendant la version officielle... sous réserve de révisions,
v 0.4, du 18 septembre 2023, après une troisième révision humaine :-)
Les illustrations sont disponibles ici, et signalées par un lien cliquable dans le texte.

Avertissement : il reste peut être quelques contresens : aides-nous à les repérer


Traduction indépendante, en version collaborative : merci à Vincent pour ses contributions
Contribution : par mail,
indiques quel paragraphe est à reprendre, ou comment tu veux / peux aider ce projet ?
Merci pour ton attention, Marc Zischka

TRADUCTION FRANÇAISE :
licence Creative Commons CC-BY-NC-ND

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Équipe de rédaction principale :
Hoesung Lee (président), Katherine Calvin (États-Unis), Dipak Dasgupta (Inde/États-Unis), Gerhard Krinner (France/Allemagne), Aditi Mukherji (Inde), Peter Thorne (Irlande/Royaume-Uni), Christopher Trisos (Afrique du Sud), José Romero (Suisse), Paulina Aldunce (Chili), Ko Barrett (États-Unis), Gabriel Blanco (Argentine), William W. L. Cheung (Canada), Sarah L. Connors (France/Royaume-Uni), Fatima Denton (Gambie), Aïda Diongue-Niang (Sénégal), David Dodman (Jamaïque/Royaume-Uni/Pays-Bas), Matthias Garschagen (Allemagne), Oliver Geden (Allemagne), Bronwyn Hayward (Nouvelle-Zélande), Christopher Jones (Royaume-Uni), Frank Jotzo (Australie), Thelma Krug (Brésil), Rodel Lasco (Philippines), June-Yi Lee (République de Corée), Valérie Masson-Delmotte (France), Malte Meinshausen (Australie/Allemagne), Katja Mintenbeck (Allemagne), Abdalah Mokssit (Maroc), Friederike E. L. Otto (Royaume-Uni/Allemagne), Minal Pathak (Inde), Anna Pirani (Italie), Elvira Poloczanska (Royaume-Uni/Australie), Hans-Otto Pörtner (Allemagne), Aromar Revi (Inde), Debra C. Roberts (Afrique du Sud), Joyashree Roy (Inde/Thaïlande), Alex C. Ruane (États-Unis), Jim Skea (Royaume-Uni), Priyadarshi R. Shukla (Inde), Raphael Slade (Royaume-Uni), Aimée Slangen (Pays-Bas), Youba Sokona (Mali), Anna A. Sörensson (Argentine), Melinda Tignor (États-Unis/Allemagne), Detlef van Vuuren (Pays-Bas), Yi-Ming Wei (Chine), Harald Winkler (Afrique du Sud), Panmao Zhai (Chine), Zinta Zommers (Lettonie).

Équipe de rédaction élargie :
Jean-Charles Hourcade (France), Francis X. Johnson (Thaïlande/Suède), Shonali Pachauri (Autriche/Inde), Nicholas P. Simpson (Afrique du Sud/Zimbabwe), Chandni Singh (Inde), Adelle Thomas (Bahamas), Edmond Totin (Bénin)
Auteurs contributeurs : Andrés Alegría (Allemagne/Honduras), Kyle Armour (États-Unis), Birgit Bednar-Friedl (Autriche), Kornelis Blok (Pays-Bas), Guéladio Cissé (Suisse/Mauritanie/France), Frank Dentener (UE/Pays-Bas), Siri Eriksen (Norvège), Erich Fischer (Suisse), Gregory Garner (USA), Céline Guivarch (France), Marjolijn Haasnoot (Pays-Bas), Gerrit Hansen (Allemagne), Matthias Hauser (Suisse), Ed Hawkins (Royaume-Uni), Tim Hermans (Pays-Bas), Robert Kopp (USA), Noëmie Leprince-Ringuet (France), Debora Ley (Mexique/Guatemala), Jared Lewis (Australie/Nouvelle-Zélande), Chloé Ludden (Allemagne/France), Zebedee Nicholls (Australie), Leila Niamir (Iran/Pays-Bas/Autriche), Shreya Some (Inde/Thaïlande), Sophie Szopa (France), Blair Trewin (Australie), Kaj-Ivar van der Wijst (Pays-Bas), Gundula Winter (Pays-Bas/Allemagne), Maximilian Witting (Allemagne)

Réviseurs :
Paola Arias (Colombie), Mercedes Bustamante (Brésil), Ismail Elgizouli (Soudan), Gregory Flato (Canada), Mark Howden (Australie), Carlos Méndez (Venezuela), Joy Pereira (Malaisie), Ramón Pichs- Madruga (Cuba), Steven K Rose (USA), Yamina Saheb (Algerie).

Comité scientifique directeur :
Hoesung Lee (président du GIEC), Amjad Abdulla (Maldives), Edvin Aldrian (Indonésie), Ko Barrett (États-Unis d'Amérique), Eduardo Calvo (Pérou), Carlo Carraro (Italie), Fatima Driouech (Maroc), Andreas Fischlin (Suisse), Jan Fuglestvedt (Norvège), Diriba Korecha Dadi (Éthiopie), Thelma Krug (Brésil), Nagmeldin G.E. Mahmoud (Soudan), Valérie Masson-Delmotte (France), Carlos Méndez (Venezuela), Joy Jacqueline Pereira (Malaisie), Ramón Pichs-Madruga (Cuba), Hans-Otto Pörtner (Allemagne), Andy Reisinger (Nouvelle-Zélande), Debra Roberts (Afrique du Sud), Sergey Semenov (Fédération de Russie), Priyadarshi Shukla (Inde), Jim Skea (Royaume-Uni), Youba Sokona (Mali), Kiyoto Tanabe (Japon), Muhammad Irfan Tariq (Pakistan), Diana Ürge-Vorsatz (Hongrie), Carolina Vera (Argentine), Pius Yanda (République-Unie de Tanzanie), Noureddine Yassaa (Algérie), Taha M. Zatari (Arabie Saoudite), Panmao Zhai (Chine)

Conception visuelle et design de l'information :
Arlene Birt (États-Unis), Meeyoung Ha (République de Corée)

Notes : Version compilée par le TSU

Sous réserve de modifications p.1
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Résumé approuvé pour les décideurs IPCC AR6 SYR

Table des matières

Introduction ............................................... 3
A. Situation actuelle et tendances ........................ 4
Encadré SPM.1 Scénarios et voies d'évolution ................. 9
B. Changement climatique futur, risques et réponses à long terme.............................................................. 12
C. Réponses à court terme............... 25

Sources citées dans le présent Résumé à l'intention des Décideurs (SPM)
Les références des documents contenus dans le présent rapport sont indiquées entre accolades {} à la fin de chaque paragraphe.
Dans le résumé à l'intention des décideurs, les références renvoient aux numéros des sections, figures, tableaux et encadrés du rapport plus long, à la base du rapport de synthèse, ou à d'autres sections du Résumé à l'intention des Décideurs lui-même (entre parenthèses).
Autres rapports du GIEC cités dans le présent rapport de synthèse : AR5 Cinquième rapport d'évaluation

Sous réserve de modifications p.2
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Introduction

Le présent rapport de synthèse (SYR) du sixième rapport d'évaluation (AR6) du GIEC résume l'état des connaissances sur le changement climatique, ses impacts et ses risques généralisés, ainsi que sur l'atténuation du changement climatique et l'adaptation à celui-ci. Il intègre les principales conclusions du sixième rapport d'évaluation (RE6) sur la base des contributions des trois groupes de travail 1 et des trois rapports spéciaux 2. Le Résumé à l'intention des Décideurs (SPM) est structuré en trois parties :
SPM.A Situation et tendances actuelles,
SPM.B Changements climatiques futurs, risques et réponses à long terme, et
SPM.C Réponses à court terme 3.

Ce rapport reconnaît l'interdépendance du climat, des écosystèmes, de la biodiversité et des sociétés humaines, la valeur des diverses formes de connaissances et les liens étroits entre l'adaptation au changement climatique, l'atténuation de ses effets, la santé des écosystèmes, le bien-être humain et le développement durable, et reflète la diversité croissante des acteurs impliqués dans l'action climatique.

Sur la base des connaissances scientifiques, les principales conclusions peuvent être formulées comme des énoncés de faits, ou associées à un niveau de confiance (évalué en utilisant le langage calibré du GIEC 4).

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1 Les trois contributions des groupes de travail au RE6 sont les suivantes : AR6 Climate Change 2021 : The Physical Science Basis ; AR6 Climate Change 2022 : Impacts, Adaptation and Vulnerability ; et AR6 Climate Change 2022 : Mitigation of Climate Change. Leurs évaluations couvrent la littérature scientifique acceptée pour publication respectivement avant le 31 janvier 2021, le 1er septembre 2021 et le 11 octobre 2021.
2 Les trois rapports spéciaux sont les suivants Global Warming of 1.5°C (2018) : un rapport spécial du GIEC sur les impacts d'un réchauffement planétaire de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels et sur les trajectoires correspondantes d'émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la réponse mondiale à la menace du changement climatique, du développement durable et des efforts d'éradication de la pauvreté (SR1. 5) ; Changements climatiques et terres (2019) : rapport spécial du GIEC sur les changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres (SRCCL) ; et L'océan et la cryosphère dans un climat en évolution (2019) (SROCC). Les rapports spéciaux couvrent la littérature scientifique acceptée pour publication respectivement avant le 15 mai 2018, le 7 avril 2019 et le 15 mai 2019.
3 Dans ce rapport, le court terme est défini comme la période allant jusqu'à 2040. Le long terme est défini comme la période au-delà de 2040.
4 Chaque conclusion est fondée sur une évaluation des preuves et des accords sous-jacents. Le langage calibré du GIEC utilise cinq qualificatifs pour exprimer un niveau de confiance : très faible, faible, moyen, élevé et très élevé, et en italique, par exemple, confiance moyenne. Les termes suivants sont utilisés pour indiquer la probabilité évaluée d'une issue ou d'un résultat : pratiquement certain avec une probabilité de 99-100 %, très probable avec une probabilité de 90-100 %, probable avec une probabilité de 66-100 %, plus probable que non >50-100 %, à peu près aussi probable que non 33-66 %, improbable 0-33 %, très improbable 0-10 %, exceptionnellement improbable 0-1 %. Des termes supplémentaires (extrêmement probable 95-100% ; plus probable que non >50-100% ; et extrêmement improbable 0- 5%) sont également utilisés le cas échéant. La probabilité évaluée est mise en italique, par exemple, très probable. Ceci est cohérent avec le rapport AR5 et les autres rapports AR6.

Sous réserve de modifications p.3
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A. Situation et tendances actuelles

Réchauffement observé et ses causes

A.1 Les activités humaines, principalement par le biais des émissions de gaz à effet de serre, ont sans équivoque provoqué le réchauffement de la planète, la température à la surface du globe en 2011-2020 atteignant 1,1°C de plus qu'entre 1850 et 1900. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont continué à augmenter, avec des contributions historiques et actuelles inégales provenant de l'utilisation non durable de l'énergie, de l'utilisation des terres et du changement d'affectation des terres, des modes de vie et des modèles de consommation et de production dans les régions, entre et au sein des pays, et entre les individus (degré de confiance élevé). {2.1, Figure 2.1, Figure 2.2}

A.1.1 La température à la surface du globe était de 1,09°C [0,95°C-1,20°C]5 plus élevée en 2011-2020 qu'en 1850-1900 6, avec des augmentations plus importantes sur les terres (1,59°C [1,34°C-1,83°C]) que sur les océans (0,88°C [0,68°C-1,01°C]). Au cours des deux premières décennies du XXIe siècle (2001-2020), la température à la surface du globe était supérieure de 0,99 [0,84 à 1,10] °C à celle de la période 1850-1900. La température à la surface du globe a augmenté plus rapidement depuis 1970 qu'au cours de toute autre période de 50 ans, au moins au cours des 2000 dernières années (degré de confiance élevé). {2.1.1, Figure 2.1}

A.1.2 La fourchette probable de l'augmentation totale de la température à la surface du globe causée par l'homme entre 1850-1900 et 2010- 2019 7 est comprise entre 0,8°C et 1,3°C, avec une meilleure estimation de 1,07°C. Au cours de cette période, il est probable que les gaz à effet de serre (GES) bien mélangés ont contribué à un réchauffement de 1,0°C-2,0°C 8, et que d'autres facteurs humains (principalement les aérosols) ont contribué à un refroidissement de 0,0°C-0,8°C, que les facteurs naturels (solaires et volcaniques) ont modifié la température à la surface du globe de -0,1°C à +0,1°C, et que la variabilité interne l'a modifiée de -0,2°C à +0,2°C. {2.1.1, Figure 2.1}

A.1.3 Les augmentations observées des concentrations de GES bien mélangées depuis environ 1750 sont sans équivoque causées par les émissions de GES provenant des activités humaines au cours de cette période. Les émissions nettes de CO2 cumulées entre 1850 et 2019 étaient de 2400±240 GtCO2 , dont plus de la moitié (58%) ont eu lieu entre 1850 et 1989, et environ 42% entre 1990 et 2019 (confiance élevée). En 2019, les concentrations atmosphériques de CO2 (410 parties par million) étaient plus élevées que jamais depuis au moins 2 millions d'années (degré de confiance élevé), et les concentrations de méthane (1 866 parties par milliard) et d'oxyde nitreux (332 parties par milliard) étaient plus élevées que jamais depuis au moins 800 000 ans (degré de confiance très élevé). {2.1.1, Figure 2.1}

A.1.4 Les émissions anthropiques nettes mondiales de GES ont été estimées à 59±6,6 GtCO2 -eq 9 en 2019, soit environ 12 % (6,5 GtCO2 -eq) de plus qu'en 2010 et 54 % (21 GtCO2 -eq) de plus qu'en 1990, la plus grande part et la plus forte croissance des émissions brutes de GES étant dues au CO2 provenant de la combustion des combustibles fossiles et des procédés industriels (CO2-FFI), suivi par le méthane, tandis que la plus forte croissance relative a été enregistrée pour les gaz fluorés (F-gaz), à partir de faibles niveaux en 1990. Les émissions annuelles moyennes de GES au cours de la période 2010-2019 ont été plus élevées qu'au cours de toutes les décennies précédentes enregistrées, tandis que le taux de croissance entre 2010 et 2019 (1,3 % an-1) était inférieur à celui enregistré entre 2000 et 2009 (2,1 % an-1). En 2019, environ 79 % des émissions mondiales de GES provenaient des secteurs de l'énergie, de l'industrie, des transports et des bâtiments, et 22 % 10 de l'agriculture, de la sylviculture et des autres utilisations des terres (AFOLU). Les réductions des émissions de CO2-FFI dues aux améliorations de l'intensité énergétique du PIB et de l'intensité carbonique de l'énergie ont été inférieures aux augmentations des émissions dues à l'accroissement des niveaux d'activité mondiaux dans l'industrie, l'approvisionnement en énergie, les transports, l'agriculture et les bâtiments. (confiance élevée) {2.1.1}

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5 Les fourchettes indiquées dans le SPM représentent des plages très probables (fourchette de 5 à 95 %), sauf indication contraire.
6 L'augmentation estimée de la température de surface mondiale depuis l' AR5 est principalement due à la poursuite du réchauffement depuis 2003-2012 (+0,19°C [0,16°C-0,22°C]). En outre, les progrès méthodologiques et les nouveaux ensembles de données ont permis une représentation spatiale plus complète des changements de température de surface, y compris dans l'Arctique. Ces améliorations et d'autres ont également augmenté l'estimation du changement de température à la surface du globe d'environ 0,1°C, mais cette augmentation ne représente pas un réchauffement physique supplémentaire depuis le RE5.
7 La distinction de période avec A.1.1 s'explique par le fait que les études d'attribution prennent en compte cette période légèrement antérieure. Le réchauffement observé sur la période 2010-2019 est de 1,06°C [0,88°C-1,21°C].
8 Les contributions des émissions au réchauffement 2010-2019 par rapport à 1850-1900, évaluées à partir des études sur le forçage radiatif, sont les suivantes : CO2 0,8 [0,5 à 1,2]°C ; méthane 0,5 [0,3 à 0,8]°C ; oxyde nitreux 0,1 [0,0 à 0,2]°C et gaz fluorés 0,1 [0,0 à 0,2]°C. {2.1.1}
9 Les paramètres d'émission de GES sont utilisés pour exprimer les émissions de différents gaz à effet de serre dans une unité commune. Dans le présent rapport, les émissions agrégées de GES sont exprimées en équivalents CO2 (CO2-eq) en utilisant le potentiel de réchauffement planétaire à un horizon de 100 ans (PRP100) avec des valeurs basées sur la contribution du groupe de travail I au RE6. Les rapports du groupe de travail I et du groupe de travail III du RE6 contiennent des valeurs actualisées des paramètres d'émission, des évaluations des différents paramètres en fonction des objectifs d'atténuation, et évaluent de nouvelles méthodes d'agrégation des gaz. Le choix de la mesure dépend de l'objectif de l'analyse et toutes les mesures d'émissions de GES ont des limites et des incertitudes, étant donné qu'elles simplifient la complexité du système climatique physique et sa réponse aux émissions de GES passées et futures. {2.1.1} 10 Les niveaux d'émission de GES sont arrondis à deux chiffres significatifs ; par conséquent, de petites différences dans les sommes dues à l'arrondi peuvent se produire. {2.1.1}

Sous réserve de modifications p.4
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A.1.5 Les contributions historiques des émissions de CO2 varient considérablement d'une région à l'autre en termes d'ampleur totale, mais aussi en termes de contributions aux émissions de CO2-CFI et aux émissions nettes de CO2 provenant de l'utilisation des terres, du changement d'affectation des terres et de la foresterie (CO2-OTCUTF). En 2019, environ 35 % de la population mondiale vit dans des pays émettant plus de 9 tCO2-eq par habitant 11 (hors CO2-OTCUTF), tandis que 41 % vit dans des pays émettant moins de 3 tCO2-eq par habitant ; une part importante de ces derniers n'a pas accès aux services énergétiques modernes. Les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID) ont des émissions par habitant beaucoup plus faibles (1,7 tCO2-eq et 4,6 tCO2-eq, respectivement) que la moyenne mondiale (6,9 tCO2-eq), hors CO2-UTCATF. Les 10 % de ménages dont les émissions par habitant sont les plus élevées contribuent à hauteur de 34 à 45 % aux émissions de GES des ménages basées sur la consommation mondiale, tandis que les 50 % inférieurs y contribuent à hauteur de 13 à 15 %. (confiance élevée) {2.1.1, Figure 2.2}

Changements et impacts observés
A.2 L'atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère ont subis des changements rapides et généralisés. Le changement climatique d'origine humaine affecte déjà de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du globe. Il en résulte des effets néfastes généralisés et des pertes et dommages connexes pour la nature et les populations (degré de confiance élevé). Les communautés vulnérables, qui ont historiquement le moins contribué au changement climatique actuel, sont affectées de manière disproportionnée (confiance élevée). {2.1, tableau 2.1, figure 2.2 et 2.3} (Figure SPM.1)

