43 - L’ECONOMIE SOUS PERFUSION DE L’ENERGIE NUCLEAIRE |
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Earth Policy Institute,
L’ECONOMIE SOUS PERFUSION DE L’ENERGIE NUCLEAIRE Texte original: http://www.earthpolicy.org/Updates/2008/Update78.htm Lester R. Brown, traduit par Frédéric Jouffroy Ces toutes dernières années, l’industrie nucléaire a utilisé les inquiétudes au sujet du changement climatique comme argument pour la relance du nucléaire. Bien que les représentants de l’industrie aient pu convaincre certains leaders politiques que c’était une bonne idée, il y a peu de preuves d’investissement du capital privé dans les centrales nucléaires, sur les marchés concurrentiels de l’électricité. La raison en est simple : l’énergie nucléaire n’est pas rentable. En plus du dépassement du budget, le dépôt est en retard de 19 ans sur le planning. Programmé initialement pour commencer à recevoir des déchets en 1998, il est maintenant prévu pour le faire en 2017, avec l’hypothèse que ceci permettra de franchir tous les obstacles restants. Ceci laisse les déchets nucléaires en attente dans 121 dépôts de stockage temporaires dans 39 états - des sites qui sont vulnérables aux fuites et aux attaques terroristes. L'un des risques de l’énergie nucléaire est un accident catastrophique comme celui de Tchernobyl en Ukraine. La loi Price-Anderson, promulguée par le Congrès en 1957, protège les opérateurs de centrales nucléaires américains, du coût d’un tel accident. D’après la loi, les opérateurs doivent conserver une assurance accident privée de 300 millions de dollars par réacteur, le maximum que le monde de l’assurance puisse fournir. Dans le cas d’un accident catastrophique, chaque opérateur nucléaire devrait contribuer, jusqu’à hauteur de 95,8 millions de dollars par réacteur dont il a la charge, à un fond commun destiné à aider à couvrir le coût de l’accident. Un autre coût énorme de l’énergie nucléaire concerne le démantèlement des centrales à leur fin de vie. Un rapport de 2004 de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique estime le coût de démantèlement par réacteur entre 250 et 500 millions de dollars, en excluant les coûts d’enlèvement et de traitement du combustible nucléaire usagé. Mais des récentes estimations pour certains réacteurs, tels que les réacteurs anglais Magnox qui ont des volumes importants de déchets de démantèlement, font monter les coûts de démantèlement jusqu’à 1,8 milliards de dollars par réacteur. Se rajoutant aux coûts qui viennent d’être cités, l’industrie doit faire face à l’augmentation des dépenses de construction et de combustible. Il y a 2 ans, le coût de construction d'une centrale nucléaire de 1 500 mégawatt était estimé entre 2 et 4 milliards de dollars. A la fin 2008, ce chiffre a grimpé au dessus de 7 milliards de dollars, reflétant essentiellement la pénurie des compétences essentielles en ingénierie et construction, dans une industrie en déclin. Il y a actuellement seulement 36 réacteurs nucléaires en construction à travers le monde, dont 31 en Europe de l’Est et en Asie. Bien qu’il y ait beaucoup de discussions au sujet de la construction de nouvelles centrales nucléaires aux Etats-Unis, il n’y en a pas en construction. Ce que ces chiffres indiquent, Schneider le fait remarquer, c’est que les fermetures de centrales vont bientôt dépasser les ouvertures –et avec un écart grandissant dans les années à venir. La tendance est claire : De 2000 à 2005, l’augmentation moyenne de capacité de production nucléaire a été de 4 000 mégawatts par an. Depuis 2005, elle n’est plus que de 1000 mégawatts par an. Même si tous les réacteurs programmés pour être en service en 2015 tiennent cet objectif, la fermeture prévue de 93 réacteurs nucléaires à ce moment là va faire descendre la production d’énergie nucléaire à peu près 10 % en dessous de son niveau actuel. A moins que les gouvernements ne se mettent à accorder systématiquement des autorisations de poursuite d’exploitation pour les réacteurs âgés de plus de 40 ans, un demi-siècle de croissance de la capacité mondiale de production nucléaire est sur le point d’être remplacé par un déclin à long terme. Malgré le battage de l’industrie au sujet d’un futur nucléaire, les investisseurs privés sont ouvertement sceptiques. En fait, alors que peu de capital privé va dans l’énergie nucléaire, les investisseurs versent des dizaines de milliards de dollars dans les fermes éoliennes chaque année. Et alors que la capacité de production nucléaire doit s’étendre cette année de seulement 1 000 mégawatts, la capacité de production éolienne va vraisemblablement grossir de 30 000 mégawatts. De plus, les installations de cellules solaires et la construction de centrales géothermiques et solaires thermiques sont toutes en train d’augmenter rapidement. La raison de cet écart extraordinaire entre la construction de centrales nucléaires et celle de fermes éoliennes est simple : le vent est bien plus séduisant sur le plan économique. Le vent produit plus d’énergie, plus d’emplois, et plus de réduction de carbone par dollar investi que le nucléaire. Bien que ces centrales nucléaires soient encore en train d’être construites dans certains pays et que des gouvernements vantent leurs mérites dans d’autres, la réalité est que nous rentrons dans l’ère de l’énergie solaire, éolienne et géothermique. # # # # # # pour plus d'informations, contactez: Contact Presse & Permissions de reproduction: Contact Recherche : Earth Policy Institute |
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