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15 décembre 2012 Une utilisation industrielle du charbon L'utilisation du charbon a décliné pour les transports à partir de la fin du 19e siècle, car Etienne Lenoir mettait au point le premier moteur à explosion en 1862, tandis que Karl Benz commercialisait la première automobile en 1886. Le charbon, au delà de la production d'électricité dans des centrales thermiques, est toujours utilisé dans la sidérurgie, mais aussi pour la fabrication du ciment. Le cas du ciment Un européen a consommé en moyenne 528 Kg de ciment en 2004, pour lesquels 58 KW (110 kW/T x 0,528) en moyenne ont été nécessaires, soit environ 89 Kg d’équivalent pétrole, qui émettent (856 Kg C02/tep x 0,089 = ) 76 kg d’équivalent carbone (soit 278 kg de CO2 NXX) par an. Pour faire face au changement climatique (dû à la hausse de concentration des gaz à effet de serre), les experts du GIEC (Groupe Intergouvernemental des Experts pour le Climat) estiment que le niveau d'émission raisonnable est de 500 kg d’équivalent carbone par habitant et par an. La conclusion est que la production du ciment représente plus de 15 % d'un crédit carbone raisonnable, c’est à dire contenant les conséquences du réchauffement climatique à un niveau contrôlable. Si on considère à présent son cycle de vie total, le ciment, contrairement à une idée reçue, est fortement polluant. Extraction des matières premières, transport, cuisson, fabrication, conditionnement, distribution et mise en oeuvre consomment des énergies fossiles ; et bien plus tard, en fin de vie, la démolition, très consommatrice d'énergie, génère des gravats peu recyclables. Quel est l'impact global de l'utilisation du ciment ? Au moins le tiers d'un crédit carbone raisonnable. Et comme le ciment n'est pas le seul matériau de construction utilisé... Le ciment est un vecteur de développement très important depuis le milieu du 19ème siècle grâce au béton de ciment armé. A partir de la découverte de l'hydraulicité (durcissement grâce à l’eau) de la chaux en 1817, Louis Vicat met au point le ciment à prise lente en 1840. Se développent alors les techniques du béton coffré, puis armé,technique qui consiste à couler du ciment sur une armature ferreuse placée à l’intérieur d’un coffrage. Ce matériau composite combine la grande résistance à la pression du ciment et la résistance à la traction du ferrage. Cela a permis de construire des monuments à l'image de la démesure de la civilisation moderne: l'architecture urbaine moderne l'a utilisé massivement comme structure, mais aussi comme matériau, comme pour le hangar de l'aérodrome d'Orbetello en Toscane. Des constructions qui seraient d'ailleurs souvent impossibles à réaliser avec des pierres assemblées. Le béton armé permet une construction beaucoup plus rapide que l’assemblage de pierres ou de briques. L'un des monuments remarquables est la Grande Arche de la Fraternité (appelée communément la Grande Arche de la Défense). Mais n'oublions pas qu'il est aussi le matériau qui a permis une urbanisation accélérée et les barres constituant les cités.
Marc Zischka |