A.2.1 Il est indéniable que l'influence humaine a réchauffé l'atmosphère, les océans et les terres. Le niveau moyen global de la mer a augmenté de 0,20 [0,15-0,25] m entre 1901 et 2018. Le taux moyen d'élévation du niveau de la mer était de 1,3 [0,6 à 2,1] mm par an entre 1901 et 1971, de 1,9 [0,8 à 2,9] mm par an entre 1971 et 2006, et de 3,7 [3,2 à 4,2] mm par an entre 2006 et 2018 (degré de confiance élevé). L'influence humaine a très probablement été le principal moteur de ces augmentations depuis au moins 1971. Les preuves des changements observés dans les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et, en particulier, leur attribution à l'influence humaine, se sont encore renforcées depuis le RE5. L'influence humaine a probablement augmenté le risque d'événements extrêmes composites depuis les années 1950, y compris l'augmentation de la fréquence des vagues de chaleur et des sécheresses simultanées (degré de confiance élevé). {2.1.2, tableau 2.1, figure 2.3, figure 3.4} (Figure SPM.1)

A.2.2 Environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des contextes très vulnérables au changement climatique. La vulnérabilité de l'homme et celle de l'écosystème sont interdépendantes. Les régions et les populations soumises à des contraintes de développement considérables sont très vulnérables aux aléas climatiques. L'augmentation des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes a exposé des millions de personnes à une insécurité alimentaire aiguë 12 et à une diminution de la sécurité de l'approvisionnement en eau, les effets les plus néfastes étant observés dans de nombreux endroits et/ou communautés en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, dans les PMA, ainsi qu'à l'échelle mondiale pour les peuples autochtones, les petits producteurs de denrées alimentaires et les ménages à faible revenu. Entre 2010 et 2020, la mortalité humaine due aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes était 15 fois plus élevée dans les régions très vulnérables que dans les régions très peu vulnérables. (confiance élevée) {2.1.2, 4.4} (Figure SPM.1)

A.2.3 Le changement climatique a causé d'importants dommages et des pertes de plus en plus irréversibles dans les écosystèmes terrestres, d'eau douce, cryosphériques, côtiers et de haute mer (confiance élevée). Des centaines de pertes locales d'espèces ont été provoquées par l'augmentation de l'intensité des vagues de chaleur (degré de confiance élevé), avec des événements de mortalité massive enregistrés sur terre et dans l'océan (degré de confiance très élevé). Les impacts sur certains écosystèmes sont proches de l'irréversibilité, comme les incidences des changements hydrologiques résultant du recul des glaciers, ou les changements dans certains écosystèmes de montagne (confiance moyenne) et de l'Arctique provoqués par le dégel du pergélisol (confiance élevée). {2.1.2, Figure 2.3} (Figure SPM.1)

A.2.4 Le changement climatique a réduit la sécurité alimentaire, et a affecté la sécurité de l'eau, entravant les efforts pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (confiance élevée). Bien que la productivité agricole globale ait augmenté, le changement climatique a ralenti cette croissance au cours des 50 dernières années à l'échelle mondiale (confiance moyenne), avec des impacts négatifs principalement dans les régions de latitude moyenne et basse, mais des impacts positifs dans certaines régions de latitude élevée (confiance élevée). Le réchauffement et l'acidification des océans ont eu un impact négatif sur la production alimentaire à partir

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11 Émissions territoriales.
12 L'insécurité alimentaire aiguë peut survenir à tout moment avec une gravité qui menace les vies, les moyens de subsistance ou les deux, indépendamment des causes, du contexte ou de la durée, à la suite de chocs mettant en péril les déterminants de la sécurité alimentaire et de la nutrition, et est utilisée pour évaluer la nécessité d'une action humanitaire {2.1}.

Sous réserve de modifications p.5
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de l’aquaculture piscicole et conchycole dans certaines régions océaniques (confiance élevée). Environ la moitié de la population mondiale une grave pénurie d'eau pendant au moins une partie de l'année, en raison d'une combinaison de facteurs climatiques et non climatiques (confiance moyenne) {2.1.2, Figure 2.3} (Figure SPM.1).

A.2.5 Dans toutes les régions, l'augmentation des épisodes de chaleur extrême a entraîné une mortalité et une morbidité humaines (degré de confiance très élevé). L'apparition de maladies d'origine alimentaire et hydrique liées au climat (degré de confiance très élevé) et l'incidence des maladies à transmission vectorielle (degré de confiance élevé) ont augmenté. Dans les régions évaluées, certains problèmes de santé mentale sont associés à la hausse des températures (degré de confiance élevé), aux traumatismes provoqués par des événements extrêmes (degré de confiance très élevé) et à la perte des moyens de subsistance et de la culture (degré de confiance élevé). Les extrêmes climatiques et météorologiques entraînent de plus en plus de déplacements de population en Afrique, en Asie, en Amérique du Nord (confiance élevée), en Amérique centrale et en Amérique du Sud (confiance moyenne), les petits États insulaires des Caraïbes et du Pacifique Sud étant touchés de manière disproportionnée par rapport à la taille réduite de leur population (confiance élevée). {2.1.2, Figure 2.3} (Figure SPM.1)

A.2.6 Le changement climatique est à l'origine d'impacts négatifs généralisés et de pertes et dommages connexes 13 pour la nature et les populations, qui sont inégalement répartis entre les systèmes, les régions et les secteurs. Les dommages économiques liés au changement climatique ont été détectés dans les secteurs exposés au climat, tels que l'agriculture, la sylviculture, la pêche, l'énergie et le tourisme. Les moyens de subsistance individuels ont été affectés, par exemple, par la destruction d'habitations et d'infrastructures, la perte de biens et de revenus, la santé humaine et la sécurité alimentaire, avec des effets néfastes sur l'équité entre les genres et la justice sociale. (confiance élevée) {2.1.2} (Figure SPM.1)

A.2.7 Dans les zones urbaines, le changement climatique observé a eu des effets néfastes sur la santé humaine, les moyens de subsistance et les principales infrastructures. Les températures extrêmes se sont intensifiées dans les villes. Les infrastructures urbaines, y compris les systèmes de transport, d'eau, d'assainissement et d'énergie, ont été compromises par des phénomènes extrêmes et à évolution lente 14 , ce qui a entraîné des pertes économiques, des interruptions de services et des effets négatifs sur le bien-être. Les effets négatifs observés sont concentrés parmi les résidents urbains économiquement et socialement marginalisés. (confiance élevée) {2.1.2}

[COMMENCER LA FIGURE SPM.1 ICI]

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13 Dans ce rapport, le terme "pertes et dommages" fait référence aux impacts négatifs observés et/ou aux risques projetés et peut être économique et/ou non économique. (Voir annexe I : glossaire)
14 Les événements à évolution lente sont décrits parmi les facteurs d'impact climatique du WGI AR6 et se réfèrent aux risques et aux impacts associés, par exemple, à l'augmentation des températures, à la désertification, à la diminution des précipitations, à la perte de biodiversité, à la dégradation des terres et des forêts, au recul glaciaire et aux impacts connexes, à l'acidification des océans, à l'élévation du niveau de la mer et à la salinisation. {2.1.2}

Sous réserve de modifications p.6
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Figure SPM 1

Figure SPM.1 : (a) Le changement climatique a déjà causé des impacts étendus et des pertes et dommages connexes sur les systèmes humains et a altéré les écosystèmes terrestres.
La disponibilité physique de l'eau comprend l'équilibre de l'eau disponible à partir de diverses sources, y compris les eaux souterraines, la qualité de l'eau et la demande en eau. Les évaluations de la santé mentale et des déplacements à l'échelle mondiale ne tiennent compte que des régions évaluées. Les niveaux de confiance reflètent l'évaluation de l'attribution de l'impact observé au changement climatique.
(b) Les effets observés sont liés à des changements climatiques physiques, dont beaucoup ont été attribués à l'influence humaine, tels que les facteurs d'impact climatique sélectionnés indiqués. Les niveaux de confiance et de probabilité reflètent l'évaluation de l'attribution


Sous réserve de modifications p.7
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de l'inducteur d'impact climatique observé à l'influence humaine.
(c) Les changements observés (1900-2020) et projetés (2021-2100) de la température à la surface du globe (par rapport à 1850-1900), qui sont liés aux changements des conditions et des impacts climatiques, illustrent la manière dont le climat a déjà changé et changera tout au long de la vie de trois générations représentatives (nées en 1950, 1980 et 2020). Les projections futures (2021-2100) des changements de la température à la surface du globe sont présentées pour des scénarios d'émissions de GES très faibles (SSP1-1,9), faibles (SSP1-2,6), intermédiaires (SSP2-4,5), élevés (SSP3-7,0) et très élevés (SSP5-8,5). Les changements des températures annuelles à la surface du globe sont présentés sous forme de "bandes climatiques", les projections futures montrant les tendances à long terme causées par l'homme et la modulation continue de la variabilité naturelle (représentée ici par les niveaux observés de la variabilité naturelle passée). Les couleurs des icônes générationnelles correspondent aux bandes de température de surface globale pour chaque année, les segments des icônes futures différenciant les expériences futures possibles. {2.1, 2.1.2, figure 2.1, tableau 2.1, figure 2.3, coupe transversale Box.2, 3.1, figure 3.3, 4.1, 4.3} (Encadré SPM.1)

Progrès actuels en matière d'adaptation, lacunes et défis
A.3 La planification et la mise en œuvre de l'adaptation ont progressé dans tous les secteurs et toutes les régions, avec des avantages documentés et une efficacité variable. Malgré les progrès accomplis, il existe des lacunes en matière d'adaptation, qui continueront à se creuser au rythme actuel de la mise en œuvre. Certains écosystèmes et régions ont atteint des limites matérielles et immatérielles à l'adaptation. Certains secteurs et régions sont en proie à une mauvaise adaptation. Les flux financiers mondiaux actuels pour l'adaptation sont insuffisants pour les options d'adaptation et entravent la mise en œuvre des options d'adaptation, en particulier dans les pays en développement (confiance élevée). {2.2, 2.3}

A.3.1 Des progrès dans la planification et la mise en œuvre de l'adaptation ont été observés dans tous les secteurs et toutes les régions, générant de multiples avantages (confiance très élevée). La sensibilisation croissante aux impacts et aux risques climatiques du public et des politiques a permis à au moins 170 pays et à de nombreuses villes d'inclure l'adaptation dans leurs politiques climatiques et leurs processus de planification (confiance élevée). {2.2.3}

A.3.2 L'efficacité15 de l'adaptation dans la réduction des risques climatiques16 est documentée pour des contextes, secteurs et régions spécifiques (confiance élevée). Parmi les exemples d'options d'adaptation efficaces figurent l'amélioration des cultivars, la gestion et le stockage de l'eau dans les exploitations, la conservation de l'humidité des sols, l'irrigation, l'agroforesterie, l'adaptation communautaire, la diversification de l'agriculture au niveau des exploitations et des paysages, les approches de gestion durable des terres, l'utilisation de principes et de pratiques agroécologiques et d'autres approches qui fonctionnent avec les processus naturels (degré de confiance élevé). Les approches d'adaptation fondées sur les écosystèmes17 , telles que l'écologisation des villes, la restauration des zones humides et des écosystèmes forestiers en amont, ont permis de réduire les risques d'inondation et la chaleur urbaine (degré de confiance élevé).
La combinaison de mesures non structurelles, comme les systèmes d'alerte précoce, et de mesures structurelles, comme les digues, a permis de réduire les pertes en vies humaines en cas d'inondations intérieures (degré de confiance moyen). Les options d'adaptation telles que la gestion des risques de catastrophe, les systèmes d'alerte précoce, les services climatiques et les filets de sécurité sociale sont largement applicables dans de multiples secteurs (confiance élevée). {2.2.3}

A.3.3 La plupart des mesures d'adaptation observées sont fragmentées, progressives18, sectorielles et inégalement réparties entre les régions. Malgré les progrès, des lacunes d'adaptation existent entre les secteurs et les régions, et continueront à se creuser aux niveaux actuels de mise en œuvre, les lacunes d'adaptation les plus importantes étant observées dans les groupes à faible revenu. (confiance élevée) {2.3.2}

A.3.4 Il y a de plus en plus de preuves de mauvaise adaptation dans divers secteurs et régions (confiance élevée). La maladaptation affecte particulièrement les groupes marginalisés et vulnérables (confiance élevée). {2.3.2}

A.3.5 Des limites immatérielles à l'adaptation sont actuellement rencontrées par les petits agriculteurs et les ménages le long de certaines zones côtières de faible altitude (confiance moyenne), résultant de contraintes financières, de gouvernance, institutionnelles et politiques (confiance élevée). Certains écosystèmes tropicaux, côtiers, polaires et montagneux ont atteint des limites d'adaptation matérielles (confiance élevée).

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15 L'efficacité se réfère ici à la mesure dans laquelle une option d'adaptation est prévue ou observée pour réduire les risques liés au climat. {2.2.3}
16 Voir l'annexe I : Glossaire {2.2.3}
17 L'adaptation fondée sur les écosystèmes (EbA ) est reconnue au niveau international dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique (CBD14/5). Un concept connexe est celui des solutions fondées sur la nature (NbS ), voir l'annexe I : Glossaire.
18 Les adaptations progressives au changement climatique sont comprises comme des extensions des actions et des comportements qui réduisent déjà les pertes ou augmentent les bénéfices des variations naturelles des événements météorologiques/climatiques extrêmes. {2.3.2}

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L'adaptation ne permet pas d'éviter toutes les pertes et tous les dommages, même avec une adaptation efficace, avant d'atteindre les limites immatérielles et matérielles.(degré de confiance élevé). {2.3.2}

A.3.6 Les principaux obstacles à l'adaptation sont les ressources limitées, le manque d'engagement du secteur privé et des citoyens, la mobilisation insuffisante des financements (y compris pour la recherche), une faible alphabétisation climatique, le manque d'engagement politique, la recherche limitée et/ou l'adoption lente et faible de la science de l'adaptation, et une faible perception de l'urgence.
Les disparités entre les coûts estimés de l'adaptation et les fonds alloués à l'adaptation s'accentuent (degré de confiance élevé). Le financement de l'adaptation provient principalement de sources publiques, une petite proportion des financements climatiques mondiaux suivis est destinée à l'adaptation et une écrasante majorité à l'atténuation (degré de confiance très élevé). Bien que le financement mondial du climat montre une tendance à la hausse depuis le rapport RE5, les flux financiers mondiaux actuels pour l'adaptation, y compris les sources de financement publiques et privées, sont insuffisants et limitent la mise en œuvre des options d'adaptation, en particulier dans les pays en développement (degré de confiance élevé). Les effets néfastes du climat peuvent réduire la disponibilité des ressources financières en entraînant des pertes et des dommages et en entravant la croissance économique nationale, ce qui accroît encore les contraintes financières liées à l'adaptation, en particulier pour les pays en développement et les pays les moins avancés (degré de confiance moyen). {2.3.2 ; 2.3.3}

[COMMENCER L'ENCADRÉ SPM.1 ICI]

Encadré SPM.1 Utilisation de scénarios et de trajectoires modélisées dans le rapport de synthèse du RE6

Les scénarios et les trajectoires modélisés19 sont utilisés pour étudier les émissions futures, le changement climatique, les incidences et les risques connexes, ainsi que les stratégies d'atténuation et d'adaptation possibles, et sont fondés sur une série d'hypothèses, notamment des variables socio-économiques et des options d'atténuation. Il s'agit de projections quantitatives qui ne sont ni des prédictions ni des prévisions. Les trajectoires d'émissions modélisées au niveau mondial, y compris celles basées sur des approches rentables, contiennent des hypothèses et des résultats différenciés selon les régions, et doivent être évaluées en tenant compte de ces hypothèses. La plupart d'entre eux ne formulent pas d'hypothèses explicites sur l'équité globale, la justice environnementale ou la répartition intra-régionale des revenus. Le GIEC est neutre en ce qui concerne les hypothèses sous-jacentes aux scénarios de la littérature évaluée dans le présent rapport, qui ne couvrent pas tous les avenirs possibles.20 {Cross-Section Box.2}

Les Indicateurs de Gouvernance Mondiale ont évalué la réponse climatique à cinq scénarios illustratifs basés sur des voies socio-économiques partagées (SSP)21 qui couvrent l'éventail des développements futurs possibles des facteurs anthropiques du changement climatique, tels qu'ils sont décrits dans la littérature. Les scénarios d'émissions de GES élevées et très élevées (SSP3-7.0 et SSP5-8.522) prévoient un doublement des émissions de CO2 par rapport aux niveaux actuels d'ici 2100 et 2050, respectivement. Selon le scénario intermédiaire (SSP2-4.5), les émissions de CO2 resteront proches des niveaux actuels jusqu'au milieu du siècle. Dans les scénarios d'émissions de GES très faibles et faibles (SSP1-1.9 et SSP1-2.6), les émissions de CO2 diminuent jusqu'à atteindre un niveau net nul vers 2050 et 2070, respectivement, suivi par des niveaux variables d'émissions nettes négatives de CO2. En outre, les voies de concentration représentatives (RCP)23 ont été utilisées par le WGI et le WGII pour évaluer les changements climatiques régionaux, les impacts et les risques. Le GTIII a évalué un grand nombre de trajectoires d'émissions modélisées au niveau mondial, dont 1202 ont été classées en fonction de l'évaluation du réchauffement planétaire au cours du 21e siècle ; les catégories vont de des trajectoires qui limitent le réchauffement à 1,5 °C avec plus de 50 % de probabilité (noté >50 % dans le présent rapport) avec un dépassement nul ou limité (C1) aux trajectoires qui dépassent 4 °C (C8). (Encadré SPM.1, Tableau 1). (Encadré SPM.1, tableau 1).
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19 Dans la littérature, les termes trajectoires et scénarios sont utilisés de manière interchangeable, le premier étant plus fréquemment utilisé en relation avec les objectifs climatiques. Le WGI a principalement utilisé le terme de scénarios et le WGIII celui de voies d'émissions et d'atténuation modélisées. Le SYR utilise principalement les scénarios lorsqu'il se réfère au WGI et les voies d'émission et d'atténuation modélisées lorsqu'il se réfère au WGIII.
20 Environ la moitié de tous les scénarios d'émissions mondiales modélisés supposent des approches rentables qui reposent sur les options d'atténuation les moins coûteuses à l'échelle mondiale. L'autre moitié tient compte des politiques existantes et des actions différenciées au niveau régional et sectoriel.
21 Les scénarios basés sur le SSP sont appelés SSPx-y, où "SSPx" fait référence à la trajectoire socio-économique partagée décrivant les tendances socio-économiques sous-jacentes aux scénarios, et "y" fait référence au niveau de forçage radiatif (en watts par mètre carré, ou Wm-2) résultant du scénario en l'an 2100. {Encadré 2} 22 Les scénarios à très fortes émissions sont devenus moins probables, mais ne peuvent être exclus. Des niveaux de réchauffement >4°C peuvent résulter de scénarios d'émissions très élevées, mais aussi de scénarios d'émissions plus faibles si la sensibilité du climat ou les rétroactions du cycle du carbone sont plus élevées que la meilleure estimation. {3.1.1}
23 Les scénarios basés sur le RCP sont appelés RCPy, où "y" désigne le niveau de forçage radiatif (en watts par mètre carré, ou Wm-2) résultant du scénario en 2100. Les scénarios SSP couvrent un éventail plus large de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques que les RCP. Ils sont similaires mais pas identiques, avec des différences dans les trajectoires de concentration. Le forçage radiatif effectif global tend à être plus élevé pour les SSP que pour les PCR avec la même étiquette (confiance moyenne). {Case transversale.2}

Sous réserve de modifications p.9
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Les niveaux de réchauffement global (GWL) par rapport à 1850-1900 sont utilisés pour intégrer l'évaluation du changement climatique et des impacts et risques associés, étant donné que les modèles de changement pour de nombreuses variables à un GWL donné sont communs à tous les scénarios considérés et indépendants de la date à laquelle ce niveau est atteint. {Case transversale.2}
[COMMENCER L'ENCADRÉ SPM.1, TABLEAU 1 ICI]

Encadré SPM.1, tableau 1 : Description et relation des scénarios et des voies modélisées pris en compte dans les rapports du groupe de travail du RE6. {Cross-Section Box.2, Figure 1}

Tableau 1
* Voir la note de bas de page 27 pour la terminologie SSPx-y. * * Voir la note de bas de page 28 pour la terminologie RCPy. * * * Un dépassement limité correspond à un dépassement du réchauffement global de 1,5 °C jusqu'à environ 0,1 °C, un dépassement élevé de 0,1 °C à 0,3 °C, dans les deux cas pendant plusieurs décennies.

