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03 - AGRICULTURE EN VILLE

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Earth Policy Institute, extrait du livre Plan B 2.0
Pour Diffusion immédiate, le 16 mars 2007

AGRICULTURE EN VILLE

texte en anglais:
http://www.earth-policy.org/Books/Seg/PB2ch11_ss4.htm

Lester R. Brown, traduit par Marc Zischka.

En participant à une conférence en périphérie de Stockholm à l'automne 1974, j'ai marché à coté d'un jardin collectif près d'un building résidentiel. C'était une après-midi de printemps idyllique, avec beaucoup de personnes en train de jardiner tout près de chez elles. Plus de 30 ans plus tard, je peux toujours me souvenir de la scène à cause de l'aura de satisfaction qui entouraient ceux qui travaillaient dans leurs jardins. Ils étaient occupés non seulement à produire des légumes mais parfois aussi des fleurs.Je me souviens avoir pensé: “Ceci est le signe d'une société civilisée.”

En juin 2005, l'organisation FAO des Nations Unies (Food and Agriculture Organization: Organisation de l'alimentation et de l'agriculture, ndlt ) rapportait que les fermes urbaines et péri-urbaines (c'est à dire à proximité immédiate des villes) fournissent la nourriture d'environ 700 million d'habitants urbains dans le monde. Ce sont surtout des petites parcelles parcelles vacantes, des jardins et même le dessus des toits.

A l'intérieur et autour de Dar es Salaam, capitale de la Tanzanie, il y a 650 hectares de terres qui produisent des légumes. Ces terres ne fournissent pas seulement les produits frais de la ville, mais aussi un travail à 4,000 paysans qui cultivent intensivement leurs petites parcelles tout au long de l'année. Au bout du continent, un projet de la FAO concerne des habitants de Dakar au Sénégal qui produisent jusqu'à 30 kilogrammes de tomates par mètre carré chaque année avec une culture continue sur des jardins juchés sur les toits.

A Hanoi, 80 pour cent des légumes frais viennent de fermes de la ville ou adjacentes à la ville. Ces fermes urbaines produisent aussi 50 pour cent de la viande de porc et de volaille consommés dans la ville. La moitié des poissons d'eau douce sont produits par des exploitations de pisciculture urbaines. Environ 40 pour cent des oeufs sont produits en ville ou à l'ombre de celle ci. Les agriculteurs urbains recyclent ingénieusement les déchets des humains et des animaux pour nourrir des plantes et rendre fertiles des élevages de poissons.

Les personnes qui vivent dans les marécages à l'est dedans la région de Calcutta Est en Inde gèrent des élevages de poissons qui couvrent presque 3 500 hectares. Des bactéries dans les bassins décomposent les déchets organiques des eaux usées de la ville. Cela favorise la croissance rapide d'algues qui servent de nourriture pour les différentes espèces locales de poissons herbivores.Ce système fournit constamment du poisson à la ville, du poisson de meilleure qualité que tout autre arrivant sur les marchés de Calcutta.

Le magazine Urban Agriculture décrit comment Shanghai a effectivement créé une zone de recyclage des aliments autour de la ville. La municipalité gère 300 000 hectares de champs pour recycler le night soil (excrément humain collecté pour devenir un engrais) de la ville. La moitié de la volaille et du porc à Shanghai, 60 pour cent des légumes, et 90 pour cent de son lait et oeufs viennent de la ville ou des abords immédiats.

A Caracas, au Venezuela, un projet aidé par le gouvernement et assisté par la FAO a créé 4,000 micro jardins d'un mètre carré chacun dans les barrios de la ville, dont de nombreux se situent à quelques pas des cuisines familiales. Aussitôt qu'une récolte est mûre, elle est récoltée et immédiatement remplacée par de nouvelles plantations. Chaque mètre carré, continuellement récolté peut produire 330 têtes de laitue, 18 kilogrammes de tomates, ou 16 kilogrammes de chou par an.

L'objectif du Venezuela est d'avoir 100 000 micro jardins dans les zones urbaines du pays et 1 000 hectares de jardins utilisant du compost dans le pays. Leonardo Gil Mora, vice ministre du développement rural intégré souligne que “dans les barrios comme au Venezuela en général, les gens est la chose la plus abondante disponible. Au travers de l'agriculture urbaine nous espérons accroître la confiance des pauvres et augmenter leur contribution à la société.”

Il existe une longue tradition de jardins collectifs dans les villes européennes. Quand un visiteur atterrit à Paris, on aperçoit de nombreux jardins collectifs à la périphérie de la ville. Ces petites parcelles produisent non seulement une nourriture de qualité mais aussi un sens du bien être et de communauté.

C'est le résultat d'une campagne nationale menée depuis plus de 10 ans à Cuba que de développer l'agriculture urbaine après la fin du soutien de l'Union Soviétique. La Havane produit maintenant la moitié des légumes que ces habitants consomment. La ville - état de Singapour a 10,000 paysans urbains qui produisent quatre cinquièmes de la volaille et un quart des légumes qui y sont mangés. Une étude de 2003 d' Urban Agriculture indique que 14 pour cent des 7,6 million de Londoniens produisent une partie de leur nourriture. Pour Vancouver, la plus grande ville de la cote ouest du Canada, le chiffre s'élève à un impressionnant 44 pour cent.

Aux USA, à Philadelphie des communautés de jardiniers ont été questionnés sur la raison pour laquelle ils jardinent. Quelques 20 pour cent le faisaient pour des motifs de loisirs, 19 pour cent disait que cela leur procurait une bonne santé mentale, et 17 pour cent leur santé physique. 14 pour cent le faisait pour la plus grande fraîcheur des produits que procure un jardin, 10 pour cent pour des raisons spirituelles, et 7 pour cent indiquait des motivations plutôt économiques-coût et le coté pratique. Les jardins urbains sont des endroits de rencontres qui génèrent un sens de la communauté. En plus, ceux qui jardinent trois à quatre fois par semaine tirent les mêmes bénéfices physiques que des personnes qui marchent ou font du vélo.

Dans quelques pays, comme les Etats Unis, il existe un immense potentiel pour le jardinage urbain. Une étude indiquait que Chicago possède 70,000 terrains vacants, et Philadelphie, 31,000. Dans tous le pays les terrains vagues se chiffrent en centaines de milliers. Le rapport de Urban Agriculture résume pourquoi l'agriculture urbaine est si désirable. Cela a "un effet régénérateur…quand des terrains vagues laids, couverts de mauvaises herbes et de détritus, endroits mal famés sont transformés en beaux, abondants, et sûrs jardins qui nourrissent l'âme et le corps des gens.”

Etant donné la hausse prochaine inévitable des prix du pétrole, les bénéfices de développer l'agriculture urbaine, même dans les pays riches, deviendra beaucoup plus évidente. A part fournir un produit plus frais, cela permettra à des millions de personnes de découvrir les bénéfices sociaux et le bien être psychologique que le jardinage urbain peut apporter.

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Adapté du Chapitre 11, “Créer des villes durables,” du livre de Lester R. Brown, Plan B 2.0: Rescuing a Planet Under Stress and a Civilization in Trouble de Lester R. Brown (New York: W.W. Norton & Company, 2006), disponible en ligne sur www.earthpolicy.org/Books/PB2/index.htm
(Le Plan B 2.0: Sauver une planète sous stress et une civilisation en danger, ndlt)

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Information complémentaire: www.earthpolicy.org

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