81 - STABILISATION DU CLIMAT : AU DELA DES ACCORDS INTERNATIONAUX |
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Nouvelles du Earth Policy Institute Stabilisation du climat : au delà des accords internationaux Texte original: Note: Ce texte a été rédigé en Juillet 2009, avant la Conférence de Copenhague sur le changement climatique La conférence de Copenhague approche, mais je pense de toute façon que les accords internationaux relatifs au climat sont toujours très vite dépassés, pour deux raisons. Tout d’abord, aucun gouvernement ne voudra s’avancer plus que les autres, et les objectifs de réduction des émissions seront très certainement minimalistes et très loin des grands efforts nécessaires. Ensuite, il faut des années pour négocier et ratifier de tels accords ; c’est un luxe que probablement nous ne pouvons plus nous permettre. Il faut bien sûr participer à ces négociations et se mobiliser pour obtenir le meilleur résultat possible. Mais il est illusoire d’en attendre un miracle qui sauvera notre civilisation. Certaines des avancées les plus significatives en faveur du climat ne dépendent pas du tout de l’état d’avancement des négociations internationales. C’est le cas par exemple du moratoire qui s’applique de fait à la construction de nouvelles centrales à charbon aux Etats-Unis. Ce résultat a été obtenu sous la pression d’un puissant mouvement populaire ; à aucun moment les leaders de ce mouvement n’ont conditionné leur action à un engagement de l’Europe, de la Chine ou du reste du monde dans la même direction. Ils se sont mobilisés sans contrepartie, sachant que tout retard des Etats-Unis à agir pour réduire ses émissions de carbone augmentait d’autant la menace globale. Une course contre la montre est engagée entre l’aggravation des déséquilibres environnementaux et la réforme de nos systèmes politiques. Pouvons-nous réduire assez vite les émissions de carbone pour sauver la calotte glaciaire du Groenland et éviter la hausse du niveau des mers qu’elle entraînerait ? Pouvons-nous fermer assez vite les centrales à charbon pour sauver les glaciers de l’Himalaya et du plateau Tibétain, dont la fonte alimente les principaux fleuves et systèmes d’irrigation en Asie pendant la saison sèche ? Pouvons-nous stabiliser la population par la limitation des naissances avant que la nature ne le fasse par l’augmentation de la mortalité ? Le changement climatique semble partout s’accélérer. On prévoyait il y a seulement quelques années que la réduction estivale de la banquise Arctique permettrait à cette dernière de perdurer encore quelques décennies. Les derniers rapports montrent que sa disparition pourrait maintenant être une question d’années. Il ne s’est passé que quelques années depuis le dernier rapport du GIEC (Groupe International d’Etude du Climat), mais l’augmentation des émissions de dioxyde de carbone, des températures et du niveau des mers dépasse le scénario le plus pessimiste du GIEC. Malgré tout, la transition vers les énergies renouvelables se produit à un rythme et à une échelle que nous ne pouvions même pas imaginer il y a 2 ans, et c’est une bonne nouvelle. Regardez ce qui est en train de se passer au Texas, qui est le cœur de la région pétrolière : la capacité de production éolienne qui dépassé déjà 8 000 mégawatts ; de très nombreux projets en développement vont venir s’y ajouter, de même que les 1 000 mégawatts en cours de construction, pour une capacité totale supérieure à 50 000 mégawatts. C’est l’équivalent de 50 centrales à charbon, une production permettant de couvrir largement les besoins résidentiels des 24 millions d’habitants de l’état. Un consortium d’entreprises Européennes et de banques d’investissement a annoncé plus récemment un projet de développement d’une énorme capacité de production électrique d’origine solaire thermique en Afrique du Nord, destiné en majorité à l’exportation vers l’Europe. Il pourrait facilement dépasser 300 000 mégawatts, soir à peu près 3 fois la capacité de production électrique de la France. On pourrait citer beaucoup d’autres exemples de ce type. La transition des énergies fossiles vers les renouvelables se produit bien plus vite que la plupart des gens ne le réalisent. Aux Etats-Unis par exemple, la consommation de charbon a baissé de 11 pour cent au cours de ces 2 dernières années, alors que dans le même temps 190 nouvelles fermes éoliennes d’une capacité de production de 16 000 mégawatts ont été mises en service. Le problème que nous avons à résoudre n’est pas de savoir ce que nous devons faire ; la voie à suivre semble plutôt claire si l’on examine la situation de façon globale. Le défi à relever est de savoir comment le faire dans le temps dont nous disposons. Malheureusement, nous ne sommes pas maîtres du temps qu’il nous reste. C’est la nature qui tient le sablier, et nous ne pouvons pas le voir. Dans mon dernier livre, Plan B 4.0: Mobilizing to Save Civilization (Mobilisation pour sauver la civilisation), je présente une stratégie pour stabiliser le climat, juguler la croissance démographique et restaurer les écosystèmes abîmés de la Terre. Le volet climatique de ce plan demande une réduction nette de 80% des émissions de carbone dans le monde d’ici 2020. L’objectif de 2020 est fondé sur l’action nécessaire pour éviter un dangereux changement climatique, et non pas seulement sur ce qu’il serait politiquement correct de faire. Le Plan B est ambitieux, tout simplement parce c’est ce qu’il va falloir faire pour changer les choses. Est ce que ce sera difficile ? Sans aucun doute. Les enjeux sont ils grands ? Sans aucun doute. Il est peu probable que le système de pensée qui nous a mis dans ce pétrin nous permette d’en sortir. Nous avons besoin d’une nouvelle façon de voir les choses. Je voudrais paraphraser ici les mots de l’écologiste Paul Hawken lors d’une allocution de rentrée universitaire 2009. Reconnaissant l’énormité du défi auquel nous avons à faire face, il dit : Nous devons tout d’abord décider de ce qu’il faut faire ; ensuite, le faire ; et nous nous demanderons plus tard si c’est possible. # # #
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