[END BOX SPM.1, TABLE 1 HERE]

Progrès, lacunes et défis actuels en matière d'atténuation
A.4 Les politiques et les lois relatives à l'atténuation n'ont cessé de se développer depuis le RE5. Les émissions mondiales de GES en 2030 prévues par les contributions déterminées au niveau national (CDN) annoncées d'ici octobre 2021 rendent probable un réchauffement supérieur à 1,5 °C au cours du XXIe siècle et rendent plus difficile la limitation du réchauffement à moins de 2 °C. Il existe des écarts entre les émissions prévues par les politiques mises en œuvre et celles prévues par les CDN, et les flux financiers ne sont pas suffisants pour atteindre les objectifs climatiques dans tous les secteurs et toutes les régions. (degré de confiance élevé) {2.2, 2.3, figure 2.5, tableau 2.2}

A.4.1 La CCNUCC, le Protocole de Kyoto et l'Accord de Paris soutiennent l'augmentation du niveau de l'ambition nationale. L'accord de Paris, adopté dans le cadre de la CCNUCC, avec une participation quasi universelle, a conduit à l'élaboration de politiques et à la définition d'objectifs aux niveaux national et infranational, en particulier en ce qui concerne l'atténuation, ainsi qu'à une transparence accrue de l'action et du soutien en faveur du climat (confiance moyenne). De nombreux instruments réglementaires et économiques ont déjà été déployés avec succès (confiance élevée). Dans de nombreux pays, les politiques ont amélioré l'efficacité énergétique, réduit les taux de déforestation et accéléré le déploiement des technologies, ce qui a permis d'éviter et, dans certains cas, de réduire ou de supprimer des émissions (confiance élevée). Plusieurs sources de données suggèrent que les politiques d'atténuation ont permis d'éviter plusieurs 24 Gt CO2-eq par an d'émissions mondiales (confiance moyenne). Au moins 18 pays ont maintenu des réductions absolues de GES basées sur la production et de CO2 basées sur la consommation25 pendant plus de 10 ans. Ces réductions n'ont que partiellement compensé la croissance des émissions mondiales (confiance élevée). {2.2.1, 2.2.2}

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24 Il est possible de comptabiliser au moins 1,8 GtCO2 -eq an-1 en agrégeant des estimations distinctes des effets des instruments économiques et réglementaires. Un nombre croissant de lois et de décrets ont eu un impact sur les émissions mondiales et ont été estimés à 5,9 GtCO2 - eq an-1 de moins d'émissions en 2016 qu'elles ne l'auraient été autrement. (confiance moyenne) {2.2.2}
25 Les réductions sont liées à la décarbonisation de l'approvisionnement énergétique, aux gains d'efficacité énergétique et à la réduction de la demande d'énergie, qui résultent à la fois de politiques et de changements dans la structure économique (degré de confiance élevé). {2.2.2}

Sous réserve de modifications p.10
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A.4.2 Plusieurs options d'atténuation, notamment l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'électrification des systèmes urbains, l'infrastructure verte urbaine, l'efficacité énergétique, la gestion de la demande, l'amélioration de la gestion des forêts, des cultures et des pâturages, et la réduction des déchets et des pertes alimentaires, sont techniquement viables, deviennent de plus en plus rentables et sont généralement soutenues par le public. Entre 2010 et 2019, les coûts unitaires de l'énergie solaire (85 %), de l'énergie éolienne (55 %) et des batteries lithium-ion (85 %) ont baissé de manière soutenue et leur déploiement a fortement augmenté (>10x pour l'énergie solaire et >100x pour les véhicules électriques, par exemple), avec des variations importantes d'une région à l'autre.
Les instruments politiques qui ont permis de réduire les coûts et stimuler l'adoption comprennent la R&D publique, le financement de projets de démonstration et de projets pilotes, ainsi que des instruments stimulant la demande tels que les subventions au déploiement, pour atteindre une plus grande échelle. Le maintien de systèmes à forte intensité d'émissions peut, dans certaines régions et certains secteurs, être plus coûteux que la transition vers des systèmes à faibles émissions. (confiance élevée) {2.2.2, Figure 2.4}

A.4.3 Il existe un " écart d'émissions " important entre les émissions mondiales de GES en 2030 associées à la mise en œuvre des CDN annoncées avant la COP26 26 et celles associées aux voies d'atténuation modélisées qui limitent le réchauffement à 1,5°C (>50 %) avec un dépassement nul ou limité ou qui limitent le réchauffement à 2°C (>67 %) en supposant une action immédiate (degré de confiance élevé). Il est donc probable que le réchauffement dépasse 1,5 °C au cours du XXIe siècle (degré de confiance élevé). Les voies d'atténuation modélisées au niveau mondial qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (> 50 %) avec un dépassement nul ou limité ou qui limitent le réchauffement à 2 °C (> 67 %) dans l'hypothèse d'une action immédiate impliquent de fortes réductions des émissions de GES au niveau mondial au cours de cette décennie (degré de confiance élevé) (voir SPM Box 1, Tableau 1, B.6)27. Les trajectoires modélisées qui sont cohérentes avec les CDN annoncées avant la CdP26 jusqu'en 2030 et qui ne supposent aucune augmentation de l'ambition par la suite ont des émissions plus élevées, conduisant à un réchauffement mondial médian de 2,8 [2,1-3,4] °C d'ici 2100 (confiance moyenne). De nombreux pays ont fait part de leur intention de parvenir à des émissions nettes de GES ou de CO2 nulles d'ici le milieu du siècle, mais les engagements diffèrent d'un pays à l'autre en termes de portée et de spécificité, et peu de politiques ont été mises en place à ce jour pour les concrétiser. {2.3.1, tableau 2.2, figure 2.5 ; tableau 3.1 ; 4.1}

A.4.4 La couverture des politiques est inégale selon les secteurs (degré de confiance élevé). Les politiques mises en œuvre d'ici la fin de l'année 2020 devraient se traduire par des émissions mondiales de GES plus élevées en 2030 que les émissions prévues par les CDN, ce qui indique un "déficit de mise en œuvre" (degré de confiance élevé). Si les politiques ne sont pas renforcées, un réchauffement mondial de 3,2 [2,2-3,5] °C est prévu d'ici 2100 (confiance moyenne). {2.2.2, 2.3.1, 3.1.1, figure 2.5} (Encadré SPM.1, Figure SPM.5)

A.4.5 L'adoption de technologies à faibles émissions est à la traîne dans la plupart des pays en développement, en particulier dans les pays les moins avancés, en raison notamment du manque de moyens financiers, de développement et de transfert de technologies, et de capacités (confiance moyenne). L'ampleur des flux financiers liés au climat a augmenté au cours de la dernière décennie et les canaux de financement se sont élargis, mais la croissance s'est ralentie depuis 2018 (confiance élevée). Les flux financiers se sont développés de manière hétérogène entre les régions et les secteurs (confiance élevée). Les flux financiers publics et privés destinés aux combustibles fossiles sont toujours plus importants que ceux destinés à l'adaptation au climat et à l'atténuation de ses effets (confiance élevée). L'écrasante majorité des financements affectés à la lutte contre le changement climatique sont consacrés à l'atténuation, mais restent néanmoins en deçà des niveaux nécessaires pour limiter le réchauffement à moins de 2°C ou à 1,5°C dans tous les secteurs et toutes les régions (voir C7.2) (degré de confiance très élevé).
En 2018, les flux de financement climatique publics et privés mobilisés par le public des pays développés vers les pays en développement étaient inférieurs à l'objectif collectif fixé par la CCNUCC et l'Accord de Paris de mobiliser 100 milliards USD par an d'ici à 2020 dans le contexte de mesures d'atténuation significatives et de transparence sur la mise en œuvre (confiance moyenne). {2.2.2, 2.3.1, 2.3.3}

26 En raison de la date limite de publication du WGIII, les CDN supplémentaires soumises après le 11 octobre 2021 ne sont pas évaluées ici.
27 Les émissions de GES prévues pour 2030 sont de 50 (47-55) GtCO2 -eq si tous les éléments conditionnels des CDN sont pris en compte. Sans les éléments conditionnels, les émissions mondiales devraient être à peu près similaires aux niveaux modélisés de 2019, soit 53 (50-57) GtCO2 -eq. {2.3.1, tableau 2.2}

Sous réserve d'un modifications p.11
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B. Changements climatiques futurs, risques et réponses à long terme

Changements climatiques futurs

B.1 La poursuite des émissions de gaz à effet de serre entraînera une augmentation du réchauffement de la planète, la meilleure estimation étant qu'il atteindra 1,5°C à court terme dans les scénarios envisagés et les trajectoires modélisées. Chaque augmentation du réchauffement climatique intensifiera les risques multiples et simultanés (degré de confiance élevé). Des réductions profondes, rapides et soutenues des émissions de gaz à effet de serre conduiraient à un ralentissement perceptible du réchauffement climatique en l'espace d'environ deux décennies, ainsi qu'à des changements perceptibles dans la composition de l'atmosphère en l'espace de quelques années (degré de confiance élevé). (Encadrés 1 et 2, 3.1, 3.3, tableau 3.1, figure 3.1, 4.3) (Figure SPM.2, Encadré SPM.1)

B.1.1 Le réchauffement de la planète28 continuera à augmenter à court terme (2021-2040), principalement en raison de l'augmentation des émissions cumulées de CO2 dans la quasi-totalité des scénarios envisagés et des trajectoires modélisées. À court terme, il est plus probable qu'improbable que le réchauffement planétaire atteigne 1,5 °C même dans le cadre du scénario à très faibles émissions de GES (SSP1-1.9) et il est probable ou très probable qu'il dépasse 1,5 °C dans le cadre des scénarios à plus fortes émissions. Dans les scénarios envisagés et les trajectoires modélisées, les meilleures estimations du moment où le niveau de réchauffement planétaire de 1,5 °C sera atteint se situent dans le court terme29. Le réchauffement de la planète retombe en dessous de 1,5 °C à la fin du XXIe siècle dans certains scénarios et certaines trajectoires modélisées (voir B.7). L'évaluation de la réponse climatique aux scénarios d'émissions de GES aboutit à une meilleure estimation du réchauffement pour 2081-2100 qui s'étend de 1,4 °C pour un scénario d'émissions de GES très faibles (SSP1-1,9) à 2,7 °C pour un scénario d'émissions de GES intermédiaires (SSP2-4,5) et 4,4 °C pour un scénario d'émissions de GES très élevées (SSP5-8,5)30 , avec des fourchettes d'incertitude31 plus étroites que pour les scénarios correspondants dans le RE5. {Cases transversales 1 et 2, 3.1.1, 3.3.4, tableau 3.1, 4.3} (Encadré SPM.1)

B.1.2 Des différences perceptibles dans les tendances de la température à la surface du globe entre les différents scénarios d'émissions de GES (SSP1-1.9 et SSP1-2.6 vs. SSP3-7.0 et SSP5-8.5) commenceraient à émerger de la variabilité naturelle32 dans un délai d'environ 20 ans. Dans le cadre de ces scénarios contrastés, des effets perceptibles apparaîtraient en quelques années pour les concentrations de GES, et plus tôt pour les améliorations de la qualité de l'air, en raison de la combinaison de contrôles ciblés de la pollution atmosphérique et de réductions fortes et durables des émissions de méthane. Les réductions ciblées des émissions de polluants atmosphériques entraînent des améliorations plus rapides de la qualité de l'air en quelques années que les seules réductions des émissions de GES, mais à long terme, des améliorations supplémentaires sont prévues dans les scénarios qui combinent les efforts de réduction des polluants atmosphériques et des émissions de GES33. (confiance élevée) {3.1.1} (Encadré SPM.1)

B.1.3 La poursuite des émissions continuera d'affecter toutes les principales composantes du système climatique. Chaque fois que le réchauffement planétaire s'accentue, les changements dans les extrêmes continuent de s'amplifier. La poursuite du réchauffement climatique devrait encore intensifier le cycle mondial de l'eau, y compris sa variabilité, les précipitations de la mousson mondiale et les événements et saisons climatiques et météorologiques très humides et très secs (degré de confiance élevé). Dans les scénarios d'augmentation des émissions de CO2, les puits de carbone naturels terrestres et océaniques devraient absorber une proportion décroissante de ces émissions (degré de confiance élevé). D'autres changements sont prévus, notamment une nouvelle réduction de l'étendue et/ou du volume de la quasi-totalité des

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28 Le réchauffement planétaire (voir annexe I : glossaire) est présenté ici sous la forme de moyennes sur 20 ans, sauf indication contraire, par rapport à la période 1850-1900. La température à la surface du globe peut, au cours d'une année donnée, varier au-dessus ou au-dessous de la tendance à long terme due à l'homme, en raison de la variabilité naturelle. La variabilité interne de la température à la surface du globe au cours d'une année donnée est estimée à environ ±0,25 °C (intervalle de 5 à 95 %, degré de confiance élevé). L'apparition d'années individuelles avec un changement de la température de surface globale au-dessus d'un certain niveau n'implique pas que ce niveau de réchauffement global a été atteint. {4.3, section transversale Box.2}
29 L'intervalle médian de cinq ans à partir duquel un niveau de réchauffement global de 1,5°C est atteint (probabilité de 50 %) dans les catégories de trajectoires modélisées considérées dans le GTIII est 2030-2035. D'ici à 2030, la température à la surface de la planète pour une année donnée pourrait dépasser 1,5 °C par rapport à la période 1850-1900 avec une probabilité comprise entre 40 % et 60 %, dans les cinq scénarios évalués dans le cadre de l'IGC (confiance moyenne). Dans tous les scénarios examinés dans le WGI, à l'exception du scénario à très fortes émissions (SSP5-8.5), le point médian de la première période de 20 ans de moyenne mobile au cours de laquelle le changement de température moyenne à la surface du globe atteint 1,5 °C se situe dans la première moitié des années 2030. Dans le scénario à très fortes émissions de GES, le point médian se situe à la fin des années 2020. {3.1.1, 3.3.1, 4.3} (Encadré SPM.1)
30 Les meilleures estimations [et les fourchettes très probables] pour les différents scénarios sont les suivantes : 1,4°C [1,0°C-1,8°C] (SSP1-1.9) ; 1,8°C [1,3°C-2,4°C] (SSP1-2.6) ; 2,7°C [2,1°C-3,5°C] (SSP2-4.5)) ; 3,6°C [2,8°C-4,6°C] (SSP3-7.0) ; et 4,4°C [3,3°C-5,7°C] (SSP5-8.5). {3.1.1} (Encadré SPM.1)
31 L'évaluation des changements futurs de la température à la surface du globe a été établie, pour la première fois, en combinant les projections multi-modèles avec les contraintes d'observation et l'évaluation de la sensibilité du climat à l'équilibre et de la réponse transitoire du climat. La fourchette d'incertitude est plus étroite que dans le RE5 grâce à une meilleure connaissance des processus climatiques, des données paléoclimatiques et des contraintes émergentes basées sur des modèles. {3.1.1}
32 Voir l'annexe I : Glossaire. La variabilité naturelle comprend les facteurs naturels et la variabilité interne. Les principaux phénomènes de variabilité interne sont El Niño-Oscillation australe, la variabilité décennale du Pacifique et la variabilité multidécennale de l'Atlantique. {4.3} 33 Sur la base de scénarios supplémentaires.

Sous réserve de révision p.12
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éléments cryosphériques34 (confiance élevée), poursuite de l'élévation du niveau moyen mondial de la mer (quasi-certaine), et augmentation de l'acidification des océans (quasi-certaine) et de la désoxygénation (confiance élevée). {3.1.1, 3.3.1, Figure 3.4} (Figure SPM.2)

B.1.4 Avec la poursuite du réchauffement, chaque région devrait connaître de plus en plus de changements simultanés et multiples dans les facteurs d'impact climatique. Les vagues de chaleur et les sécheresses cumulées devraient devenir plus fréquentes, y compris les événements simultanés sur plusieurs sites (degré de confiance élevé). En raison de l'élévation relative du niveau de la mer, les événements extrêmes de niveau de la mer actuels, d'une fréquence de 1 sur 100 ans, devraient se produire au moins une fois par an dans plus de la moitié des marégraphes d'ici à 2100, quel que soit le scénario envisagé (degré de confiance élevé). Parmi les autres changements régionaux prévus figurent l'intensification des cyclones tropicaux et/ou des tempêtes extratropicales (confiance moyenne) et l'augmentation de l'aridité et des incendies (confiance moyenne à élevée) {3.1.1, 3.1.3}.

B.1.5 La variabilité naturelle continuera à moduler les changements climatiques d'origine humaine, en atténuant ou en amplifiant les changements prévus, avec peu d'effet sur le réchauffement climatique à l'échelle centennale (confiance élevée). Il est important de tenir compte de ces modulations dans la planification de l'adaptation, en particulier à l'échelle régionale et à court terme. Si une éruption volcanique explosive de grande ampleur devait se produire35, elle masquerait temporairement et partiellement le changement climatique d'origine humaine en réduisant la température et les précipitations à la surface du globe pendant un à trois ans (degré de confiance moyen). {4.3}
[COMMENCER LA FIGURE SPM.2 ICI]

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34 Pergélisol, couverture neigeuse saisonnière, glaciers, calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, et glace de mer arctique.
35 Sur la base de reconstructions sur 2500 ans, les éruptions avec un forçage radiatif plus négatif que -1 Wm-2, lié à l'effet radiatif des aérosols stratosphériques volcaniques dans la littérature évaluée dans ce rapport, se produisent en moyenne deux fois par siècle. {4.3}

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Figure SPM.2
Figure SPM.2 : Changements projetés de la température maximale journalière annuelle, de l'humidité totale moyenne annuelle de la colonne du sol et des précipitations maximales annuelles sur un jour à des niveaux de réchauffement global de 1,5°C, 2°C, 3°C et 4°C par rapport à 1850-1900.
Projection (a) du changement de la température journalière maximale annuelle (°C), (b) de l'humidité totale moyenne annuelle de la colonne du sol (écart-type), (c) du changement des précipitations maximales annuelles sur un jour (%). Les panneaux montrent les changements médians du multi-modèle CMIP6. Dans les panneaux (b) et (c), des changements relatifs positifs importants dans les régions sèches peuvent correspondre à de petits changements absolus. Dans le panneau (b), l'unité est l'écart-type de la variabilité interannuelle de l'humidité du sol au cours de la période 1850-1900. L'écart-type est une mesure largement utilisée pour caractériser la gravité des sécheresses. Une réduction projetée de l'humidité moyenne du sol d'un écart type correspond à des conditions d'humidité du sol typiques des sécheresses qui se sont produites environ une fois tous les six ans au cours de la période 1850-1900. L'Atlas interactif du WGI (https://interactive-atlas.ipcc.ch/ ) peut être utilisé pour explorer d'autres changements dans le système climatique à travers la gamme des niveaux de réchauffement climatique présentés dans cette figure. {Figure 3.1, coupe transversale Box.2}
[TERMINER LA FIGURE SPM.2 ICI]

Sous réserve de modifications p.14
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Impacts du changement climatique et risques liés au climat

B.2 Pour tout niveau de réchauffement futur donné, de nombreux risques liés au climat sont plus élevés que ceux évalués dans le RE5, et les impacts projetés à long terme sont jusqu'à plusieurs fois plus élevés que ceux observés actuellement (confiance élevée). Les risques et les incidences négatives prévues, ainsi que les pertes et les dommages liés au changement climatique, augmentent avec chaque augmentation du réchauffement climatique (degré de confiance très élevé). Les risques climatiques et non climatiques interagiront de plus en plus, créant des risques composés et en cascade plus complexes et difficiles à gérer (degré de confiance élevé). {Cross-Section Box.2, 3.1, 4.3, Figure 3.3, Figure 4.3} (Figure SPM.3, Figure SPM.4)

B.2.1 A court terme, toutes les régions du monde devraient être confrontées à de nouvelles augmentations des dangers climatiques (confiance moyenne à élevée, selon la région et le danger), augmentant les risques multiples pour les écosystèmes et les humains (confiance très élevée). Parmi les dangers et les risques associés attendus à court terme figurent une augmentation de la mortalité et de la morbidité humaines liées à la chaleur (confiance élevée), des maladies d'origine alimentaire, hydrique et vectorielle (confiance élevée) et des problèmes de santé mentale36 (confiance très élevée), des inondations dans les villes et régions côtières et autres villes et régions de faible altitude (confiance élevée), une perte de biodiversité dans les écosystèmes terrestres, d'eau douce et océaniques (confiance moyenne à très élevée, en fonction de l'écosystème) et une diminution de la production alimentaire dans certaines régions (confiance élevée). Les changements liés à la cryosphère en matière d'inondations, de glissements de terrain et de disponibilité de l'eau pourraient avoir de graves conséquences pour les populations, les infrastructures et l'économie dans la plupart des régions montagneuses (degré de confiance élevé). L'augmentation prévue de la fréquence et de l'intensité des fortes précipitations (degré de confiance élevé) entraînera une augmentation des inondations locales provoquées par la pluie (degré de confiance moyen). {Figure 3.2, Figure 3.3, 4.3, Figure 4.3} (Figure SPM.3, Figure SPM.4)

B.2.2 Les risques et les impacts négatifs prévus, ainsi que les pertes et les dommages liés au changement climatique, augmenteront avec chaque augmentation du réchauffement climatique (degré de confiance très élevé). Ils sont plus élevés pour un réchauffement global de 1,5°C qu'actuellement, et encore plus élevés à 2°C (confiance élevée). Par rapport au RE5, les niveaux de risque agrégés au niveau mondial37 (motifs de préoccupation38) sont évalués comme devenant élevés à très élevés à des niveaux inférieurs de réchauffement climatique en raison de preuves récentes des impacts observés, d'une meilleure compréhension des processus et de nouvelles connaissances sur l'exposition et la vulnérabilité des systèmes humains et naturels, y compris les limites de l'adaptation (degré de confiance élevé).
En raison de l'élévation inévitable du niveau de la mer (voir aussi B.3), les risques pour les écosystèmes côtiers, les populations et les infrastructures continueront d'augmenter au-delà de 2100 (confiance élevée). {3.1.2, 3.1.3, Figure 3.4, Figure 4.3} (Figures SPM.3, Figure SPM.4)

B.2.3 Avec la poursuite du réchauffement, les risques liés au changement climatique deviendront de plus en plus complexes et difficiles à gérer. De multiples facteurs de risque climatiques et non climatiques interagiront, ce qui entraînera une aggravation du risque global et des risques en cascade dans les secteurs et les régions. L'insécurité alimentaire et l'instabilité de l'approvisionnement dues au climat, par exemple, devraient augmenter avec le réchauffement climatique, en interaction avec des facteurs de risque non climatiques tels que la concurrence pour les terres entre l'expansion urbaine et la production alimentaire, les pandémies et les conflits. (confiance élevée) {3.1.2, 4.3, Figure 4.3}

B.2.4 Pour chaque niveau de réchauffement, le niveau de risque dépendra également des tendances en matière de vulnérabilité et d'exposition des humains et des écosystèmes. L'exposition future aux aléas climatiques augmente à l'échelle mondiale en raison des tendances du développement socio-économique, notamment les migrations, les inégalités croissantes et l'urbanisation. La vulnérabilité humaine se concentrera dans les peuplements informels et les petits territoires en croissance rapide. Dans les zones rurales, la vulnérabilité sera accrue par la forte dépendance à l'égard de moyens de subsistance sensibles au climat. La vulnérabilité des écosystèmes sera fortement influencée par les modèles passés, présents et futurs de consommation et de production non durables, des pressions

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36 Dans toutes les régions évaluées.
37 Un niveau de risque indétectable indique qu'aucun impact associé n'est détectable et attribuable au changement climatique ; un risque modéré indique que les impacts associés sont à la fois détectables et attribuables au changement climatique avec un degré de confiance au moins moyen, compte tenu également des autres critères spécifiques pour les risques clés ; un risque élevé indique des impacts graves et généralisés jugés élevés selon un ou plusieurs critères d'évaluation des risques clés ; et un niveau de risque très élevé indique un risque très élevé d'impacts graves et la présence d'une irréversibilité significative ou la persistance de dangers liés au climat, combinés à une capacité d'adaptation limitée en raison de la nature du ou des dangers ou impacts/risques. {3.1.2}
38 Le cadre des motifs de préoccupation (RFC) communique les connaissances scientifiques sur l'accumulation des risques dans cinq grandes catégories. RFC1 : Systèmes uniques et menacés : systèmes écologiques et humains dont l'aire de répartition géographique est limitée par les conditions climatiques et qui présentent un taux d'endémisme élevé ou d'autres propriétés distinctives. RFC2 : Événements climatiques extrêmes : risques/impacts des événements climatiques extrêmes sur la santé humaine, les moyens de subsistance, les biens et les écosystèmes. RFC3 : Distribution des impacts : risques/impacts qui affectent de manière disproportionnée des groupes particuliers en raison d'une distribution inégale des dangers physiques liés au changement climatique, de l'exposition ou de la vulnérabilité. RFC4 : impacts globaux agrégés : impacts sur les systèmes socio-écologiques qui peuvent être agrégés à l'échelle mondiale en une seule mesure. RFC5 : événements singuliers à grande échelle : changements relativement importants, abrupts et parfois irréversibles dans les systèmes causés par le réchauffement climatique. Voir également l'annexe I : Glossaire. {3.1.2, section transversale Box.2}

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démographiques croissantes et la persistance d'une utilisation et d'une gestion non durables des terres, des océans et de l'eau. La perte des écosystèmes et de leurs services a des répercussions en cascade et à long terme sur les populations du monde entier, en particulier sur les peuples autochtones et les communautés locales qui dépendent directement des écosystèmes pour satisfaire leurs besoins fondamentaux. (confiance élevée) {Cross-Section Box.2, Figure 1c, 3.1.2, 4.3}

[COMMENCER LA FIGURE SPM.3 ICI]
Figure SPM.3
Figure SPM.3 : Risques et impacts projetés du changement climatique sur les systèmes naturels et humains à différents niveaux de réchauffement global (GWL) par rapport aux niveaux de 1850-1900. Les risques et impacts projetés indiqués sur les cartes sont basés sur les résultats de différents sous-ensembles de modèles du système terrestre et d'impact qui ont été utilisés pour projeter chaque indicateur d'impact sans adaptation supplémentaire. Le GTII fournit une évaluation plus poussée des impacts sur les systèmes humains et naturels à l'aide de ces projections et

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des éléments de preuve supplémentaires. (a) Risques de pertes d'espèces indiqués par le pourcentage d'espèces évaluées exposées à des conditions de température potentiellement dangereuses, définies par des conditions dépassant la température annuelle moyenne maximale historique estimée (1850-2005) subie par chaque espèce, à des PRG de 1,5°C, 2°C, 3°C et 4°C. Les projections de température sous-jacentes proviennent de 21 modèles du système terrestre et ne tiennent pas compte des événements extrêmes ayant un impact sur les écosystèmes tels que l'Arctique. (b) Risques pour la santé humaine indiqués par le nombre de jours par an d'exposition de la population à des conditions hyperthermiques présentant un risque de mortalité en raison des conditions de température et d'humidité de l'air en surface pour la période historique (1991- 2005) et pour des PRG de 1,7°C-2,3°C (moyenne = 1,9°C ; 13 modèles climatiques), 2,4°C-3,1°C (2,7°C ; 16 modèles climatiques) et 4,2°C-5,4°C (4,7°C ; 15 modèles climatiques). Intervalles interquartiles des PRG d'ici 2081-2100 selon les scénarios RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5.
L'indice présenté est cohérent avec les caractéristiques communes trouvées dans de nombreux indices inclus dans les évaluations du WGI et du WGII (c) Impacts sur la production alimentaire : (c1) Changements dans le rendement du maïs d'ici 2080-2099 par rapport à 1986-2005 aux GWL projetés de 1,6°C-2,4oC (2,0°C), 3,3°C-4,8oC (4,1°C) et 3,9°C-6,0oC (4,9°C). Changements médians des rendements d'un ensemble de 12 modèles de culture, chacun piloté par des sorties corrigées des biais de 5 modèles du système terrestre, issus du projet d'intercomparaison et d'amélioration des modèles agricoles (AgMIP ) et du projet d'intercomparaison des modèles d'impact intersectoriels (ISIMIP). Les cartes représentent 2080-2099 par rapport à 1986-2005 pour les régions de culture actuelles (>10 ha), avec la gamme correspondante des futurs niveaux de réchauffement planétaire indiqués sous SSP1-2,6, SSP3-7,0 et SSP5-8,5, respectivement. Les hachures indiquent les zones où <70% des combinaisons de modèles climat-culture s'accordent sur le signe de l'impact. (c2) Évolution du potentiel maximal de capture des pêcheries d'ici 2081-2099 par rapport à la période 1986-2005, pour des niveaux d'alerte projetés de 0,9°C-2,0°C (1,5°C) et de 3,4°C-5,2°C (4,3°C). PRG d'ici 2081-2100 dans le cadre des RCP2.6 et RCP8.5. Les hachures indiquent les endroits où les deux modèles climat-pêche ne sont pas d'accord sur la direction du changement. Les changements relatifs importants dans les régions à faible rendement peuvent correspondre à de petits changements absolus. La biodiversité et la pêche en Antarctique n'ont pas été analysées en raison du manque de données. La sécurité alimentaire est également affectée par les échecs des cultures et de la pêche, qui ne sont pas présentés ici {3.1.2, figure 3.2, coupe transversale Box.2}. (Encadré SPM.1)
[FIN FIGURE SPM.3] [DÉBUT FIGURE SPM.4]

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Figure SPM.4
Figure SPM.4 : Sous-ensemble de résultats climatiques évalués et risques climatiques mondiaux et régionaux associés. Les graphiques résultent d'une formalisation de connaissances d'experts, basée sur la littérature scientifique. Planche (a) : Gauche - Changements de la température de surface globale en °C par rapport à 1850-1900. Ces changements ont été obtenus en combinant les simulations du modèle CMIP6 avec les contraintes d'observation basées sur le réchauffement passé simulé, ainsi qu'une évaluation actualisée de la sensibilité climatique à l'équilibre. Les fourchettes très probables sont indiquées pour les scénarios d'émissions de GES faibles et élevées (SSP1-2,6 et SSP3-7,0) (encadré 2) ; Droite - Raisons d'inquiétude au niveau mondial, en comparant les évaluations du RE6 (diagrammes épais) et du RE5 (diagrammes minces). Les transitions de risque ont généralement évolué vers des températures plus basses grâce à l'actualisation des connaissances scientifiques. Les diagrammes sont présentés pour chaque RFC, dans l'hypothèse d'une adaptation faible ou nulle. Les lignes relient les points médians des transitions d'un risque modéré à un risque élevé dans le RE5 et le RE6. Planche (b) : Risques mondiaux sélectionnés pour les écosystèmes terrestres et océaniques, illustrant l'augmentation générale des risques avec les niveaux de réchauffement climatique, dans l'hypothèse d'une adaptation faible ou inexistante. Planche (c) : Gauche - Variation du niveau moyen de la mer au niveau mondial, en centimètres, par rapport à 1900.

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Les changements historiques (en noir) sont observés par les marégraphes avant 1992 et par les altimètres après cette date. Les changements futurs jusqu'en 2100 (lignes colorées et ombrage) sont évalués de manière cohérente avec les contraintes d'observation basées sur l'émulation des modèles CMIP, des nappes glaciaires et des glaciers, et les fourchettes probables sont indiquées pour SSP1-2.6 et SSP3-7.0. À droite - Évaluation du risque combiné d'inondation, d'érosion et de salinisation côtières pour quatre géographies côtières illustratives en 2100, en raison de l'évolution des niveaux moyens et extrêmes de la mer, selon deux scénarios de réponse, par rapport à la période de référence du SROCC (1986-2005). L'évaluation ne tient pas compte des changements du niveau extrême de la mer autres que ceux directement induits par l'élévation du niveau moyen de la mer ; les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements du niveau extrême de la mer étaient pris en considération (par exemple, en raison de changements dans l'intensité des cyclones). "Les niveaux de risque pourraient augmenter si d'autres changements des niveaux extrêmes de la mer étaient pris en compte (par exemple, en raison de changements dans l'intensité des cyclones). La "réponse potentielle maximale" représente une combinaison de réponses mises en œuvre dans leur intégralité et donc des efforts supplémentaires significatifs par rapport à aujourd'hui, en supposant que les obstacles financiers, sociaux et politiques soient minimes. (Les critères d'évaluation comprennent l'exposition et la vulnérabilité, les risques côtiers, les réponses in situ et la relocalisation planifiée. La relocalisation planifiée se réfère à la retraite gérée ou aux réinstallations. Le terme réponse est utilisé ici au lieu d'adaptation car certaines réponses, comme le recul, peuvent être considérées ou non comme une adaptation. Encadré (d) : Risques sélectionnés selon différentes trajectoires socio-économiques, illustrant la manière dont les stratégies de développement et les défis en matière d'adaptation influencent les risques. À gauche - Conséquences sanitaires humaines liées à la chaleur selon trois scénarios d'efficacité de l'adaptation. Les diagrammes sont tronqués au °C le plus proche dans la fourchette de changement de température en 2100 selon trois scénarios SSP. À droite - Risques associés à la sécurité alimentaire en raison du changement climatique et des modes de développement socio-économique. Les risques pour la sécurité alimentaire comprennent la disponibilité et l'accès à la nourriture, y compris la population menacée par la faim, les augmentations des prix des denrées alimentaires et les augmentations des années de vie corrigées du facteur invalidité attribuables à l'insuffisance pondérale chez l'enfant. Les risques sont évalués pour deux scénarios socio-économiques contrastés (SSP1 et SSP3) en excluant les effets des politiques ciblées d'atténuation et d'adaptation. {Figure 3.3} (Encadré SPM.1)
[FIN FIGURE SPM.4]
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Probabilité et risques de changements inévitables, irréversibles ou brutaux
B.3 Certains changements futurs sont inévitables et/ou irréversibles, mais peuvent être limités par une réduction profonde, rapide et soutenue des émissions mondiales de gaz à effet de serre. La probabilité de changements abrupts et/ou irréversibles augmente avec l'élévation du niveau de réchauffement de la planète. De même, la probabilité d'issues peu probables associées à des incidences négatives potentiellement très importantes augmente avec l'élévation du niveau de réchauffement global. (confiance élevée) {3.1}

B.3.1 Limiter la température à la surface du globe n'empêche pas la poursuite des changements dans les composantes du système climatique. Son temps de réponse est au moins pluridécennal (degré de confiance élevé). L'élévation du niveau de la mer est inévitable pendant des siècles, voire des millénaires, en raison de la poursuite du réchauffement des océans profonds et de la fonte des calottes glaciaires, et le niveau de la mer restera élevé pendant des milliers d'années (degré de confiance élevé).
Toutefois, des réductions profondes, rapides et durables des émissions de GES limiteraient l'accélération de l'élévation du niveau de la mer et l'engagement prévu pour l'élévation du niveau de la mer à long terme. Par rapport à la période 1995-2014, l'élévation probable du niveau moyen de la mer dans le cadre du scénario d'émissions de GES SSP1-1,9 est de 0,15-0,23 m d'ici à 2050 et de 0,28-0,55 m d'ici à 2100 ; tandis que dans le cadre du scénario d'émissions de GES SSP5-8,5, elle est de 0,20-0,29 m d'ici à 2050 et de 0,63-1,01 m d'ici à 2100 (degré de confiance moyen). Au cours des 2000 prochaines années, le niveau moyen de la mer s'élèvera d'environ 2 à 3 m si le réchauffement est limité à 1,5°C et de 2 à 6 m s'il est limité à 2°C (confiance faible). {3.1.3, Figure 3.4} (Encadré SPM.1)

B.3.2 La probabilité et les impacts des changements abrupts et/ou irréversibles dans le système climatique, y compris les changements déclenchés lorsque les points de bascule sont atteints, augmentent avec la poursuite du réchauffement climatique (degré de confiance élevé). Les risques d'extinction d'espèces ou de perte irréversible de biodiversité dans les écosystèmes, notamment les forêts (confiance moyenne), les récifs coralliens (confiance très élevée) et les régions arctiques (confiance élevée), augmentent à mesure que les niveaux de réchauffement augmentent. Si le réchauffement se maintient entre 2 °C et 3 °C, les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique occidental disparaîtront presque complètement et de manière irréversible sur plusieurs millénaires, entraînant une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres (preuves limitées). La probabilité et le taux de perte de masse glaciaire augmentent avec l'élévation des températures à la surface du globe (degré de confiance élevé). {3.1.2, 3.1.3}

B.3.3 La probabilité d'issues peu probables associés à des impacts potentiellement très importants augmente avec l'élévation des niveaux de réchauffement de la planète (degré de confiance élevé). En raison de la grande incertitude liée aux processus de la calotte glaciaire, on ne peut exclure une élévation du niveau moyen mondial de la mer supérieure à la fourchette probable - proche de 2 m d'ici à 2100 et supérieure à 15 m d'ici à 2300 dans le cadre du scénario d'émissions de GES très élevées (SSP5-8.5) (faible confiance). Il est moyennement certain que la circulation méridienne de retournement de l'Atlantique ne s'effondrera pas brusquement avant 2100, mais si c'était le cas,

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il faut s'attendre à ce qu'elle provoque des changements brusques dans les évolutions des conditions climatiques régionales et des impacts importants sur les écosystèmes et les activités humaines. {3.1.3} (Encadré SPM.1)

Options d'adaptation et leurs limites dans un monde plus chaud
B.4 Les options d'adaptation qui sont réalisables et efficaces aujourd'hui deviendront limitées et moins efficaces avec l'augmentation du réchauffement climatique. Avec l'augmentation du réchauffement climatique, les pertes et les dommages augmenteront et d'autres systèmes humains et naturels atteindront leurs limites d'adaptation. La maladaptation peut être évitée par une planification et une mise en œuvre flexibles des mesures d'adaptation, multisectorielles, inclusives et à long terme, avec des co-bénéfices pour de nombreux secteurs et systèmes. (confiance élevée) {3.2, 4.1, 4.2, 4.3}

B.4.1 L'efficacité de l'adaptation, y compris les options basées sur les écosystèmes et la plupart des options liées à l'eau, diminuera avec l'augmentation du réchauffement. La faisabilité et l'efficacité des options augmentent avec des solutions intégrées et multisectorielles qui différencient les réponses en fonction du risque climatique, qui intègrent les systèmes concernés et qui s'attaquent aux inégalités sociales. Les options d'adaptation étant souvent assorties de longs délais de mise en œuvre, la planification à long terme accroît leur efficacité. (confiance élevée) {3.2, Figure 3.4, 4.1, 4.2}

B.4.2 Avec un réchauffement climatique supplémentaire, les limites de l'adaptation et les pertes et dommages, fortement concentrés sur les populations vulnérables, deviendront de plus en plus difficiles à éviter (confiance élevée). Au-delà de 1,5°C de réchauffement global, les ressources limitées en eau douce posent des limites d'adaptation potentiellement difficiles pour les petites îles et les régions qui dépendent de la fonte des glaciers et de la neige (confiance moyenne). Au-dessus de ce niveau, les écosystèmes tels que certains récifs coralliens situés en eaux chaudes, les zones humides côtières, les forêts pluviales et les écosystèmes polaires et montagneux auront atteint ou dépassé les limites d'adaptation difficiles et, par conséquent, certaines mesures d'adaptation fondées sur les écosystèmes perdront également leur efficacité (degré de confiance élevé). {2.3.2, 3.2, 4.3}

B.4.3 Les actions qui se concentrent sur des secteurs et des risques isolés et sur des gains à court terme conduisent souvent à une mauvaise adaptation sur le long terme, créant des blocages de vulnérabilité, d'exposition et de risques qui sont difficiles à changer. Par exemple, les digues réduisent efficacement les impacts sur les personnes et les biens à court terme, mais peuvent également entraîner des blocages et augmenter l'exposition aux risques climatiques à long terme, à moins qu'elles ne soient intégrées dans un plan d'adaptation à long terme. Les réponses inadaptées peuvent aggraver les inégalités existantes, en particulier pour les peuples autochtones et les groupes marginalisés, et diminuer la résilience des écosystèmes et de la biodiversité. La maladaptation peut être évitée par une planification et une mise en œuvre flexibles, multisectorielles, inclusives et à long terme des mesures d'adaptation, avec des co-bénéfices pour de nombreux secteurs et systèmes. (confiance élevée) {2.3.2, 3.2}

Budgets carbone et émissions nettes zéro
B.5 Limiter le réchauffement climatique d'origine humaine nécessite des émissions nettes de CO2 nulles. Les émissions de carbone cumulées jusqu'au moment où l'on atteindra des émissions nettes de CO2 nulles et le niveau de réduction des émissions de gaz à effet de serre au cours de cette décennie déterminent en grande partie si le réchauffement peut être limité à 1,5°C ou à 2°C (confiance élevée). Les émissions de CO2 projetées par les infrastructures existantes de combustibles fossiles, sans réduction supplémentaire, dépasseraient le budget carbone restant pour 1,5°C (50 %) (confiance élevée). {2.3, 3.1, 3.3, tableau 3.1}

B.5.1 Du point de vue de la science physique, pour limiter le réchauffement climatique d'origine humaine à un niveau spécifique, il faut limiter les émissions cumulées de CO2, atteindre au moins des émissions nettes de CO2 nulles et réduire fortement les autres émissions de gaz à effet de serre. Pour parvenir à des émissions nettes de GES nulles, il faut avant tout réduire fortement les émissions de CO2, de méthane et d'autres GES, ce qui implique des émissions nettes de CO2 négatives 39. L'élimination du dioxyde de carbone (CDR) sera nécessaire pour parvenir à des émissions de CO2 nettes et négatives (voir B.6). Les émissions nettes nulles de GES, si elles sont maintenues, devraient entraîner un déclin progressif des températures à la surface du globe après un pic antérieur. (confiance élevée) {3.1.1, 3.3.1, 3.3.2, 3.3.3, tableau 3.1, case transversale 1}

B.5.2 Pour 1 000 GtCO2 émises par l'activité humaine, la température à la surface du globe augmente de 0,45°C (meilleure estimation, avec une fourchette probable de 0,27 à 0,63°C). Les meilleures estimations des budgets carbone restants pour

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39 Les émissions de GES nettes zéro sont définies par le potentiel de réchauffement planétaire sur 100 ans. Voir la note de bas de page 9.

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début 2020 sont de 500 GtCO2 pour une probabilité de 50 % de limiter le réchauffement à 1,5 °C et de 1 150 GtCO2 pour une probabilité de 67 % de limiter le réchauffement à 2 °C 40. Plus les réductions des émissions autres que le CO2 sont importantes, plus les températures résultantes sont basses pour un budget carbone restant donné, ou plus le budget carbone restant est important pour le même niveau de changement de température 41. {3.3.1}

B.5.3 Si les émissions annuelles de CO2 entre 2020 et 2030 restaient, en moyenne, au même niveau qu'en 2019, les émissions cumulées qui en résulteraient épuiseraient presque le budget carbone restant pour 1,5°C (50 %), et épuiseraient plus d'un tiers du budget carbone restant pour 2°C (67 %). Les estimations des émissions futures de CO2 provenant des infrastructures existantes de combustibles fossiles sans réduction supplémentaire 42 dépassent déjà le budget carbone restant pour limiter le réchauffement à 1,5°C (50 %) (degré de confiance élevé). Les émissions cumulées de CO2 prévues pour la durée de vie des infrastructures de combustibles fossiles existantes et planifiées, si les schémas de fonctionnement historiques sont maintenus et sans réduction supplémentaire 43, sont approximativement égales au budget carbone restant pour limiter le réchauffement à 2°C avec une probabilité de 83% 44 (degré de confiance élevé). {2.3.1, 3.3.1, Figure 3.5}

B.5.4 Sur la base des estimations centrales uniquement, les émissions nettes de CO2 cumulées entre 1850 et 2019 représentent environ quatre cinquièmes 45 du budget carbone total pour une probabilité de 50 % de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (estimation centrale d'environ 2900 GtCO2 ), et environ deux tiers 46 du budget carbone total pour une probabilité de 67 % de limiter le réchauffement climatique à 2°C (estimation centrale d'environ 3550 GtCO2 ). {3.3.1, Figure 3.5}
Voies d'atténuation

B.6 Toutes les trajectoires mondiales modélisées qui limitent le réchauffement à 1,5°C (>50%) sans dépassement ou avec un dépassement limité, et celles qui limitent le réchauffement à 2°C (>67%), impliquent des réductions rapides et profondes et, dans la plupart des cas, immédiates des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs au cours de la présente décennie. Les émissions nettes de CO2 au niveau mondial sont atteintes pour ces catégories de trajectoires, au début des années 2050 et vers le début des années 2070, respectivement. (confiance élevée) {3.3, 3.4, 4.1, 4.5, tableau 3.1} (Figure SPM.5, Encadré SPM.1)

B.6.1 Les trajectoires mondiales modélisées fournissent des informations sur la limitation du réchauffement à différents niveaux ; ces trajectoires, en particulier leurs aspects sectoriels et régionaux, dépendent des hypothèses décrites dans l'encadré SPM.1. Les trajectoires modélisées au niveau mondial qui limitent le réchauffement à 1,5°C (>50%) avec un dépassement nul ou limité ou qui limitent le réchauffement à 2°C (> 67%) sont caractérisées par des réductions profondes, rapides et, dans la plupart des cas, immédiates des émissions de gaz à effet de serre. Les trajectoires qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (> 50 %) sans dépassement ou avec un dépassement limité atteignent un taux net de CO2 nul au début des années 2050, suivi d'émissions nettes de CO2 négatives. Les trajectoires qui parviennent à des émissions nettes de GES nulles le font vers les années 2070. Les trajectoires qui limitent le réchauffement à 2 °C (> 67%) atteignent des émissions nettes de CO2 nulles au début des années 2070. Les émissions mondiales de GES devraient atteindre leur maximum entre 2020 et au plus tard avant 2025 dans les scénarios modélisés au niveau mondial qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (>50 %) sans dépassement ou avec un dépassement limité et dans ceux qui limitent le réchauffement à 2 °C (> 67 %) et qui supposent une action immédiate. (confiance élevée) {3.3.2, 3.3.4, 4.1, tableau 3.1, figure 3.6} (Tableau XX)

[DÉBUT DU TABLEAU XX]

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40 Les bases de données mondiales choisissent différemment les émissions et les absorptions qui se produisent sur les terres et qui sont considérées comme anthropiques. La plupart des pays déclarent leurs flux de CO2 terrestres anthropiques, y compris les flux dus aux changements environnementaux causés par l'homme (par exemple, la fertilisation au CO2) sur les terres "gérées" dans leurs inventaires nationaux de GES. En utilisant les estimations d'émissions basées sur ces inventaires, les budgets carbone restants doivent être réduits en conséquence. {3.3.1}
41 Par exemple, les budgets carbone restants pourraient être de 300 ou 600 GtCO2 pour 1,5 °C (50 %), respectivement pour les émissions non-CO2 élevées et faibles, par rapport à 500 GtCO2 dans le cas central. {3.3.1} 42 La réduction fait ici référence aux interventions humaines qui réduisent la quantité de gaz à effet de serre libérés dans l'atmosphère par les infrastructures de combustibles fossiles.
43 Ibid.
44 Le WGI fournit des budgets carbone qui sont en ligne avec la limitation du réchauffement climatique à des limites de température avec différentes probabilités, telles que 50 %, 67 % ou 83 %. {3.3.1}
45 Les incertitudes relatives aux bilans carbone totaux n'ont pas été évaluées et pourraient affecter les fractions spécifiques calculées.
46 Ibid.

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Tableau XX : Réductions des émissions de gaz à effet de serre et de CO2 à partir de 2019, médiane et percentiles 5-95 {3.3.1 ; 4.1 ; Tableau 3.1 ; Figure 2.5 ; Encadré SPM1}



Réductions par rapport aux niveaux d'émission de 2019 (%)




2030 2035 2040 2050
Limiter le réchauffement à 1,5°C (>50%) avec un dépassement nul ou limité GES 43 [34-60] 60 [49-77] 69 [58-90] 84 [73-98]

CO2 48 [36-69] 65 [50-96] 80 [61-109] 99 [79-119]
Limiter le réchauffement à 2°C (>67%) GES 21 [1-42] 35 [22-55] 46 [34-63] 64 [53-77]

CO2 22 [1-44] 37 [21-59] 51 [36-70] 73 [55-90]


[FIN DU TABLEAU XX]

B.6.2 Pour parvenir à des émissions nettes de CO2 ou de GES nulles, il faut avant tout des réductions profondes et rapides des émissions brutes de CO2, ainsi que des réductions substantielles des émissions de GES autres que le CO2 (degré de confiance élevé). Par exemple, dans les trajectoires modélisées qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (> 50 %) avec un dépassement nul ou limité, les émissions mondiales de méthane sont réduites de 34 [21-57] % d'ici à 2030 par rapport à 2019. Toutefois, certaines émissions résiduelles de GES difficiles à supprimer (par exemple, certaines émissions provenant de l'agriculture, de l'aviation, du transport maritime et des processus industriels) subsistent et devraient être contrebalancées par le déploiement de méthodes d'élimination du dioxyde de carbone (CDR) pour parvenir à des émissions nettes de CO2 ou de GES nulles (degré de confiance élevé). Par conséquent, l'objectif zéro CO2 est atteint plus tôt que l'objectif zéro GES (confiance élevée). {3.3.2, 3.3.3, tableau 3.1, figure 3.5} (Figure SPM.5)

B.6.3 Les voies d'atténuation modélisées au niveau mondial permettant d'atteindre des émissions nettes de CO2 et de GES nulles comprennent la transition des combustibles fossiles sans piégeage et stockage du carbone (PSC) vers des sources d'énergie à très faible teneur en carbone ou sans carbone, telles que les énergies renouvelables ou les combustibles fossiles avec PSC, des mesures axées sur la demande et l'amélioration de l'efficacité, la réduction des émissions de GES autres que le CO2, et le RCD 47. Dans la plupart des modèles mondiaux, le changement d'affectation des terres et la foresterie (par le biais du reboisement et de la réduction de la déforestation) et le secteur de l'approvisionnement en énergie atteignent des émissions nettes de CO2 nulles plus tôt que les secteurs du bâtiment, de l'industrie et des transports. (confiance élevée) {3.3.3, 4.1, 4.5, figure 4.1} (Figure SPM.5, Encadré SPM.1)

B.6.4 Les options d'atténuation ont souvent des synergies avec d'autres aspects du développement durable, mais certaines options peuvent également entraîner des compromis. Il existe des synergies potentielles entre le développement durable et, par exemple, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. De même, selon le contexte 48, les méthodes biologiques de réduction des émissions de carbone, telles que le reboisement, l'amélioration de la gestion des forêts, la séquestration du carbone dans le sol, la restauration des tourbières et la gestion du carbone bleu côtier, peuvent améliorer la biodiversité et les fonctions des écosystèmes, l'emploi et les moyens de subsistance locaux. Toutefois, le boisement ou la production de cultures de biomasse peuvent avoir des effets socio-économiques et environnementaux négatifs, notamment sur la biodiversité, la sécurité alimentaire et hydrique, les moyens de subsistance locaux et les droits des peuples autochtones, en particulier s'ils sont mis en œuvre à grande échelle et lorsque les droits fonciers ne sont pas garantis. Les voies modélisées qui supposent une utilisation plus efficace des ressources ou qui orientent le développement mondial vers la durabilité comportent moins de défis, tels que la réduction de la dépendance à l'égard du RCD et de la pression sur les terres et la biodiversité. (confiance élevée) {3.4.1}

[COMMENCER LA FIGURE SPM.5 ICI]

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47 Le CSC est une option permettant de réduire les émissions provenant de sources d'énergie et d'industries fossiles à grande échelle, à condition que le stockage géologique soit disponible. Lorsque le CO2 est capturé directement dans l'atmosphère (DACCS) ou dans la biomasse (BECCS), le PSC constitue la composante de stockage de ces méthodes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le piégeage du CO2 et son injection dans le sous-sol est une technologie mature pour le traitement du gaz et la récupération assistée du pétrole. Contrairement au secteur du pétrole et du gaz, le CSC est moins mature dans le secteur de l'énergie.
Contrairement au secteur du pétrole et du gaz, le CSC est moins avancé dans le secteur de l'électricité, ainsi que dans la production de ciment et de produits chimiques, où il constitue une option d'atténuation essentielle. La capacité technique de stockage géologique est estimée à environ 1 000 GtCO2 , ce qui est supérieur aux besoins de stockage de CO2 jusqu'en 2100 pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, bien que la disponibilité régionale du stockage géologique puisse être un facteur limitant. Si le site de stockage géologique est sélectionné et géré de manière appropriée, on estime que le CO2 peut être isolé de l'atmosphère de manière permanente. La mise en œuvre du CSC se heurte actuellement à des obstacles technologiques, économiques, institutionnels, écologiques, environnementaux et socioculturels. Actuellement, les taux mondiaux de déploiement du CSC sont bien inférieurs à ceux des trajectoires modélisées limitant le réchauffement de la planète à 1,5°C ou 2°C. Des conditions favorables telles que des instruments politiques, un plus grand soutien public et l'innovation technologique pourraient réduire ces obstacles. (confiance élevée) {3.3.3}
48 Les impacts, les risques et les co-bénéfices du déploiement de la CDR pour les écosystèmes, la biodiversité et les populations seront très variables en fonction de la méthode, du contexte spécifique au site, de la mise en œuvre et de l'échelle (confiance élevée).

Sous réserve de modifications p.22
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Figure SPM.5

Figure SPM.5 : Voies d'évolution des émissions mondiales compatibles avec les politiques mises en œuvre et les stratégies d'atténuation. Les panneaux (a), (b) et (c) montrent l'évolution des émissions mondiales de GES, de CO2 et de méthane dans les trajectoires modélisées, tandis que le panneau (d) indique le moment où les émissions de GES et de CO2 atteignent le niveau zéro net. Les plages colorées indiquent le 5e à 95e percentile des trajectoires modélisées mondiales entrant dans une catégorie donnée, comme décrit dans l'encadré SPM.1. Les fourchettes rouges décrivent les trajectoires d'émissions dans l'hypothèse de politiques mises en œuvre d'ici la fin de l'année 2020. Les fourchettes des trajectoires modélisées qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (>50 %) avec un dépassement nul ou limité sont indiquées en bleu clair (catégorie C1) et les trajectoires qui limitent le réchauffement à 1,5 °C (>50 %) avec un dépassement nul ou limité sont indiquées en bleu clair (catégorie C1). Les fourchettes des trajectoires qui

Sous réserve de modifications p.23
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limitent le réchauffement à 2°C (>67 %) sont représentées en vert (catégorie C3). Les trajectoires d'émissions globales qui limiteraient le réchauffement à 1,5°C (> 50%) sans dépassement ou avec un dépassement limité et qui atteindraient également un niveau net de zéro GES dans la seconde moitié du siècle, le feraient entre 2070 et 2075. Le panneau (e) montre les contributions sectorielles des sources et des puits d'émissions de CO2 et de non-CO2 au moment où les émissions nettes de CO2 sont atteintes dans les voies d'atténuation illustratives (IMP) compatibles avec la limitation du réchauffement à 1. 5°C en s'appuyant fortement sur des émissions nettes négatives (IMP-Neg) ("high overshoot"), une grande efficacité des ressources (IMP-LD), un accent sur le développement durable (IMP-SP), les énergies renouvelables (IMP-Ren) et la limitation du réchauffement à 2°C avec une atténuation moins rapide dans un premier temps suivie d'un renforcement progressif (IMP-GS). Les émissions positives et négatives des différents PMI sont comparées aux émissions de GES de l'année 2019. L'approvisionnement en énergie (y compris l'électricité) comprend la bioénergie avec piégeage et stockage du dioxyde de carbone et le piégeage et stockage du dioxyde de carbone dans l'air. Les émissions de CO2 dues au changement d'affectation des terres et à la foresterie ne peuvent être présentées que sous forme de chiffre net, car de nombreux modèles n'indiquent pas séparément les émissions et les puits de cette catégorie. {Figure 3.6, 4.1} (Encadré SPM.1)

[END FIGURE SPM.5 ICI]

Dépassement : Dépasser un niveau de réchauffement et y revenir
B.7 Si le réchauffement dépasse un certain niveau, par exemple 1,5 °C, il pourrait être progressivement réduit à nouveau en atteignant et en maintenant des émissions nettes de CO2 négatives au niveau mondial. Cela nécessiterait un déploiement supplémentaire pour l'élimination du dioxyde de carbone, par rapport aux voies sans dépassement, ce qui soulèverait des questions plus importantes en termes de faisabilité et de durabilité. Le dépassement entraîne des effets néfastes, parfois irréversibles, et des risques supplémentaires pour les systèmes humains et naturels, qui augmentent tous avec l'ampleur et la durée du dépassement. (confiance élevée) {3.1, 3.3, 3.4, tableau 3.1, figure 3.6}

B.7.1 Seul un petit nombre des trajectoires mondiales modélisées les plus ambitieuses limitent le réchauffement climatique à 1,5 °C (> 50%) d'ici 2100 sans dépasser temporairement ce niveau. L'obtention et le maintien d'émissions nettes négatives de CO2 au niveau mondial, avec des taux annuels de REC supérieurs aux émissions résiduelles de CO2, réduiraient à nouveau progressivement le niveau de réchauffement (degré de confiance élevé). Les effets néfastes qui se produisent pendant cette période de dépassement et provoquent un réchauffement supplémentaire par le biais de mécanismes de rétroaction, tels que l'augmentation des incendies de forêt, la mortalité massive des arbres, l'assèchement des tourbières et le dégel du pergélisol, affaiblissant les puits de carbone terrestres naturels et augmentant les rejets de GES, rendraient le retour plus difficile (degré de confiance moyen). {3.3.2, 3.3.4, tableau 3.1, figure 3.6} (Encadré SPM.1)

B.7.2 Plus l'ampleur et la durée du dépassement sont importantes, plus les écosystèmes et les sociétés sont exposés à des changements des facteurs d'impact climatique plus importants et plus étendus, augmentant ainsi les risques pour de nombreux systèmes naturels et humains. Par rapport à des trajectoires sans dépassement, les sociétés seraient confrontées à des risques plus élevés pour les infrastructures, les établissements côtiers de faible altitude et les moyens de subsistance associés. Le dépassement de 1,5 °C aura des effets négatifs irréversibles sur certains écosystèmes à faible résilience, tels que les écosystèmes polaires, montagneux et côtiers, touchés par la fonte de la calotte glaciaire et des glaciers, ou par l'accélération de l'élévation du niveau de la mer et l'augmentation du nombre de personnes engagées dans cette voie. (confiance élevée) {3.1.2, 3.3.4}

B.7.3 Plus le dépassement est important, plus il faudrait d'émissions nettes négatives de CO2 pour revenir à 1,5 °C d'ici 2100. Une transition plus rapide vers des émissions nettes de CO2 nulles et une réduction plus rapide des émissions de non-CO2 telles que le méthane permettraient de limiter les pics de réchauffement et de réduire la nécessité d'émissions nettes négatives de CO2, réduisant ainsi les problèmes de faisabilité et de durabilité, ainsi que les risques sociaux et environnementaux associés au déploiement de la CDR à grande échelle. (confiance élevée) {3.3.3, 3.3.4, 3.4.1, Tableau 3.1}

Sous réserve de modifications p.24
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C. Réponses à court terme

Urgence d'une action climatique intégrée à court terme
C.1 Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète (confiance très élevée). Une fenêtre d'opportunité se referme rapidement pour assurer un avenir vivable et durable pour tous (confiance très élevée). Le développement résilient au changement climatique intègre l'adaptation et l'atténuation afin de faire progresser le développement durable pour tous, et il est rendu possible par une coopération internationale accrue, y compris un meilleur accès à des ressources financières adéquates, en particulier pour les régions, les secteurs et les groupes vulnérables, ainsi qu'une gouvernance inclusive et des politiques coordonnées (confiance élevée). Les choix et les actions mis en œuvre au cours de cette décennie auront des répercussions aujourd'hui et pendant des milliers d'années (confiance élevée). {3.1, 3.3, 4.1, 4.2, 4.3, 4.4, 4.7, 4.8, 4.9, figure 3.1, figure 3.3, figure 4.2} (Figure SPM.1 ; Figure SPM.6)

C.1.1 Les preuves des impacts négatifs observés et des pertes et dommages associés, les risques projetés, les niveaux et les tendances de la vulnérabilité et les limites d'adaptation, démontrent que l'action mondiale de développement résilient au climat est plus urgente que ce qui avait été précédemment évalué dans le RE5. Le développement résilient au climat intègre l'adaptation et l'atténuation des GES afin de faire progresser le développement durable pour tous. Les voies de développement résilientes au climat ont été limitées par le développement, les émissions et le changement climatique passés et sont progressivement limitées par chaque augmentation du réchauffement, en particulier au-delà de 1,5 °C. (confiance très élevée) {3.4 ; 3.4.2 ; 4.1}

C.1.2 Les actions des gouvernements aux niveaux régional, national et international, avec la société civile et le secteur privé, jouent un rôle crucial pour permettre et accélérer les changements dans les voies de développement vers la durabilité et le développement résilient au climat (confiance très élevée). Le développement résilient au climat est possible lorsque les gouvernements, la société civile et le secteur privé font des choix de développement inclusifs qui donnent la priorité à la réduction des risques, à l'équité et à la justice, et lorsque les processus de prise de décision, les financements et les actions sont intégrés à tous les niveaux de gouvernance, dans tous les secteurs et dans tous les délais (confiance très élevée). Les conditions propices sont différenciées selon les circonstances et les géographies nationales, régionales et locales, en fonction des capacités, et comprennent : l'engagement et le suivi politiques, les politiques coordonnées, la coopération sociale et internationale, la gestion des écosystèmes, la gouvernance inclusive, la diversité des connaissances, l'innovation technologique, le suivi et l'évaluation, et l'amélioration de l'accès à des ressources financières adéquates, en particulier pour les régions, les secteurs et les communautés vulnérables (degré de confiance élevé). {3.4 ; 4.2, 4.4, 4.5, 4.7, 4.8} (figure SPM.6)

C.1.3 La poursuite des émissions affectera davantage toutes les composantes majeures du système climatique, et de nombreux changements seront irréversibles sur des échelles de temps centennales à millénaires et s'accentueront avec l'augmentation du réchauffement climatique. En l'absence de mesures d'atténuation et d'adaptation urgentes, efficaces et équitables, le changement climatique menace de plus en plus les écosystèmes, la biodiversité, ainsi que les moyens de subsistance, la santé et le bien-être des générations actuelles et futures. (confiance élevée) {3.1.3 ; 3.3.3 ; 3.4.1, figure 3.4 ; 4.1, 4.2, 4.3, 4.4} (Figure SPM.1, Figure SPM.6).

[COMMENCER LA FIGURE SPM.6 ICI]

Sous réserve de modifications p.25
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Figure SPM.6
Figure SPM.6 : Les voies de développement illustrées (du rouge au vert) et les résultats associés (panneau de droite) montrent que les possibilités de garantir un avenir vivable et durable pour tous se réduisent rapidement. Le développement résilient au changement climatique est le processus de mise en œuvre de mesures d'atténuation des gaz à effet de serre et d'adaptation pour soutenir le développement durable. Les voies divergentes illustrent le fait que l'interaction des choix et des mesures prises par divers acteurs des gouvernements, du secteur privé et de la société civile peut faire progresser le développement résilient face au climat, modifier les voies vers la durabilité et permettre de réduire les émissions et de s'adapter. Les connaissances et valeurs diverses comprennent les valeurs culturelles, les connaissances autochtones, les connaissances locales et les connaissances scientifiques. Les événements climatiques et non climatiques, tels que les sécheresses, les inondations ou les pandémies, provoquent des chocs plus graves pour les voies de développement peu résilientes au climat (rouge à jaune) que pour les voies de développement plus résilientes au climat (vert). L'adaptation et la capacité d'adaptation de certains systèmes humains et naturels sont limitées à un réchauffement planétaire de 1,5 °C, et les pertes et les dommages augmenteront avec chaque augmentation du réchauffement. Les voies de développement adoptées par les pays à tous les stades du développement économique ont un impact sur les émissions de GES et sur les défis et les possibilités d'atténuation, qui varient d'un pays et d'une région à l'autre. Les voies et les possibilités d'action sont façonnées par les actions antérieures (ou les inactions et les occasions manquées ; tracé en pointillé) et les conditions favorables et contraignantes (panneau de gauche), et s'inscrivent dans le contexte des risques climatiques, des limites de l'adaptation et des écarts de développement. Plus les réductions d'émissions sont retardées, moins les options d'adaptation sont efficaces. {Figure 4.2 ; 3.1 ; 3.2 ; 3.4 ; 4.2 ; 4.4 ; 4.5 ; 4.6 ; 4.9}

[TERMINER LA FIGURE SPM.6 ICI]

Sous réserve d'un modifications p.26
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Les avantages d'une action à court terme
C.2 Une atténuation profonde, rapide et soutenue et une mise en œuvre accélérée des mesures d'adaptation au cours de cette décennie permettraient de réduire les pertes et les dommages prévus pour les êtres humains et les écosystèmes (confiance très élevée) et d'obtenir de nombreux avantages connexes, en particulier pour la qualité de l'air et la santé (confiance élevée). Le report des mesures d'atténuation et d'adaptation aurait pour effet de figer les infrastructures à fortes émissions, d'augmenter les risques d'immobilisation d'actifs et d'escalade des coûts, de réduire la faisabilité et d'accroître les pertes et les dommages (degré de confiance élevé). Les actions à court terme impliquent des investissements initiaux élevés et des changements potentiellement perturbateurs qui peuvent être atténués par une série de politiques habilitantes (confiance élevée). {2.1, 2.2, 3.1, 3.2, 3.3, 3.4, 4.1, 4.2, 4.3, 4.4, 4.5, 4.6, 4.7, 4.8}

C.2.1 Une atténuation profonde, rapide et soutenue et une mise en œuvre accélérée des mesures d'adaptation au cours de cette décennie réduiraient les pertes et les dommages futurs liés au changement climatique pour les humains et les écosystèmes (confiance très élevée). Les options d'adaptation étant souvent assorties de longs délais de mise en œuvre, il est important d'accélérer la mise en œuvre des mesures d'adaptation au cours de la présente décennie pour combler les lacunes en la matière (degré de confiance élevé). Des réponses globales, efficaces et innovantes intégrant l'adaptation et l'atténuation peuvent exploiter les synergies et réduire les compromis entre l'adaptation et l'atténuation (confiance élevée). {4.1, 4.2, 4.3}.

C.2.2 Le report des mesures d'atténuation accentuera le réchauffement climatique, les pertes et les dommages augmenteront et d'autres systèmes humains et naturels atteindront les limites de l'adaptation (degré de confiance élevé). Les défis posés par le retard des mesures d'adaptation et d'atténuation comprennent le risque d'escalade des coûts, le blocage des infrastructures, les actifs échoués et la réduction de la faisabilité et de l'efficacité des options d'adaptation et d'atténuation (degré de confiance élevé). En l'absence de mesures d'atténuation rapides, approfondies et durables et de mesures d'adaptation accélérées, les pertes et les dommages continueront d'augmenter, y compris les incidences négatives prévues en Afrique, dans les PMA, dans les PEID, en Amérique centrale et en Amérique du Sud 49, en Asie et dans l'Arctique, et toucheront de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables (degré de confiance élevé). {2.1.2 ; 3.1.2, 3.2, 3.3.1, 3.3.3 ; 4.1, 4.2, 4.3} (Figure SPM.3, Figure SPM.4)

C.2.3 L'accélération de l'action climatique peut également apporter des co-bénéfices (voir également C.4). De nombreuses mesures d'atténuation auraient des effets bénéfiques sur la santé grâce à la réduction de la pollution atmosphérique, à la mobilité active (par exemple, la marche, le vélo) et à l'adoption de régimes alimentaires sains et durables. Des réductions importantes, rapides et durables des émissions de méthane peuvent limiter le réchauffement à court terme et améliorer la qualité de l'air en réduisant l'ozone à la surface du globe. (confiance élevée) L'adaptation peut générer de multiples avantages supplémentaires tels que l'amélioration de la productivité agricole, l'innovation, la santé et le bien-être, la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et la conservation de la biodiversité (confiance très élevée). {4.2, 4.5.4, 4.5.5, 4.6}

C.2.4 L'analyse coûts-avantages reste limitée dans sa capacité à représenter tous les dommages évités du fait du changement climatique (degré de confiance élevé). Les avantages économiques pour la santé humaine de l'amélioration de la qualité de l'air résultant des mesures d'atténuation peuvent être du même ordre de grandeur que les coûts d'atténuation, et même potentiellement plus importants (degré de confiance moyen). Même si l'on ne tient pas compte de tous les avantages liés à la prévention des dommages potentiels, les avantages économiques et sociaux globaux liés à la limitation du réchauffement climatique à 2 °C dépassent le coût de l'atténuation dans la plupart des documents évalués (degré de confiance moyen) 50. Une atténuation plus rapide du changement climatique, avec un pic des émissions plus précoce, augmente les co-bénéfices et réduit les risques et les coûts de faisabilité à long terme, mais nécessite des investissements initiaux plus importants (degré de confiance élevé). {3.4.1, 4.2}

C.2.5 Des trajectoires d'atténuation ambitieuses impliquent des changements importants et parfois perturbateurs dans les structures économiques existantes, avec des conséquences distributives significatives au sein des pays et entre eux. Pour accélérer l'action climatique, les conséquences négatives de ces changements peuvent être atténuées par des réformes fiscales, financières, institutionnelles et réglementaires et par l'intégration des actions climatiques dans les politiques macroéconomiques grâce à (i) des ensembles de mesures à l'échelle de l'économie, compatibles avec les circonstances nationales, soutenant des trajectoires de croissance durable à faibles émissions ; (ii) des filets de sécurité et une protection sociale résistants au climat ; et (iii) un meilleur accès au financement pour les infrastructures et les technologies à faibles émissions, en particulier dans les pays en développement. (confiance élevée) {4.2, 4.4, 4.7, 4.8.1}

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49 La partie méridionale du Mexique est incluse dans la sous-région climatique de l'Amérique centrale méridionale (SCA) pour l'IGC. Le Mexique est évalué comme faisant partie de l'Amérique du Nord pour le GTII. La littérature sur le changement climatique pour la région SCA inclut parfois le Mexique et, dans ce cas, l'évaluation du WGII fait référence à l'Amérique latine. Le Mexique est considéré comme faisant partie de l'Amérique latine et des Caraïbes pour le GTIII.
50 Les preuves sont trop limitées pour tirer une conclusion aussi solide pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C au lieu de 2 °C augmenterait les coûts de l'atténuation, mais aussi les avantages en termes de réduction des impacts et des risques connexes, et de réduction des besoins d'adaptation (confiance élevée).

Sous réserve de modifications p.27
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Résumé approuvé pour les décideurs IPCC AR6 SYR

[COMMENCER LA FIGURE SPM.7 ICI]

Figure SPM.7
Sous réserve de modifications p.28
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Figure SPM.7 : Possibilités multiples d'intensification de l'action climatique. Le panneau (a) présente des options d'atténuation et d'adaptation sélectionnées dans différents systèmes. La partie gauche du panneau (a) montre les réponses climatiques et les options d'adaptation évaluées pour leur faisabilité multidimensionnelle à l'échelle mondiale, à court terme et jusqu'à 1,5°C de réchauffement global. Étant donné que la documentation relative à un réchauffement supérieur à 1,5 °C est limitée, la faisabilité à des niveaux de réchauffement plus élevés pourrait changer, ce qu'il n'est actuellement pas possible d'évaluer de manière solide. Le terme "réponse" est utilisé ici en plus du terme "adaptation", car certaines réponses, telles que la migration, la relocalisation et la réinstallation, peuvent ou non être considérées comme une adaptation. L'adaptation basée sur les forêts comprend la gestion durable des forêts, la conservation et la restauration des forêts, le reboisement et le boisement. WASH (ou EAH) fait référence à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène. Six dimensions de faisabilité (économique, technologique, institutionnelle, sociale, environnementale et géophysique) ont été utilisées pour calculer la faisabilité potentielle des réponses climatiques et des options d'adaptation, ainsi que leurs synergies avec l'atténuation. Pour la faisabilité potentielle et les dimensions de faisabilité, la figure indique une faisabilité élevée, moyenne ou faible. Les synergies avec l'atténuation sont identifiées comme étant élevées, moyennes ou faibles.
La partie droite du panneau a donne un aperçu des options d'atténuation sélectionnées et de leurs coûts et potentiels estimés en 2030. Les coûts sont les coûts monétaires nets actualisés sur la durée de vie des émissions de GES évitées, calculés par rapport à une technologie de référence. Les potentiels et les coûts relatifs varieront en fonction du lieu, du contexte et de l'époque, ainsi qu'à plus long terme par rapport à 2030. Le potentiel (axe horizontal) est la réduction nette des émissions de GES (somme des émissions réduites et/ou des puits renforcés) ventilée en catégories de coûts (segments de barres colorées) par rapport à une base d'émissions constituée des scénarios de référence de la politique actuelle (vers 2019) de la base de données des scénarios du RE6. Les potentiels sont évalués indépendamment pour chaque option et ne sont pas additifs. Les options d'atténuation pour les systèmes de santé sont principalement incluses dans les établissements et les infrastructures (par exemple, bâtiments sanitaires efficaces) et ne peuvent pas être identifiées séparément. Le changement de combustible dans l'industrie correspond au passage à l'électricité, à l'hydrogène, à la bioénergie et au gaz naturel. Les transitions de couleur graduelles indiquent une ventilation incertaine dans les catégories de coûts en raison de l'incertitude ou d'une forte dépendance au contexte. L'incertitude du potentiel total est généralement de 25 à 50 %.
Le panneau (b) présente le potentiel indicatif des options d'atténuation de la demande pour 2050. Les potentiels sont estimés sur la base d'environ 500 études ascendantes représentant toutes les régions du monde. La ligne de base (barre blanche) correspond à la moyenne sectorielle des émissions de GES en 2050 pour les deux scénarios (IEA-STEPS et IP_ModAct), conformément aux politiques annoncées par les gouvernements nationaux jusqu'en 2020. La flèche verte représente les potentiels de réduction des émissions du côté de la demande. L'éventail des potentiels est illustré par une ligne reliant les points affichant les potentiels les plus élevés et les plus faibles signalés dans la littérature. L'alimentation montre le potentiel du côté de la demande des facteurs socioculturels et de l'utilisation des infrastructures, ainsi que les changements dans les modes d'utilisation des sols rendus possibles par l'évolution de la demande alimentaire. Les mesures axées sur la demande et les nouveaux modes de fourniture de services d'utilisation finale peuvent réduire les émissions mondiales de GES dans les secteurs d'utilisation finale (bâtiments, transports terrestres, alimentation) de 40 à 70 % d'ici à 2050 par rapport aux scénarios de référence, alors que certaines régions et certains groupes socio-économiques ont besoin d'énergie et de ressources supplémentaires. La dernière ligne montre comment les options d'atténuation de la demande dans d'autres secteurs peuvent influencer la demande globale d'électricité. La barre gris foncé montre l'augmentation prévue de la demande d'électricité par rapport à la base de référence de 2050 en raison de l'augmentation de l'électrification dans les autres secteurs. Sur la base d'une évaluation ascendante, cette augmentation prévue de la demande d'électricité peut être évitée grâce à des options d'atténuation de la demande dans les domaines de l'utilisation des infrastructures et des facteurs socioculturels qui influencent l'utilisation de l'électricité dans l'industrie, les transports terrestres et les bâtiments (flèche verte). {Figure 4.4}

[TERMINER LA FIGURE SPM.7 ICI]

Sous réserve de modifications p.29
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Options d'atténuation et d'adaptation à travers les systèmes
C.3 Des transitions rapides et profondes dans tous les secteurs et systèmes sont nécessaires pour parvenir à des réductions profondes et durables des émissions et garantir un avenir vivable et durable pour tous. Ces transitions systémiques impliquent une augmentation significative d'un large portefeuille d'options d'atténuation et d'adaptation. Des options d'atténuation et d'adaptation faisables, efficaces et peu coûteuses sont déjà disponibles, avec des différences entre les systèmes et les régions. (confiance élevée) {4.1, 4.5, 4.6} (Figure SPM.7)

C.3.1 Le changement systémique nécessaire pour parvenir à des réductions rapides et profondes des émissions et à une adaptation transformatrice au changement climatique est sans précédent en termes d'échelle, mais pas nécessairement en termes de rapidité (confiance moyenne). Les transitions systémiques comprennent : le déploiement de technologies à émissions faibles ou nulles ; la réduction et la modification de la demande par la conception des infrastructures et l'accès à celles-ci, les changements socioculturels et comportementaux, et l'augmentation de l'efficacité et de l'adoption des technologies ; la protection sociale, les services climatiques ou d'autres services ; et la protection et la restauration des écosystèmes (degré de confiance élevé). Des options d'atténuation et d'adaptation faisables, efficaces et peu coûteuses sont déjà disponibles (confiance élevée). La disponibilité, la faisabilité et le potentiel des options d'atténuation et d'adaptation à court terme diffèrent selon les systèmes et les régions (confiance très élevée). {4.1, 4.5.1- 4.5.6}(Figure SPM.7)

Systèmes énergétiques

C.3.2 Les systèmes énergétiques à zéro émission de CO2 impliquent : une réduction substantielle de l'utilisation globale des combustibles fossiles, une utilisation minimale des combustibles fossiles non exploités 51 , et l'utilisation du piégeage et du stockage du carbone dans les systèmes de combustibles fossiles restants ; des systèmes électriques qui n'émettent pas de CO2 net ; une électrification généralisée ; des vecteurs énergétiques alternatifs dans les applications qui se prêtent moins à l'électrification ; la conservation et l'efficacité énergétiques ; et une plus grande intégration dans l'ensemble du système énergétique (degré de confiance élevé). L'énergie solaire et éolienne, l'amélioration de l'efficacité énergétique et la réduction des émissions de méthane (mines de charbon, pétrole et gaz, déchets) contribuent largement à la réduction des émissions avec des coûts inférieurs à 20 USD tCO2-eq-1 (confiance moyenne). Il existe des options d'adaptation réalisables qui favorisent la résilience des infrastructures, la fiabilité des systèmes électriques et l'utilisation efficace de l'eau pour les systèmes de production d'énergie existants et nouveaux (degré de confiance très élevé). La diversification de la production d'énergie (éolienne, solaire, hydroélectricité à petite échelle) et la gestion de la demande (stockage et amélioration de l'efficacité énergétique) peuvent accroître la fiabilité de l'énergie et réduire les vulnérabilités au changement climatique (degré de confiance élevé). Les marchés de l'énergie intégrant le climat, la mise à jour des normes de conception des infrastructures énergétiques en fonction du changement climatique actuel et prévu, les technologies de réseaux intelligents, les systèmes de transmission robustes et l'amélioration de la capacité à répondre aux déficits d'approvisionnement ont une faisabilité élevée à moyen et à long terme, avec des co-bénéfices en termes d'atténuation (confiance très élevée). {4.5.1} (Figure SPM.7)

Industrie et transports
C.3.3 La réduction des émissions de GES de l'industrie implique une action coordonnée tout au long des chaînes de valeur afin de promouvoir toutes les options d'atténuation, y compris la gestion de la demande, l'efficacité énergétique et des matériaux, les flux circulaires de matériaux, ainsi que les technologies de réduction et les changements transformationnels dans les processus de production (degré de confiance élevé). Dans les transports, les biocarburants durables, l'hydrogène à faibles émissions et les dérivés (y compris l'ammoniac et les carburants synthétiques) peuvent contribuer à l'atténuation des émissions de CO2 provenant du transport maritime, de l'aviation et des transports terrestres lourds, mais nécessitent des améliorations des processus de production et des réductions de coûts (confiance moyenne). Les biocarburants durables peuvent offrir des avantages supplémentaires en matière d'atténuation dans les transports terrestres à court et à moyen terme (confiance moyenne). Les véhicules électriques alimentés par l'électricité à faibles émissions de GES ont un fort potentiel de réduction des émissions de GES dans les transports terrestres, sur l'ensemble du cycle de vie (confiance élevée). Les progrès des technologies des batteries pourraient faciliter l'électrification des poids lourds et compléter les systèmes ferroviaires électriques conventionnels (confiance moyenne). L'empreinte environnementale de la production de batteries et les préoccupations croissantes concernant les minéraux critiques peuvent être résolues par des stratégies de diversification des matériaux et des approvisionnements, des améliorations de l'efficacité énergétique et matérielle et des flux circulaires de matériaux (confiance moyenne). 4.5.2, 4.5.3} (Figure SPM.7)

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51 Dans ce contexte, l'expression "combustibles fossiles non exploités" désigne les combustibles fossiles produits et utilisés sans interventions qui réduisent considérablement la quantité de GES émis tout au long du cycle de vie ; par exemple, la capture de 90 % ou plus du CO2 des centrales électriques, ou de 50 à 80 % des émissions fugitives de méthane provenant de l'approvisionnement en énergie.

Sous réserve de modifications p.30
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Villes, implantations humaines et infrastructures
C.3.4 Les systèmes urbains sont essentiels pour parvenir à de fortes réductions des émissions et faire progresser le développement résilient au climat (confiance élevée). Les éléments clés de l'adaptation et de l'atténuation dans les villes comprennent la prise en compte des impacts et des risques du changement climatique (par exemple, par le biais des services climatiques) dans la conception et la planification des établissements et des infrastructures ; l'aménagement du territoire pour obtenir une forme urbaine compacte, la colocalisation des emplois et des logements ; le soutien aux transports publics et à la mobilité active (par exemple, la marche et le vélo) ; la conception, la construction, la rénovation et l'utilisation efficaces des bâtiments ; la réduction et la modification de la consommation d'énergie et de matériaux ; l'autonomie 52 ; la substitution des matériaux ; et l'électrification en combinaison avec des sources à faibles émissions (degré de confiance élevé). Les transitions urbaines qui offrent des avantages en matière d'atténuation, d'adaptation, de santé et de bien-être humains, de services écosystémiques et de réduction de la vulnérabilité des communautés à faibles revenus sont favorisées par une planification inclusive à long terme qui adopte une approche intégrée des infrastructures physiques, naturelles et sociales (degré de confiance élevé). Les infrastructures vertes/naturelles et bleues favorisent l'absorption et le stockage du carbone et, seules ou combinées à des infrastructures grises, peuvent réduire la consommation d'énergie et les risques liés aux événements extrêmes tels que les vagues de chaleur, les inondations, les fortes précipitations et les sécheresses, tout en générant des avantages connexes pour la santé, le bien-être et les moyens de subsistance (degré de confiance moyen). {4.5.3}

Terre, océan, alimentation et eau

C.3.5 De nombreuses options en matière d'agriculture, de sylviculture et d'autres utilisations des terres (AFOLU) offrent des avantages en termes d'adaptation et d'atténuation qui pourraient être étendus à court terme dans la plupart des régions. La conservation, l'amélioration de la gestion et la restauration des forêts et d'autres écosystèmes offrent la plus grande part du potentiel d'atténuation économique, la réduction de la déforestation dans les régions tropicales présentant le potentiel d'atténuation total le plus élevé. La restauration des écosystèmes, le reboisement et le boisement peuvent donner lieu à des compromis en raison de demandes concurrentes sur les terres. Pour minimiser ces compromis, il est nécessaire d'adopter des approches intégrées afin d'atteindre des objectifs multiples, y compris la sécurité alimentaire. Les mesures axées sur la demande (adoption de régimes alimentaires sains et durables 53 et réduction des pertes et des gaspillages alimentaires) et l'intensification durable de l'agriculture peuvent réduire la conversion des écosystèmes et les émissions de méthane et d'oxyde nitreux, et libérer des terres pour le reboisement et la restauration des écosystèmes. Les produits agricoles et forestiers d'origine durable, y compris les produits du bois à longue durée de vie, peuvent être utilisés à la place de produits à plus forte intensité de GES dans d'autres secteurs. Les options d'adaptation efficaces comprennent l'amélioration des cultivars, l'agroforesterie, l'adaptation communautaire, la diversification des exploitations et des paysages et l'agriculture urbaine. Ces options de réponse AFOLU nécessitent l'intégration de facteurs biophysiques, socio-économiques et d'autres facteurs favorables. Certaines options, telles que la conservation des écosystèmes à forte teneur en carbone (par exemple, les tourbières, les zones humides, les pâturages, les mangroves et les forêts), offrent des avantages immédiats, tandis que d'autres, telles que la restauration des écosystèmes à forte teneur en carbone, nécessitent des décennies pour produire des résultats mesurables. {4.5.4} (Figure SPM.7)

C.3.6 Le maintien de la résilience de la biodiversité et des services écosystémiques à l'échelle mondiale dépend de la conservation efficace et équitable d'environ 30 à 50 % des zones terrestres, d'eau douce et océaniques de la planète, y compris les écosystèmes actuellement proches de l'état naturel (degré de confiance élevé). La conservation, la protection et la restauration des écosystèmes terrestres, d'eau douce, côtiers et océaniques, associées à une gestion ciblée visant à s'adapter aux effets inévitables du changement climatique, réduisent la vulnérabilité de la biodiversité et des services écosystémiques au changement climatique (degré de confiance élevé), réduisent l'érosion côtière et les inondations (degré de confiance élevé) et pourraient accroître l'absorption et le stockage du carbone si le réchauffement de la planète est limité (degré de confiance moyen). La reconstitution des pêcheries surexploitées ou épuisées réduit les effets négatifs du changement climatique sur les pêcheries (confiance moyenne) et soutient la sécurité alimentaire, la biodiversité, la santé humaine et le bien-être (confiance élevée). La restauration des terres contribue à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à celui-ci, avec des synergies grâce à l'amélioration des services écosystémiques et avec des rendements et des co-bénéfices économiquement positifs pour la réduction de la pauvreté et l'amélioration des moyens de subsistance (degré de confiance élevé). La coopération et la prise de décision inclusive avec les peuples autochtones et les communautés locales, ainsi que la reconnaissance des droits inhérents des peuples autochtones, font partie intégrante d'une adaptation et d'une atténuation réussies dans les forêts et les autres écosystèmes (confiance élevée). {4.5.4, 4.6} (Figure SPM.7)

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52 Ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui évitent la demande d'énergie, de matériaux, de terres et d'eau tout en assurant le bien-être humain pour tous dans les limites de la planète {4.5.3} 53 Les "régimes alimentaires sains et durables" favorisent toutes les dimensions de la santé et du bien-être des individus, ont une faible pression et un faible impact sur l'environnement, sont accessibles, abordables, sûrs et équitables, et sont culturellement acceptables, comme le décrivent la FAO et l'OMS. Le concept connexe de "régimes alimentaires équilibrés" fait référence à des régimes qui comprennent des aliments d'origine végétale, tels que ceux à base de céréales secondaires, de légumineuses, de fruits et de légumes, de noix et de graines, et des aliments d'origine animale produits dans des systèmes résilients, durables et à faibles émissions de GES, comme le décrit le SRCCL.

Sous réserve de modifications p.31
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Santé et nutrition
C.3.7 La santé humaine bénéficiera d'options intégrées d'atténuation et d'adaptation qui intègrent la santé dans les politiques relatives à l'alimentation, aux infrastructures, à la protection sociale et à l'eau (degré de confiance très élevé). Il existe des options d'adaptation efficaces pour contribuer à la protection de la santé humaine et du bien-être, notamment : le renforcement des programmes de santé publique liés aux maladies sensibles au climat, l'augmentation de la résilience des systèmes de santé, l'amélioration de la santé des écosystèmes, l'amélioration de l'accès à l'eau potable, la réduction de l'exposition des systèmes d'eau et d'assainissement aux inondations, l'amélioration des systèmes de surveillance et d'alerte précoce, le développement de vaccins (confiance très élevée), l'amélioration de l'accès aux soins de santé mentale, et les plans d'action pour la santé qui comprennent des systèmes d'alerte précoce et de réponse (confiance très élevée).
Les stratégies d'adaptation qui réduisent les pertes et les gaspillages alimentaires ou soutiennent des régimes alimentaires sains, équilibrés et durables contribuent à la nutrition, à la santé, à la biodiversité et à d'autres avantages environnementaux (degré de confiance élevé). {4.5.5}

(Figure SPM.7)

Société, moyens de subsistance et économies

C.3.8 Des combinaisons de politiques comprenant des assurances météorologiques et sanitaires, une protection sociale et des dispositifs de sécurité sociale adaptatifs, un financement conditionnel et des réserves de fonds, ainsi qu'un accès universel à des systèmes d'alerte précoce associés à des plans d'urgence efficaces, peuvent réduire la vulnérabilité et l'exposition des systèmes humains. La gestion des risques de catastrophe, les systèmes d'alerte précoce, les services climatiques et les approches de diffusion et de partage des risques sont largement applicables dans tous les secteurs. L'amélioration de l'éducation, y compris le renforcement des capacités, la connaissance du climat et les informations fournies par les services climatiques et les approches communautaires peuvent faciliter une meilleure perception des risques et accélérer les changements de comportement et la planification. (confiance élevée) {4.5.6}

Synergies et compromis avec le développement durable
C.4 Une action accélérée et équitable en matière d'atténuation et d'adaptation aux impacts du changement climatique est essentielle au développement durable. Les mesures d'atténuation et d'adaptation présentent plus de synergies que de compromis avec les objectifs de développement durable. Les synergies et les compromis dépendent du contexte et de l'échelle de mise en œuvre. (confiance élevée) {3.4, 4.2, 4.4, 4.5, 4.6, 4.9, Figure 4.5}

C.4.1 Les efforts d'atténuation intégrés dans le contexte plus large du développement peuvent augmenter le rythme, la profondeur et l'ampleur des réductions d'émissions (confiance moyenne). Les pays à tous les stades du développement économique cherchent à améliorer le bien-être des populations, et leurs priorités de développement reflètent des points de départ et des contextes différents. Les différents contextes comprennent, sans s'y limiter, les circonstances sociales, économiques, environnementales, culturelles et politiques, la dotation en ressources, les capacités, l'environnement international et le développement antérieur (degré de confiance élevé). Dans les régions fortement dépendantes des combustibles fossiles, notamment pour la génération de revenus et d'emplois, l'atténuation des risques pour le développement durable nécessite des politiques qui favorisent la diversification du secteur économique et énergétique et la prise en compte des principes, processus et pratiques de transitions justes (degré de confiance élevé). L'éradication de l'extrême pauvreté et de la pauvreté énergétique, et la garantie d'un niveau de vie décent dans les pays/régions à faibles émissions dans le contexte de la réalisation des objectifs de développement durable, à court terme, peuvent être réalisées sans croissance significative des émissions mondiales (confiance élevée). {4.4, 4.6, Annexe I : Glossaire}

C.4.2 De nombreuses mesures d'atténuation et d'adaptation présentent des synergies multiples avec les objectifs de développement durable (ODD) et le développement durable en général, mais certaines mesures peuvent également présenter des inconvénients. Les synergies potentielles avec les ODD dépassent les compromis potentiels ; les synergies et les compromis dépendent du rythme et de l'ampleur du changement et du contexte de développement, y compris les inégalités et la prise en compte de la justice climatique. Les compromis peuvent être évalués et minimisés en mettant l'accent sur le renforcement des capacités, le financement, la gouvernance, le transfert de technologies, les investissements, le développement, les considérations spécifiques au contexte basées sur le genre et d'autres considérations d'équité sociale avec une participation significative des peuples autochtones, des communautés locales et des populations vulnérables. (confiance élevée) {3.4.1, 4.6, Figure 4.5, 4.9}

C.4.3 La mise en œuvre conjointe de mesures d'atténuation et d'adaptation et la prise en compte des compromis favorisent les co-bénéfices et les synergies pour la santé et le bien-être humains. Par exemple, l'amélioration de l'accès aux sources d'énergie propres et aux technologies génère des avantages pour la santé, en particulier pour les femmes et les enfants ; l'électrification combinée à une énergie à faibles émissions de gaz à effet de serre, et le passage à la mobilité active et aux transports publics peuvent améliorer la qualité de l'air, la santé, l'emploi, et peuvent susciter la sécurité énergétique et assurer l'équité. (confiance élevée) {4.2, 4.5.3, 4.5.5, 4.6, 4.9}

Sous réserve de révision p.32
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Équité et inclusion
C.5 Donner la priorité à l'équité, à la justice climatique, à la justice sociale, à l'inclusion et aux processus de transition justes peut permettre l'adaptation, des actions d'atténuation ambitieuses et un développement résilient au climat. Les résultats de l'adaptation sont améliorés par un soutien accru aux régions et aux personnes les plus vulnérables aux aléas climatiques. L'intégration de l'adaptation au climat dans les programmes de protection sociale améliore la résilience. De nombreuses options sont disponibles pour réduire la consommation à forte intensité d'émissions, y compris par des changements de comportement et de mode de vie, avec des co-bénéfices pour le bien-être de la société. (confiance élevée) {4.4, 4.5}

C.5.1 L'équité reste un élément central du régime climatique de l'ONU, malgré l'évolution de la différenciation entre les États au fil du temps et les défis liés à l'évaluation des parts équitables. Des trajectoires d'atténuation ambitieuses impliquent des changements importants et parfois perturbateurs dans la structure économique, avec des conséquences distributives significatives, à l'intérieur des pays et entre eux. Les conséquences en termes de répartition au sein des pays et entre eux comprennent le déplacement des revenus et des emplois pendant la transition d'activités à fortes émissions vers des activités à faibles émissions. (confiance élevée) {4.4}

C.5.2 Les mesures d'adaptation et d'atténuation, qui donnent la priorité à l'équité, à la justice sociale, à la justice climatique, aux approches fondées sur le droit et à l'inclusivité, conduisent à des résultats plus soutenables, réduisent les compromis, induisent les changements transformateurs et font progresser le développement résilient au climat. Les politiques de redistribution entre les secteurs et les régions qui protègent les pauvres et les vulnérables, les dispositifs de sécurité sociale, l'équité, l'inclusion et les transitions justes, à toutes les échelles, peuvent permettre des ambitions sociétales plus profondes et résoudre les compromis avec les objectifs de développement durable. L'attention portée à l'équité et la participation large et significative de tous les acteurs concernés à la prise de décision à toutes les échelles peuvent instaurer une confiance sociale qui repose sur un partage équitable des avantages et des charges liés à l'atténuation, ce qui renforce et élargit les changements transformateurs. (confiance élevée) {4.4}

C.5.3 Les régions et les populations (au nombre de 3,3 à 3,6 milliards) soumises à des contraintes de développement considérables sont très vulnérables aux aléas climatiques (voir A.2.2). Les résultats de l'adaptation pour les plus vulnérables au sein des pays et des régions et entre eux sont améliorés grâce à des approches axées sur l'équité, l'inclusivité et les droits. La vulnérabilité est exacerbée par l'inégalité et la marginalisation liées, par exemple, au sexe, à l'appartenance ethnique, aux faibles revenus, aux établissements informels, au handicap, à l'âge et aux modèles historiques et continus d'inégalité tels que le colonialisme, en particulier pour de nombreux peuples autochtones et communautés locales. L'intégration de l'adaptation au climat dans les programmes de protection sociale, y compris les transferts d'argent et les programmes de travaux publics, est tout à fait réalisable et augmente la résilience au changement climatique, en particulier lorsqu'elle est soutenue par des services et des infrastructures de base. Les gains les plus importants en termes de bien-être dans les zones urbaines peuvent être obtenus en donnant la priorité à l'accès au financement afin de réduire les risques climatiques pour les communautés à faible revenu et marginalisées, y compris les personnes vivant dans des établissements informels. (confiance élevée). {4.4, 4.5.3, 4.5.5, 4.5.6}

C.5.4 La conception d'instruments réglementaires, d'instruments économiques et d'approches fondées sur la consommation peut favoriser l'équité. Les personnes ayant un statut socio-économique élevé contribuent de manière disproportionnée aux émissions et ont le plus grand potentiel de réduction des émissions. De nombreuses options sont disponibles pour réduire la consommation à forte intensité d'émissions tout en améliorant le bien-être de la société. Les options socioculturelles, les changements de comportement et de mode de vie soutenus par des politiques, des infrastructures et des technologies peuvent aider les utilisateurs finaux à passer à une consommation à faible intensité d'émissions, avec de multiples co-bénéfices. Une part importante de la population des pays à faibles émissions n'a pas accès à des services énergétiques modernes. Le développement et le transfert de technologies, le renforcement des capacités et le financement peuvent aider les pays/régions en développement à sauter le pas ou à passer à des systèmes de transport à faibles émissions, ce qui présente de multiples avantages connexes. Le développement résilient au changement climatique progresse lorsque les acteurs travaillent de manière équitable, juste et inclusive pour concilier des intérêts, des valeurs et des visions du monde divergents, afin d'obtenir des résultats équitables et justes. (confiance élevée) {2.1, 4.4}

Sous réserve de modifications p.33
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Gouvernance et politiques
C.6 Une action climatique efficace est rendue possible par un engagement politique, une gouvernance à plusieurs niveaux bien alignée, des cadres institutionnels, des lois, des politiques et des stratégies, ainsi qu'un meilleur accès au financement et à la technologie. Des objectifs clairs, une coordination entre plusieurs domaines politiques et des processus de gouvernance inclusifs facilitent une action climatique efficace. Les instruments réglementaires et économiques peuvent favoriser des réductions importantes des émissions et la résilience climatique s'ils sont transposés à plus grande échelle et appliqués à grande échelle. Le développement résilient au climat bénéficie de l'exploitation de connaissances diverses. (confiance élevée) {2.2, 4.4, 4.5, 4.7}

C.6.1 Une gouvernance climatique efficace permet l'atténuation et l'adaptation. Une gouvernance efficace fournit une orientation générale sur la définition des objectifs et des priorités et sur l'intégration de l'action climatique dans tous les domaines et à tous les niveaux, en fonction des circonstances nationales et dans le contexte de la coopération internationale. Elle renforce le suivi et l'évaluation ainsi que la certitude réglementaire, en donnant la priorité à une prise de décision inclusive, transparente et équitable, et améliore l'accès au financement et à la technologie (voir C.7). (confiance élevée) {2.2.2, 4.7}

C.6.2 Des institutions locales, municipales, nationales et régionales efficaces permettent de dégager un consensus en faveur de l'action climatique entre des intérêts divers, d'assurer la coordination et d'éclairer la définition des stratégies, mais elles nécessitent des capacités institutionnelles adéquates. Le soutien politique est influencé par les acteurs de la société civile, notamment les entreprises, les jeunes, les femmes, les syndicats, les médias, les peuples autochtones et les communautés locales. L'efficacité est renforcée par l'engagement politique et les partenariats entre différents groupes de la société. (confiance élevée) {2.2 ; 4.7}

C.6.3 Une gouvernance efficace à plusieurs niveaux pour l'atténuation, l'adaptation, la gestion des risques et le développement résilient au climat est rendue possible par des processus décisionnels inclusifs qui donnent la priorité à l'équité et à la justice dans la planification et la mise en œuvre, l'allocation de ressources appropriées, l'examen institutionnel, le suivi et l'évaluation. Les vulnérabilités et les risques climatiques sont souvent réduits grâce à des lois, des politiques, des processus participatifs et des interventions soigneusement conçus et mis en œuvre, qui s'attaquent aux inégalités spécifiques au contexte, telles que celles fondées sur le sexe, l'appartenance ethnique, le handicap, l'âge, le lieu de résidence et le revenu. (confiance élevée) {4.4, 4.7}

C.6.4 Les instruments réglementaires et économiques pourraient soutenir des réductions d'émissions importantes s'ils étaient développés et appliqués plus largement (confiance élevée). L'intensification et le renforcement de l'utilisation des instruments réglementaires peuvent améliorer les résultats en matière d'atténuation dans les applications sectorielles, conformément aux circonstances nationales (confiance élevée). Lorsqu'ils ont été mis en œuvre, les instruments de tarification du carbone ont encouragé les mesures de réduction des émissions à faible coût, mais ont été moins efficaces, seuls et aux prix en vigueur au cours de la période d'évaluation, pour promouvoir les mesures à coût plus élevé nécessaires à de nouvelles réductions (confiance moyenne). L'équité et les effets distributifs de ces instruments de tarification du carbone, par exemple les taxes sur le carbone et les échanges de droits d'émission, peuvent être abordés en utilisant les recettes pour soutenir les ménages à faible revenu, entre autres approches. La suppression des subventions aux combustibles fossiles réduirait les émissions 54 et apporterait des avantages tels que l'amélioration des recettes publiques, des performances macroéconomiques et de la durabilité ; la suppression des subventions peut avoir des effets négatifs sur la répartition, en particulier sur les groupes les plus vulnérables sur le plan économique, qui, dans certains cas, peuvent être atténués par des mesures telles que la redistribution des recettes économisées, toutes ces mesures dépendant des circonstances nationales (degré de confiance élevé). Les mesures prises à l'échelle de l'économie, telles que les engagements en matière de dépenses publiques et les réformes de la tarification, peuvent permettre d'atteindre les objectifs économiques à court terme tout en réduisant les émissions et en réorientant les voies de développement vers la durabilité (confiance moyenne). Des ensembles de mesures efficaces seraient complets, cohérents, avec des objectifs équilibrés et adaptés aux circonstances nationales (confiance élevée). {2.2.2, 4.7}

C.6.5 En s'appuyant sur divers savoirs et valeurs culturelles, une participation significative et des processus d'engagement inclusifs - y compris les savoirs autochtones, les savoirs locaux et les savoirs scientifiques - facilitent le développement résilient au climat, renforcent les capacités et permettent des solutions localement appropriées et socialement acceptables. (confiance élevée) {4.4, 4.5.6, 4.7}
54 Diverses études prévoient que la suppression des subventions aux combustibles fossiles réduira les émissions mondiales de CO2 de 1 à 4 % et les émissions de GES jusqu'à 10 % d'ici 2030, avec des variations selon les régions (confiance moyenne).

Sous réserve de modifications p.34
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Résumé approuvé pour les décideurs IPCC AR6 SYR

Finances, technologie et coopération internationale
C.7 Le financement, la technologie et la coopération internationale sont des éléments essentiels pour accélérer l'action climatique. Pour atteindre les objectifs climatiques, le financement de l'adaptation et de l'atténuation devrait être augmenté de façon multipliée. Les capitaux mondiaux sont suffisants pour combler les déficits d'investissement au niveau mondial, mais il existe des obstacles à la réorientation des capitaux vers l'action climatique. Le renforcement des systèmes d'innovation technologique est essentiel pour accélérer l'adoption généralisée des technologies et des pratiques. Le renforcement de la coopération internationale est possible par le biais de multiples canaux. (confiance élevée) {2.3, 4.8}

C.7.1 L'amélioration de la disponibilité et de l'accès au financement 55 permettrait d'accélérer l'action climatique (confiance très élevée). La prise en compte des besoins et des lacunes et l'élargissement de l'accès équitable aux financements nationaux et internationaux, combinés à d'autres mesures de soutien, peuvent servir de catalyseur pour accélérer l'adaptation et l'atténuation et permettre un développement résistant au climat (confiance élevée). Si l'on veut atteindre les objectifs climatiques, faire face aux risques croissants et accélérer les investissements dans la réduction des émissions, le financement de l'adaptation et de l'atténuation devrait être multiplié (confiance élevée). {4.8.1}

C.7.2 Un accès accru au financement peut renforcer les capacités et s'attaquer aux limites douces de l'adaptation et éviter les risques croissants, en particulier pour les pays en développement, les groupes, les régions et les secteurs vulnérables (confiance élevée). Le financement public est un catalyseur important de l'adaptation et de l'atténuation, et peut également avoir un effet de levier sur le financement privé (confiance élevée). Les besoins annuels moyens d'investissements modélisés en matière d'atténuation pour la période 2020-2030, dans des scénarios limitant le réchauffement à 2 °C ou à 1,5 °C, sont de trois à six fois supérieurs aux niveaux actuels 56, et les investissements totaux en matière d'atténuation (publics, privés, nationaux et internationaux) devraient augmenter dans tous les secteurs et toutes les régions (degré de confiance moyen). Même si de vastes efforts d'atténuation sont déployés à l'échelle mondiale, des ressources financières, techniques et humaines seront nécessaires pour l'adaptation (confiance élevée). {4.3, 4.8.1}

C.7.3 Il y a suffisamment de capitaux et de liquidités au niveau mondial pour combler les déficits d'investissement, compte tenu de la taille du système financier mondial, mais il existe des obstacles à la réorientation des capitaux vers l'action climatique, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du secteur financier mondial et dans le contexte des vulnérabilités économiques et de l'endettement auxquels sont confrontés les pays en développement. La réduction des obstacles financiers à l'augmentation des flux financiers nécessiterait un signal et un soutien clairs de la part des gouvernements, y compris un alignement plus fort des finances publiques afin de réduire les obstacles et les risques réels et perçus en matière de réglementation, de coûts et de marché et d'améliorer le profil risque-rendement des investissements. Parallèlement, en fonction des contextes nationaux, les acteurs financiers, y compris les investisseurs, les intermédiaires financiers, les banques centrales et les régulateurs financiers, peuvent modifier la sous-évaluation systémique des risques liés au climat et réduire les inadéquations sectorielles et régionales entre les capitaux disponibles et les besoins d'investissement. (confiance élevée) {4.8.1}

C.7.4 Les flux financiers suivis sont inférieurs aux niveaux nécessaires pour l'adaptation et pour atteindre les objectifs d'atténuation dans tous les secteurs et toutes les régions. Ces lacunes créent de nombreuses opportunités et c'est dans les pays en développement que le défi de combler ces lacunes est le plus important. Un soutien financier accéléré des pays développés et d'autres sources en faveur des pays en développement est essentiel pour renforcer les mesures d'adaptation et d'atténuation et remédier aux inégalités en matière d'accès au financement, notamment en ce qui concerne les coûts, les conditions et la vulnérabilité économique des pays en développement face au changement climatique. L'augmentation des subventions publiques pour le financement des mesures d'atténuation et d'adaptation dans les régions vulnérables, en particulier en Afrique subsaharienne, serait rentable et aurait un rendement social élevé en termes d'accès à l'énergie de base. Les options pour renforcer l'atténuation dans les pays en développement comprennent : des niveaux accrus de financement public et des flux de financement privé mobilisés publiquement des pays développés vers les pays en développement dans le contexte de l'objectif de 100 milliards de dollars par an ; un recours accru aux garanties publiques pour réduire les risques et mobiliser les flux privés à moindre coût ; le développement des marchés de capitaux locaux ; et l'instauration d'une plus grande confiance dans les processus de coopération internationale. Un effort coordonné pour rendre la reprise post-pandémique durable à long terme peut accélérer l'action climatique, y compris dans les régions et pays en développement confrontés à des coûts d'endettement élevés, au surendettement et à l'incertitude macroéconomique. (confiance élevée) {4.8.1}

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55 Le financement provient de diverses sources : publiques ou privées, locales, nationales ou internationales, bilatérales ou multilatérales, et de sources alternatives. Il peut prendre la forme de subventions, d'assistance technique, de prêts (concessionnels et non concessionnels), d'obligations, de fonds propres, d'assurance contre les risques et de garanties financières (de différents types). 56 Ces estimations reposent sur des hypothèses de scénario.

Sous réserve de modifications p.35
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C.7.5 Le renforcement des systèmes d'innovation technologique peut aider la réduction de la croissance des émissions, créer des co-bénéfices sociaux et environnementaux et réaliser d'autres ODD. Des mesures politiques adaptées aux contextes nationaux et aux caractéristiques technologiques ont permis de soutenir efficacement l'innovation et la diffusion de technologies à faibles émissions. Les politiques publiques peuvent soutenir la formation et la R&D, complétées par des instruments réglementaires et des instruments fondés sur le marché qui créent des incitations et des opportunités commerciales. L'innovation technologique peut entraîner des compromis tels que des incidences nouvelles et plus importantes sur l'environnement, des inégalités sociales, une dépendance excessive à l'égard des connaissances et des fournisseurs étrangers, des incidences sur la répartition et des effets de rebond 57 , ce qui nécessite une gouvernance et des politiques appropriées pour renforcer le potentiel et réduire les compromis. L'innovation et l'adoption de technologies à faibles émissions sont à la traîne dans la plupart des pays en développement, en particulier dans les pays les moins avancés, en partie à cause de conditions favorables plus faibles, notamment un financement limité, le développement et le transfert de technologies, et le renforcement des capacités. (confiance élevée) {4.8.3}

C.7.6 La coopération internationale est un catalyseur essentiel pour atteindre des objectifs ambitieux en matière d'atténuation du changement climatique, d'adaptation et de développement résilient au climat (confiance élevée). Le développement résilient au changement climatique est rendu possible par une coopération internationale accrue, y compris la mobilisation et l'amélioration de l'accès au financement, en particulier pour les pays en développement, les régions, les secteurs et les groupes vulnérables, et l'alignement des flux financiers pour l'action climatique afin qu'ils soient cohérents avec les niveaux d'ambition et les besoins de financement (degré de confiance élevé). Le renforcement de la coopération internationale en matière de financement, de technologie et de renforcement des capacités peut permettre une plus grande ambition et servir de catalyseur pour accélérer l'atténuation et l'adaptation, et réorienter les voies de développement vers la durabilité (confiance élevée). Il s'agit notamment de soutenir les CDN et d'accélérer le développement et le déploiement des technologies (confiance élevée). Les partenariats transnationaux peuvent stimuler l'élaboration des politiques, la diffusion des technologies, l'adaptation et l'atténuation, même si des incertitudes subsistent quant à leur coût, leur faisabilité et leur efficacité (confiance moyenne). Les accords environnementaux et sectoriels internationaux, les institutions et les initiatives contribuent, et dans certains cas peuvent contribuer, à stimuler les investissements à faibles émissions de GES et à réduire les émissions (confiance moyenne). {2.2.2, 4.8.2}

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57 Conduisant à des réductions d'émissions nettes plus faibles, voire à des augmentations d'émissions.

 

Sous réserve de modifications p.36

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